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    1917
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    HamsterPsycho
    HamsterPsycho

    113 abonnés 1 182 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 décembre 2019
    Toute la maestria de Sam Mendes au service de l'hommage aux soldats britanniques de 14-18 parmi lesquels figurait son grand-père, qui l'a inspiré pour ce film choc. La technique de filmage devrait marquer, de même que la prestation des comédiens et la profonde humanité que dégage cette oeuvre. Réussi de bout en bout et ne donne pas le temps de se rendre compte de la véritable durée du film. La technique de Sam Mendes y est sans doute pour beaucoup.
    Alice025
    Alice025

    1 664 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2020
    J'ai pu assister à l'avant-première de « 1917 » avec le Club300AlloCine et en présence surprise du réalisateur Sam Mendes. Ce film de guerre relate une seule mission, un seul but : que deux jeunes soldats aillent livrer une lettre d'une grande importance afin d'éviter le massacre de 1600 soldats. L'histoire suit ainsi le chemin et les péripéties de ces deux hommes, du point A au point B, leur temps étant limité.
    J'ai eu un peu de mal à me mettre dans le film au début, mais plus le scénario avance, plus le film tient en haleine face à ce combat pour survivre et réussir cette mission. C'est un champs d'horreur, de danger et de peur.
    Mais le point le plus spectaculaire de « 1917 » est son montage, réalisé comme un unique plan-séquence de deux heures. On n'y voit que du feu, c'est bluffant et hypnotisant ! Les images sont également magnifiques et horrifiques à la fois. Ce procédé nous permet de vivre des scènes complètement anxiogènes et surtout marquantes.
    « 1917 » raconte en soi une histoire simple, mais par le biais d'une technique brillante, nous plongeant dans un cinéma immersif et intense.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    sameplayerparis
    sameplayerparis

