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Gyl
4 abonnés
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2,0
Publiée le 23 septembre 2019
Le scénario mérite son prix à Cannes. La photographie, le cadrage, la lumière sont parfaits. Les actrices jouent au mieux, excellentes elles n'ont pas donné le maximum de ce qu'elles savent faire. Ce qui pêche c'est la réalisation, au début je me croyais dans une revisitation du style Bergman, que je détestais (trop long, lent, méticuleux), puis aux 3/4 du film le rythme s'accélère, le ton est moins théâtre filmé, mais ça ne change pas l'ensemble : long, lent, ennuyeux. Dommage, une autre réalisation plus enlevée, osée, inventive aurait pu être un utile plaidoyer féministe et historique.
À contre-courant, puisque mon enthousiasme est mesuré: La forme m’a séduit: la reconstitution, les décors, les paysages, la musique, les sentiments pudiques et frémissants des interprètes, Je ne m’attendais pas au côté « intimiste » et à l’aspect « militant » du film. Un regard féministe d’aujourd’hui, de moments vécus au 18ème siècle, dans un contexte si différent font que je reste sur ma réserve ??? La fin du film, pleine d’émotion: le visage défait d’Adèle Haenel, souligné par la musique de Vivaldi; tellement beau!!! Un peu avant, un choeur de femmes, bouleversant !!!!
De beaux moments mais j’ai mis du temps avant d’être touché… ————————————————
Que d'originalité et d'audace dans ce film. D'abord par le thème, sorte de huit-clos au gynécée sur les contraintes et vicissitudes imposées à ces femmes du XVIIIème siècle (la jeune fille, la servante, la mère, la peintre). Ensuite par son traitement, film en costumes aux dialogues rares donc intenses, sans musique, à la photo léchée et qui prend son temps. Enfin par sa distribution, où j'ai découvert la formidable actrice Noémie Merlant, véritable révélation du film, qui forme un duo parfait avec Adèle Haenel, que l'on voit ici dans un role sensible, registre trop rarement confié à cette actrice. Avec ses partenaires de jeu, toutes relèvent la gageure de ce film ambitieux et exigent. Bref, gros coup de coeur pour ce film qui vient relever le niveau (très) moyen des productions actuelles.
La réalisation d’un portrait, comme fil conducteur de ce scénario, sera prétexte pour aborder plusieurs thèmes : la peinture bien sûr (même l’image à l’écran a souvent la flamboyance d’un Rembrandt), la place des femmes dans l’art, deux histoires intimes de femmes en superposition. Avec une touche de littérature classique et l’explication de texte qui va avec. Globalement, la réalisatrice nous transporte dans quelque chose qu’elle a souhaité être très esthétique. Mais elle semble avoir picoré ici ou là quelques idées et thèmes pour les mettre bout à bout en scène, sans trop de vision d’ensemble… pourvu que ça s’assemble (comme les touches successives d’un tableau de peinture finalement, coïncidence ?). On n’est pas loin de l’exercice de style. Et ARTE est d’ailleurs là à la production. Vous êtes prévenu…
Céline Sciamma réussit un film particulièrement esthétique pour ses lumières, ses portraits de femmes, ses paysages bretons. Elle réussit à sublimer deux actrices, Noémie Merlant et Adèle Haenel. Elle nous offre une histoire originale, agréable et pleine d’espoir, en abordant la question d’une relation entre deux femmes avec beaucoup de sensibilité et de pudeur, juste ce qu’il faut de paroles (souvent fortes et que l’on aimerait retenir). Pour permettre d’explorer cette relation jusqu’au bout, le scénario prend un côté onirique : quasi-absence des hommes, absence d’opposition externe à cette relation interdite. Il résulte de tout cela un film reposant à regarder… ce n’est pas si souvent ! Et si l’on doit vraiment apporter un bémol, ce sera sur la mise en scène : très belle nous venons de le dire, mais un peu lente, un brin classique et sans surprise. Et au-delà de ses qualités cinématographiques, le film aborde des questions très actuelles. Des questions artistiques : sur la relation entre le modèle et l’artiste ; sur la puissance du regard et la perception de celui de l’autre ; sur ce qui fait qu’une œuvre trouve sa force. Des questions sur la femme et son émancipation : Marianne est une libérale, Héloïse une résistante ; Sans doute deux traits de caractère indispensable pour permettre à une femme de lutter pour leur accomplissement en cette fin du 18ème siècle… et encore aujourd’hui ! Un des plus beaux films de l’année !
