Le début et la fin d’une relation amoureuse, vu par le prisme de l’œuvre du Marquis de Sade et de Georges Bataille.
Avec ce film, Antony Hickling clos sa trilogie initiée par Little Gay Boy (2015) et suivi par Where Horses Go to Die (2016). C’est sans nul doute le film le moins accessible de toute sa filmographie. Une œuvre expérimentale hardcore oscillant entre poésie et BDSM.
D’une durée de 53 minutes et divisé en trois chapitres "Amour", "Mǝrde" & "Spǝrme", il a été interdit aux moins de 18ans à cause du 2ème chapitre où il est essentiellement question de sado-masochisme, d’urophilie, de scatologie et d’actes de cruautés.
"Amour" (5min), résume en voix off une relation amoureuse de façon poétique. Ça détonne totalement avec ce qui va suivre juste après.
"Mǝrde" (30min), s’inspire complètement du Marquis de Sade. Si vous pensiez avoir tout vu avec Salò ou les 120 journées de Sodome (1975) de Pier Paolo Pasolini, attendez-vous a être surpris. Ici, le personnage principal est un homme passif qui subit toutes formes de violences physiques & psychologiques. Il subit les assauts répétés de divers inconnus qui viennent y assouvir leurs fantasmes tous plus violents et malsains les uns que les autres
(le protagoniste principal se fait fister avec un moignon, la scène d’après, il défèque en gros plan face caméra, un type mange sa mǝrde, par la suite, il se retrouve avec une bougie dans le ɔul, puis se fait pisser dessus avant de littéralement se faire charcuter).
Vous l’aurez compris, plus des ¾ des images sont explicites et non simulées, d’où l’interdiction. Ce qui explique aussi le nombre conséquent de spectateurs qui ont quitté la salle lors de la projection.
"Spǝrme" (15min), est une balade nocturne sur un texte de William Shakespeare qui peut être vu comme un sas de décompression, après avoir subi les assauts scatophiles du précédent chapitre, il nous fallait bien ça pour nous en remettre.
Frig (2018) ne laisse clairement pas indifférent, au choix, il révulse, questionne, intrigue, captive ou écoeure le spectateur. Libre à chacun d’y adhérer ou non. Clairement je n’y ai pas adhéré, mais cette curiosité mérite d’être vue, ne serait-ce que pour la prestation de l’artiste performer Biño Sauitzvy. Antony Hickling surprenant et laisse sans voix à travers cette œuvre expérimentale qui oscille entre performance artistique et œuvre pornographique.
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