    34 abonnés 144 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 janvier 2020
    Aucun intérêt, en dehors de l'exploit -relatif- du fait que ce film de 2 heures consiste en deux plans séquences. Sinon, c'est longuet, avec un scénario minimaliste totalement plat. On se croirait par moment dans les Aventuriers de l'Arche Perdue, le héros s'en sort toujours, enseveli, flingué à bout portant, à moitié noyé, et pourtant même pas décoiffé! La reconstitution historique est ratée: les "poilus" sont tous des têtes de bambins rasés de frais, on voit quelques soldats noirs et en turban histoire de donner un parfum d'empire britannique, alors que les régiments de la guerre 14-18 étaient tout sauf mixtes, bref une production à l'américaine pour des publics "familiaux" bas de plafond. Une perte de temps.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    686 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2020
    Le feu irradie un champ de ruines urbaines qu’il tire de sa nuit profonde pour, l’espace de longues minutes, en faire un théâtre de spectres, une zone intermédiaire entre rêve et réalité où la peur intérieure du protagoniste principal s’extériorise, s’incarne par la lutte à mort entre lumière et ténèbres. Sous ces ruines en feu, l’ébauche d’une famille un temps recomposée : le soldat devient père, la femme trouve un mari, le bébé une figure réconfortante. La maison familiale brûlait également dans Skyfall, emportant au gré des vents les souvenirs d’un passé aussitôt ressuscité aussitôt désintégré. Cette même scène symbolique intervient à un moment-pivot du dernier long-métrage de Sam Mendes ; et à partir de cet instant, l’exercice de style cède le pas à l’art, la technique virtuose atteint la grâce tant attendue, la démonstration meurt et renaît en jaillissement imagogène. Le film est un phénix. Les fragments d’existence deviennent les véhicules d’une mémoire à entretenir : les lettres, les photographies déchirées ou maculées de sang, les médailles, les bagues, les mots : il faut transmettre, il faut survivre pour transmettre, et permettre ainsi à ceux qui ont péri de voir leur récit amorcé. L’Histoire ne s’écrit que par les vivants à partir de la douleur des morts. 1917 pourrait en ce sens s’apparenter à un lent et périlleux sauvetage de la mémoire, contrainte de s’embourber, de se couvrir de poussière et de cendre, de risquer l’immédiateté de son présent pour, après tant d’efforts, après le hasard affronté au corps-à-corps et la mort soutenue du regard, atteindre le militaire puis le frère, leur annoncer le repli. Repli des forces armées. Repli d’un cœur qui devra continuer sa course sans celui pour qui il avait l’habitude de battre. En rendant hommage à son grand-père, Sam Mendes brosse un portrait à la fois terriblement réaliste et profondément poignant de la Première Guerre mondiale, sujet certes rebattu mais auquel le cinéaste parvient à transférer ses thématiques, à imposer sa palette d’artiste pour mieux en proposer une déclinaison personnelle. Sa réussite, il la doit toutefois davantage à sa seconde partie – celle qui succède à l’écran noir – qu’à sa première. Car le choix d’un seul et unique plan-séquence plonge d’emblée le spectateur dans un microcosme au réalisme saisissant mais qu’il sait faux ; d’où cette curieuse impression d’être embarqué dans une attraction digne du Futuroscope. La guerre comme si vous y étiez. Une heure. Accrochez-vous. Un cheval mort, non deux non trois. Des rats. Croisière parmi les cadavres, partout. La fluidité du plan-séquence doublée d’une absence de montage – plan-séquence oblige – rend suspectes toutes les interventions qui perturbent notre duo de tête. On admire la chorégraphie, virtuose, mais on se dit que la technique manque son objectif, à savoir se faire oublier pour donner à vivre la réalité des tranchées. Et si le souffle est coupé, si l’air vient à manquer, ce n’est finalement pas tant à cause des horreurs représentées qu’à cause de la représentation elle-même, cette longue déambulation dont on ne cesse de se demander comment elle a pu être réalisée. Il ne saurait y avoir de virtuosité que par la confrontation d’un procédé rare – et donc voué à porter le virtuose – avec une grammaire traditionnelle par ailleurs connue et respectée. Que deviendrait le sublime de la phrase excessivement prolongée de Belle du Seigneur si ce procédé dépassait l’échelle du chapitre pour gagner l’entièreté du texte ? Ce qu’il se passe, justement, dans la première partie de 1917 (soit avant le coup et l’irruption dans la nuit) : l’excès de grandeur qui empêche aussitôt le naturel et donc le sublime de naître. Avec la nuit naît le miracle. Le plan-séquence finit par se faire oublier, et la magie opère enfin. 1917 s’affirme alors comme une fresque intimiste des plus admirables : depuis le camion de soldats s’observe le sentier de la perdition si cher à Sam Mendes, cette baraque isolée qui laisse voir ses meurtrissures derrière un long chemin en ligne droite. Nous nous raccordons à ce foyer en feu, à la mémoire que ce dernier menace de faire disparaître. L’image en guise de clausule sonne comme un cri d’espoir tout autant que comme le constat tragique d’une violence destinée à se répéter encore et encore. La boucle se referme sur elle-même, et il suffirait de relancer le film pour redémarrer le martyre d’une humanité à bout de souffle, mais que les bribes d’espérance maintiennent en vie. Dès lors, 1917 transcende son statut de film de guerre pour atteindre celui de la tragédie, d’une tragédie contemporaine à visionner de toute urgence dans les salles de cinéma munies, de préférence, d’un grand, d’un très grand écran.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    766 abonnés 1 516 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2020
    Avril 1917, en pleine guerre des tranchées, deux soldats anglais se voient confier une mission quasi suicide censée sauver la vie de centaines d'alliés, dont le frère de l'un d'entre eux.
    La réalisation est simplement grandiose !
    Le réalisateur Sam Mendes marque les esprits de tout son talent avec cette oeuvre présentée comme un seul plan-séquence de deux heures !
    L'énorme point fort est donc bien évidemment le côté immersif totalement hallucinant, on ne regarde pas un film, on vit cette mission en temps réel en même temps que ces deux militaires.
    Léger revers de la médaille : suivre l'action en temps "humain" sans aucune coupe ou aucun raccord donne certes un aspect hyper réaliste à tout l'ensemble, mais propose également quelques moments un peu plus "creux" et moins intenses, si l'on peut vraiment oser parler de "creux" en évoquant une excursion périlleuse en terrain ennemi.
    La copie finale est tout de même brillante, la beauté de certaines scènes couplée à l'horreur et l'absurdité de la guerre font de ce drame un moment cinéma intense et puissant.
    Percutant !
    Site www.cinemadourg.free.fr
    À Crocs D’Écrans
    À Crocs D’Écrans

