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Hotinhere
580 abonnés
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2,5
Publiée le 3 novembre 2022
Itinéraire tourmenté d'un migrant guinéen dans les bas-fonds de la pègre berlinoise, visuellement séduisant, mais terni par une narration redondante et manquant de crédibilité.
« Berlin Alexanderplatz » est une relecture moderne du roman d'Alfred Döblin, adapté au cinéma sous forme d’une chronique un peu (trop) longue, avec une orgie de sons et de couleurs assez époustouflant. Cette épopée de trois heures, traversée d’excès, parfois détonants, parfois plus dispensables ne laissera pas le spectateur indifférent. Ce film aborde la trajectoire d’un jeune immigré guinéen cherchant la rédemption après des années de perdition en tout genre. Il évolue dans les bas-fonds de l’Allemagne et se retrouve pris au piège d'une ville filmée comme un labyrinthe sans issue. Ce film séduit par l’ambition folle de son réalisateur et sa construction narrative ressemble à celle d'une tragédie antique. Cette fresque urbaine, violente et intense, portée par une mise en scène sophistiquée, se veut un réquisitoire contre le racisme et brosse avec élégance un portrait d’une Europe à la fois eldorado et cauchemar pour celui qui n’a plus d’identité. Ce long métrage a quelque chose de fascinant dans son analyse de la fracture sociale comme dans le message qu'il envoie, le tout porté par des acteurs de talent. Bravo !
Seul survivant d'une traversée tragique de la Méditerranée un jeune migrant arrive à Berlin bien décidé à changer le cours de son destin. Mais difficile pour lui de rester dans le cadre de la loi quand papiers et visa lui manquent. Une adaptation dans l'Allemagne contemporaine du roman culte déjà mise en image par Fassbinder pourvue d'un certain souffle mais qui tombe parfois dans l'excès et dont le propos est quelquefois ambiguë.. Et qui est par dessus tout beaucoup trop longue, une mini-série aurait été plus adaptée.
Avec son découpage en cinq actes plus épilogue, sa voix off d’outre-tombe provenant d’une ombre protatique – avant de devenir personnage à part entière deux heures plus tard – et le choix d’un héros tourmenté, écartelé entre une aspiration au bien et la tentation du mal, écrasé sous un Ciel trop lourd, Berlin Alexanderplatz affirme d’entrée de jeu son appartenance à la tragédie classique, modèle qu’il suit jusqu’au bout et auquel il offre un nouveau souffle. Son intelligence consiste surtout à composer un antagoniste principal, Reinhold, qui s’affirme tel le double négatif de Francis aka Franz, selon la théorie du Doppelgänger ; il est l’incarnation du Mal qui n’a de cesse de tenter, de séduire, d’intriguer ; il prend forme dans un corps fragile et maladif qui s’oppose à celui, musclé et vigoureux, du héros. C’est dire que le théorique, pris en charge par la voix off de Miete, qui veut que Francis soit deux personnes à la fois, quitte le champ de la théorie pour s’incarner à l’écran ; il devient cinématographique. La mise en scène Burhan Qurbani, à l’esthétique très travaillée avec néons et ralentis, participe de la création d’une icône religieuse puisqu’explicitement associée au Christ, une icône dont le chemin de croix donne lieu à une vaste parabole de la condition d’immigré aujourd’hui dans une société allemande qui court-circuite ses ambitions et sa volonté d’intégration. Après Styx, film de Wolfgang Fischer sorti en 2018, Berlin Alexanderplatz prolonge et renouvelle la réflexion sur la crise migratoire avec talent et audace. Une œuvre coup-de-poing à découvrir sans plus tarder.
Montée en puissance d'un immigré dans la mafia berlinoise en forme de 5 épisodes style Crimes et Châtiment Film noir, âpre, violent, rédemption par l'amour
Libre interprétation du roman éponyme, le réalisateur nous montre à nouveau sa capacité à entremêler les cultures dans ses propos. Ils nous montre ainsi que malheureusement, en terme de violence sociale, les époques passent et se ressemblent. Le film est quand même un tantinet trop long et tous les acteurs ne sont pas à la hauteur du message. Qui d'ailleurs n'est pas très clair vu les nombreuses libertés prisent par rapport au roman original. Dîtes vous davantage que ces 3h vous ferons échapper à la pluie ou la canicule et non qu'elles feront passer un moment inoubliable. Le choix de la musique est vraiment très adapté et avec de belles trouvailles germaniques. Je vous conseille de vous tenir prêt à Shazamer ces beaux morceaux ou de patienter pour la fin du générique pour voir la liste des musiques. En effet, je ne serais pas surpris qu'il obtienne l'Oscar de la meilleure musique, et je pense qu'il y sera nommé (voir récompensé) en tant que meilleur film étranger.