Très beau film , belles performances d’actrices, surtout celle de Noémie Merlant d’une justesse extrême , ce qui n’est pas le cas de celui d’Adèle Haenel sa compagne de jeu : maladresse des regards, lourds, puérils , répliques qui tombent mal , on y croit pas .... Un grand bravo donc à Noémie et Luana, magnifiques , ce sont elles et elles seules qui portent ce film émouvant...
Un véritable petit bijou artistique, dans tous les sens du terme... Eblouissant, paroxystique, une quintessence qui vient saisir l'instant, et toutes ces petites perles de seconde... Lorsque le désir de capturer son sujet en peinture vient se superposer au désir subtil et abyssal... Les deux actrices principales crèvent l'écran. Adèle Haenel transperce et foudroie. Pas étonnant que la jeune femme à son chevet succombe elle aussi...
Au début, je craignais un film lent est à petit budget. Mais bien vite, les magnifiques dialogues m'ont libérée du souvenir cuisant de ceux -- navrants -- imposés par Ad Astra. Chaque mot épouse l'image, tout comme dans une chanson, où chaque mot épouse la musique. J'avoue n'avoir rien compris à l'histoire d'avortement, mais bon… C'est œuvre est d'une beauté haletante.
Film sensible, porté par le talent de ses deux actrices principales, discrètes et pourtant qui transmettent un flot d'émotions au spectateur pendant toute la durée du film. Pas besoin de grandes effusions ni de dialogues superflus, tout se joue dans les regards, les gestes, le langage corporel, la respiration. Les paysages sont magnifiques. La lumière est très bien employée, pas d'autres éclairages que la bougie ou la cheminée lors des moments tournés le soir ou de nuit, et cela fait beaucoup. On aimerait juste un peu plus d'échanges entre les deux personnages au début du film, pour comprendre les sentiments qui naissent chez Héloïse pour Marianne, mais encore une fois, tout est implicite. Les scènes d'amour sont sensuelles, discrètes, et tendres. Encore une fois, pas besoin de scènes crues et graphiques à la Kechiche pour faire passer le message, scènes qui étaient à la limite de la pornographie et gênantes. Une scène supplémentaire lors de leur première nuit ensemble aurait été un plus, je pense, mais les autres scènes, notamment lors que Marianne fait son auto portrait pour Héloïse compensent. Ce vouvoiement qui est maintenu après que les jeunes femmes soient devenues intimes ne fait qu'amplifier cette affection qu'elles ont l'une pour l'autre. Ce film est une histoire d'amour, son but n'est pas de montrer la situation des femmes homosexuelles au XVIIIème siècle, ni de faire un combat pour la lutte LGBT. Adèle Haenel est en effet très à l'aise dans son rôle, ses traits qui sont crispés au début du film, amplifient légèrement des traits masculins sur son visage, laissent ensuite place à un visage détendu et beaucoup plus féminin. Noémie Merlant, que je ne connaissais pas avant ce film est vraiment très douée dans ce rôle. Bravo.
Quel pensum ! Un étalage d'états d"ame féministo-saphique d'un ennui profond. Pourtant l'idée de base est plutôt bonne, les actrices jouent très bien et la photo assez belle. Malheureusement, plutôt que mettre l'accent sur la création artistique et le processus créatif, sujet qui n'est qu'effloré, on se perd dans des relations totalement ennuyeuses. Non, montrer un pinceau parcourir une toile pendant 5 minutes pour faire genre ce n'est pas intéressant.
Film magnifique autant par sa composition, par son rythme que par son sujet. Tout est beau. Céline Sciamma nous régale du début à la fin. Tant d'émotions font de ce film un chef-d'œuvre qui vous prend au ventre, au cœur et vous tire vers le haut. Merci.