    185 abonnés 1 009 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 janvier 2020
    Après avoir réalisé les derniers James Bond, Sam Mendes revient sur le registre de la guerre qu'il avait quitté en 2005 avec Jarhead la fin de l'innocence. Il tente une réalisation assez rare parce que fastidieuse, celle du plan-séquence. L'effet est plus que réussi: rares sont les films aussi immersifs, on est à l'échelle humaine, au plus près du réalisme, c'est captivant. Bravo aux acteurs, surtout à Georges MacKay et Dean-Charles Chapman, qui nous guide presque tout le film dans ces tranchées. C'est sale, glauque, dur, les moments de tension sont prenants, c'est vraiment réussi. On ne voit de ce fait aucun plan d'ensemble, pas d'horizon, pas de vu sur ce qui va venir, on a la tête dans la boue, mais ça n'empêche pas les images d'être vraiment travaillées et certains moments sont très beaux visuellement. Bref, ce film est clairement une réussite, il offre une authenticité rare, incontournable pour tous fans de film de guerre !
    Eponaa
    Eponaa

    212 abonnés 1 142 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2020
    Boue, barbelés et cadavres sont au 1er plan dans cette très réaliste reconstitution de la guerre de 14-18. 2 jeunes comédiens inconnus tiennent le devant de la scène pendant les 2 heures du film. Ils sont bons. Le spectateur ressent bien les souffrances et les privations qu'ont enduré les soldats pris dans ce cataclysme. C'est puissant
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 328 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 janvier 2020
    « Encore un film sur la guerre.
    Que va-t-il pouvoir nous raconter qu’il ne l’a pas déjà été ? »
    Voilà une idée qui peut facilement surgir dans les esprits lorsqu’on découvre l’existence de ce nouveau film de Sam Mendes : « 1917 ».
    De 14-18 en passant par 39-45, Viêt-Nam et Corée, Algérie et Irak, tout a finalement presque dit, expliqué et montré.
    Mais justement. C’est peut-être ça toute la force d’un art.
    Au fond l’intérêt n’est pas de savoir ce qu’on raconte, mais plutôt de savoir comment cela nous est raconté.
    Et pour moi qui avait fini par oublier cette maxime pourtant évidente, Sam Mendes est venu m’adresser une piqûre de rappel.
    Que dis-je une piqûre…
    Je devrais plutôt parler d’une véritable bombe à fragmentation.

    Car si « 1917 » est bien évidemment un film de guerre, il est surtout et avant tout un film. J’entends par là qu’il est un vrai film de pur cinéma.
    Kine, c’est le mouvement. Et le cinématographe c’est bien l’art de chercher à écrire le mouvement. Or « 1917 » ce n’est que ça. C’est un film qui n’est qu’un somptueux mouvement, et cela dès la première seconde.

    Bien évidemment, cette philosophie du mouvement, elle est indéniablement impulsée parce qui fait déjà beaucoup parler au sujet de ce film : ses très longs plans-séquences. Et c’est vrai que ce dispositif – surtout quand il est réalisé avec autant de virtuosité comme c’est le cas ici – dispose d’un véritable pouvoir pour capter l’attention. Il participe d’ailleurs grandement à cette impression qu’il a suffi d’une seule impulsion initiale – un ordre donné à deux soldats assoupis – pour que soudainement toute une mécanique se mette en branle sans que jamais elle ne puisse s’arrêter.
    Et c’est vrai, dans « 1917 », jamais cette mécanique ne s’arrête.
    Dès que le film est lancé, il ne s’arrête plus.
    C’est un élan continu qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

