Juste histoire de vérifier si mes intuitions s’avéraient exactes, j’ai voulu voir ce que la critique pensait de ‘Divorce club’ et j’y ai lu exactement ce que je m’attendais à y lire : de bonnes gens qui se pinçaient le nez devant cette “pochade primaire, misogyne, graveleuse et consternante de stupidité, qui “donne juste envie d’être pauvre, confiné et fidèle à une seule personne toute sa vie”. D’un côté, ils ont tout à fait raison : “Divorce club’ correspond très précisément à tout ce qu’ils écrivent : je ne vois d’ailleurs pas ce qu’une comédie produite par M6, écrite par Michaël Youn et sise dans le Midi (où, grâce au soleil, au pastis et aux Chevaliers du fiel, le beauf prospère et s’épanouit apparemment mieux qu’ailleurs) aurait pu être d’autre. D’un autre côté, de l’authentique comédie plouc, totalement inconsciente de ce sur quoi on ne peut plus blaguer sous peine d’être taxé de boomer et de vieux mâle blanc même pas sectionnel, vulgaire et réac à vous souiller une âme woke dès la première saillie machiste, j’avais quand même envie de lui laisser sa chance. Une fois l’expérience menée à terme, faut bien admettre que c’était vraiment pas terrible : pas à cause de tous les qualificatifs so Vieux monde dont on l’affuble mais parce que, premièrement, ‘Divorce club’ succombe au célèbre paradoxe de Dubosc : “C’est con donc, forcément, parfois, c’est drôle mais c’est tellement con que ça ne l’est pas si souvent” ...et deuxièmement, parce que s’il y a bien quelque chose que j’ai en horreur, ce sont les projets qui ne s’assument pas jusqu’au bout. Présenter les hommes comme des abrutis immatures et imbibés, les femmes comme des emmerdeuses, des hystériques ou des salopes et inclure un serviteur arabe et une copine lesbienne comme seul Michel Leeb aurait pu les imaginer, ça me va, c’est de la comédie craignos, ça n’a aucune vocation réaliste ou éducative. Jouer la carte de la pseudo-subversion, du refus de la norme contemporaine et de la bromance masculiniste pour finir par noyer le tout dans des réflexes de comédie romantique toute proprette, ça, ça ne me convient pas du tout.