À la fin du dix-huitième siècle, en dépit des obstacles opposés à son sexe, Marianne (Noémie Merlant) exerce la profession de peintre. Elle enseigne son art à quelques étudiantes. Un tableau lui rappelle des souvenirs. Quelques années plus tôt, une comtesse (Valeria Golino) l’avait fait venir sur une île bretonne battue par les vents. La mission de Marianne : faire le portrait de la fille de la comtesse, Héloïse (Adèle Haenel), pour l’envoyer à un riche Milanais qui envisage d’épouser la jeune fille. Mais Héloïse, qui répugne à ce mariage, refuse de se laisser peindre. Sophie (Luàna Bajrami), la servante, veille à l’entretien de la maison.
"Portrait de la jeune fille en feu" n’arrive pas vierge sur les écrans. Sélectionné à Cannes, il a raté de justesse la Palme, se voyant, on ne comprend guère pourquoi, attribuer un Prix du scénario qui sonne comme un lot de consolation. Il est l’œuvre de Céline Sciamma, dont chacune des œuvres de sa trop rare filmographie ont été des succès : "Naissance des pieuvres", "Tomboy", "Bande de filles"… Céline Sciamma découvrit Adèle Haenel en 2007 et vécut en couple avec elle pendant dix ans, formant un des couples les plus glamours du cinéma français et lestant leurs retrouvailles d’un parfum de soufre (on se demande ce que la nouvelle conjointe de l’actrice en a pensé).
La barre est donc placée très haut. Et on redoute, un temps, que le film ne parvienne à la franchir. Il prend son temps pour se mettre en place. Il s’installe dans une certaine froideur : des personnages réduits au strict minimum, des dialogues laconiques, pas de musique.
Et tout s’embrase avec l’apparition de Héloïse après vingt minutes. Elle est filmée de dos, encapuchonnée, marchant à grands pas dans la lande. Sa capuche tombe révélant sa folle coiffure blonde – qui contraste avec la noirceur des cheveux de Marianne. Elle se dirige droit vers le bord de la falaise d’où sa sœur aînée s’est suicidée. Veut-elle elle aussi mourir ? Non, elle veut courir après être restée trop longtemps cloîtrée.
Cette scène donne le la. Elle place la relation entre Marianne et Héloïse sous le signe de l’incandescence mais en pose d’ores et déjà les limites. Les jeunes femmes vont se séduire et s’aimer ; mais, conscientes des règles que leur temps leur fixe, elles ne pourront en transgresser les interdits.
Cette fatalité donne au film la tonalité d’une tragédie grecque. Le mythe d’Orphée et d’Euridyce est convoqué. La métaphore est lourdement soulignée : Marianne, tel Orphée, est allée chercher sa bien-aimée aux Enfers (où la guettait la perspective sans joie d’une union qu’elle n’avait pas approuvée) mais au moment de l’en libérer se retourne (en peignant le portrait qui scellera ce mariage) et la condamne.
"Portrait de la jeune fille en feu" réussit avec une infinie delicatesse à filmer simultanément les deux temps d’une histoire d’amour : l’excitation d’une passion naissante et la mélancolie d’une passion passée. Ces deux temps sont scandés par deux interludes musicaux déchirants, les seuls moments où ce film volontiers janséniste s’autorise de telles fioritures : un choeur polyphonique de femmes et "L’été" de Vivaldi.
"Portrait de la jeune fille en feu" est un film profondément joyeux qui raconte la parenthèse enchantée que vivent Marianne et Héloïse, le temps de l’absence de la comtesse, en compagnie de Sophie dont l’état justifie que les barrières de classe cèdent (Héloïse fera la cuisine tandis que Sophie s’adonnera à la broderie, un loisir de dame). C’est en même temps un film terriblement triste sur la marque indélébile que laisse, en chacun d’entre nous, et sans doute en Céline Sciamma qui filme sa muse, la nostalgie d’un amour révolu. C’est un film aussi intelligent que sensible, aussi délicat qu’envoûtant.
un film esthétique , jouant sur la lumière, les couleurs, comme souvent dans les narratiosn sur la peinture.l'histoire principale est secondaire , dommage et manque de crédibilité : refus du mariage et acceptation avec une romance...seul la relation avec la servante et leur quotidien seules et insulaire rends le film moins ennuyeux.