    Et quand je parlais d’ailleurs de virtuosité, pour moi elle se trouve dans ce talent là : dans cette capacité à maintenir le mouvement sans fatiguer. A rester dans l’action sans lasser.
    Or, toute la problématique qui tourne autour de l’action au cinéma, c’est que celle-ci ne peut prendre d’ampleur que si elle résout des tensions et transforme les enjeux. Une bonne action qui capte l’attention n’est donc pas qu’un simple bougisme mais bien une respiration complexe où il faut savoir enchainer ces différentes phases sans jamais rompre le rythme.
    Et si je précise tout cela c’est parce que, justement, tout le talent de Sam Mendes dans ce « 1917 » a consisté de tout imbriquer ensemble : tension et résolution ; action et récit.
    Un petit peu à la manière d’un « The Revenant » voire d’un « Mad Max : Fury Road », l’action n’empêche pas le récit ni l’inverse. Bien au contraire. Parce qu’au fond, dans ce « 1917 », action et récit ne forment qu’un.

    Parce que l’air de rien, malgré son aspect très tourné vers le « survival », « 1917 » est un film qui raconte beaucoup.
    Il raconte notamment beaucoup de choses sur la guerre et sur les gens qui la font.
    Avancer aux côtés de Blake et Skofield, c’est d’abord quitter les champs de l’Arrière pour découvrir, strate par strate, l’organisation d’une tranchée anglaise. C’est aussi voir du matériel. Voir des conditions de vie. Voir les pratiques du quotidien.
    Les suivre c’est également voir les morts qu’on enterre. Les blessés qu’on soigne. Les ordres qu’on reçoit…

    D’ailleurs, le cadre a beau être en permanence en mouvement, ce dernier n’oublie jamais le pouvoir iconique d’une image bien construite. Cette réalisation est une sorte de ballet qui coulisse sans cesse d’un plan riche de sens à un autre, comme s’il entendait davantage faire vivre des peintures plutôt que simplement traverser un espace à toute vitesse.
    En cela, cette seule narration par l’image est un vrai trésor tant chaque instant exacerbe les sens. Pas un moment n’est à jeter ou semble traiter par-dessus la jambe.
    Chacun à sa singularité et sa force, avec même des passages absolument éblouissants qui, moi, m’ont littéralement scotché à mon fauteuil
    ( spoiler: Je pense notamment à toute cette séquence nocturne à Ecoust, des ruines éclairées aux flairs à cette place du village rongée par les flammes et où l’on croise parfois par malheur quelques spectres allemands semeurs de morts, tout cela m’en a vraiment foutu plein les yeux.
    )

    Mais « 1917 » parle également.
    Et bien évidemment, quand il parle, il raconte aussi.
    Mais là encore, la parole se fait toujours en mouvement.
    Et quand certains se risquent à s’interposer, ils sont très vite écartés.
    Ces mots qu’on entend sont certes des ordres, des consignes, des directives, des objectifs. Mais ils peuvent être aussi des remarques qui viennent graviter tout autour de cela.
    Quand par exemple l’officier des York donne ses indications pour traverser le no man’s land, il évoque des odeurs, des anecdotes, des dangers. Tous ces éléments ne sont que des briques supplémentaires rajoutées à l’édifice narratif. Encore un peu plus de neige qu’amasse cette boule qui dévale cette grande pente.
    Et l’air de rien, en deux heures de temps, « 1917 » va avoir le temps de nous en montrer et de nous en raconter des choses. Lignes anglaises. Lignes allemandes. No man’s land. Fermes abandonnées. Communications détruites. Villages occupés. Civils désœuvrés. Combats au sol. Combats aériens. Combats d’artillerie.
    Et tout ça, donc, dans un seul et unique mouvement…

    Un mouvement qui tient parce toutes les phases sont savamment imbriquées les unes dans les autres. Pendant qu’on résout une tension, on amorce en même temps celle de la phase suivante.
    Un mouvement qui tient aussi parce qu’il ne répète jamais et ne revient à aucun moment sur ses pas. (sauf peut-être à la fin, mais de cela on n’en reparlera un peu plus loin.)
    Et en plus de la variation des lieux c’est aussi en termes de variation de séquences que ce « 1917 » parvient à travailler son enrichissement permanent. Traversées discrètes. Fouilles. Fuites. Traque. Planque. Perdition. Recherche. Confrontation avec l’ennemi. Confrontation avec les siens… Chaque situation a son propre rythme et sa propre tension. Et bien sûr Sam Mendes a poussé l’excellence jusqu’au fait – logique mais tellement peu appliqué de nos jours – de graduer tout cela pour que s’opère un magnifique crescendo.
    Aussi faudra-t-il attendre la toute fin pour assister à une vraie grosse scène de bataille. (Et tant mieux !) Tant mieux parce qu’en attendant Sam Mendes nous a appris à sentir, à voir, à regarder tout cela avec distance, à hauteur d’humains, avant que l’accomplissement final ne s’abatte sur nous.

    Autant vous dire que rien qu’avec tout cela, ce « 1917 » m’avait déjà pleinement conquis, mais en plus il a fallu qu’il fasse ce choix de se conclure ainsi :
    spoiler: Tout s’arrête une fois les missions de Skofield accomplies. Il a empêché un assaut meurtrier sans pour autant empêcher les suivants. Il a réussi à sauver un Blake mais au prix d’un autre. Accablé, mitigé entre le sentiment du devoir accompli et l’impression de profonde inutilité de son action, il retourne, épuisé, au pied du même type d’arbre que celui au pied duquel on l’avait réveillé en tout début de film. Il s’assoit alors face à un champ de fleurs qui rappelle lui aussi beaucoup celui de l’introduction, et alors il médite, le regard perdu dans le vide. Retour au point de départ. Rien n’a changé. Si ce n’est deux choses. La première c’est qu’ils sont désormais deux fois moins au pied de cet arbre. La deuxième c’est que désormais, Skofield veut rentrer chez lui et retrouver les siens. Ecran noir là-dessus.


    Et là, d’un seul coup, j’ai pris conscience d’une chose.
    Au fond ce film ne s’est pas contenté de nous parler d’une journée de la Première guerre mondiale. Son mouvement, en fait, traduit ce qu’a été toute cette guerre en son entier.
    Finalement tout est résumé par les paroles du colonel MacKenzie / Benedict Cumberbatch : spoiler: « Aujourd’hui je reçois un ordre pour me replier. Mais je sais que dans une semaine j’en recevrais un autre pour repartir à l’assaut. »

    Tout s’arrête, mais ce n’est que provisoire. Tout ça reprendra. Sans que ça ait pourtant plus de sens.
    Quel plus beau choix d’ailleurs pour illustrer cela que l’année 1917.
    1917 c’est l’année la plus meurtrière. C’est l’année de l’enlisement et des mutineries.
    C’est l’année où on sait que la victoire se jouera à l’épuisement. Au « last survivor »…

    En cela, pour la richesse qu’il offre sur la Première guerre mondiale, « 1917 » se pose comme un chef d’œuvre. Une pièce unique.
    Et dire qu’au moment d’apprendre la sortie de ce film je marmonnais encore :
    « Encore un film sur la guerre.
    Que va-t-il pouvoir nous raconter qu’il ne l’ait pas déjà été ? »
    Eh bien désormais j’ai ma réponse.
    Il ne m’a rien raconté de nouveau, c’est vrai.
    Mais par contre, dans la manière dont il me l’a raconté, là, pour moi, c’est tout simplement du jamais-vu.
    Comme quoi, au cinéma, il y a toujours moyen d’inventer, de surprendre et d’émouvoir.
    Mais pour cela, encore faut-il savoir maitriser cet art gracieux qu’est celui « d’écrire le mouvement »…

    Mais bon… Après ça ne reste que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    traversay1
    traversay1

    3 568 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2020
    Inutile de gloser à l'infini sur les prouesses techniques de 1917, elles sont réelles, particulièrement impressionnantes dans les tranchées et sur le champ de bataille. Mais la satisfaction pour le spectateur, à moins de ne s'intéresser qu'à la virtuosité de la mise en scène, est bien évidemment à chercher ailleurs et principalement dans ce que Mendes a entrepris de nous raconter à propos de la Grande Guerre, avec les yeux de deux conscrits britanniques à peine sortis de l'adolescence, comme l'étaient la plupart des protagonistes de ce premier conflit mondial. Au fil du récit de 1917, il y a beaucoup de figures imposées qui ne témoignent pas d'une originalité folle (la mort d'un camarade, la rencontre d'une "autochtone", le duel avec un ennemi ...) et ressemblent presque à un "best of" des scènes à faire. C'est donc un scénario assez classique, avec un bon suspense pour donner un sens à la mission de départ : tout est compréhensible et bien balisé. Cela fonctionne tout de même parce que Mendes donne une vision réaliste et moderne, a posteriori puisque plus d'un siècle après, qui complète assez bien la filmographie abondante liée à la première guerre mondiale. Ce n'est pas la même intensité que dans Les croix de bois de Raymond Bernard (1932), mais l'idée reste la même : décrire la folie humaine dans toute sa "splendeur" et le sacrifice de toute une génération. 1917 montre peu la vie dans les tranchées et le quotidien des poilus mais entend raconter une expérience individuelle et symbolique, traversée par une palette très large de sentiments. Certains diront le film n'a pas de point de vue et ce n'est pas tout à fait vrai puisqu'il est en l'occurrence celui de simples soldats qui doivent assurer leur survie et obéir sans rechigner aux ordres avant de penser à la compétence de leurs chefs où de l'absurdité de la guerre. 1917 a été une année marquée par des mutineries mais ce n'est pas l'objet du film auquel il ne faut pas demander d'être le long-métrage définitif sur un sujet qui comme la guerre mondiale suivante n'en finira pas de sitôt d'alimenter les scénarios. Tel quel, sans prétendre au chef d’œuvre, 1917 a suffisamment à offrir en matière de bon cinéma pour ne pas se montrer déçu, en dépit d'une attente amplifiée artificiellement par les puissances du marketing roi qui tente de nous faire croire presque chaque semaine que le film du siècle va sortir.
    legend13
    legend13

    245 abonnés 1 054 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 juillet 2020
    Le talent de cinéaste de Sam Mendes n'est plus à prouver et sa filmographie plaide largement en sa faveur. C'est donc avec beaucoup d'attente que je suis allez découvrir sa nouvelle œuvre : "1917". Et bien, son film de guerre est tout simplement monumental. Un récit des plus simple mais porté par une réalisation flamboyante. Plusieurs plans séquences empilés mais le tout parfaitement monté pour qu'on est la sensation d'en voir qu'un seul. Juste génial. Une claque qui emmène les spectateurs aux premieres loges de cette mission à hauts risques. Et franchement, certains passages sont vraiment prenant et même parfois stressant. Le tout emmené par de formidables acteurs. Bref, une réussite totale dans tout les domaines. Un chef d'œuvre, ni plus ni moins.
    Hollywood-Biographer
    Hollywood-Biographer

    200 abonnés 1 484 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 janvier 2020
    Avec ce film donnant l'illusion du temps réel, Sam MENDES réinvente l'art de filmer la guerre et propose une expérience de cinéma viscérale, doublée d'un hommage aux combattants de la Première Guerre mondiale. "1917" est une aventure épique et tumultueuse, brillante et captivante, racontant la mission suicide de deux soldats britanniques au cœur des tranchées. C'est poignant et techniquement époustouflant. Il vibre ici quelque chose d'intensément personnel. Une émotion que le réalisateur a reçu en héritage de son aïeul, et qu'il transmet à son tour avec maestria. Sam MENDES évite le piège de l'héroïsme belliqueux du cinéma de guerre patriotique et sanglant, car "1917" nous apprend que le plus beau des combats est celui pour sauver l'homme. Le talent des deux jeunes acteurs principaux, la photographie de Roger DEAKINS et la musique de Thomas NEWMAN y sont pour beaucoup. C'est une idée géniale que d'avoir confié le premier rôle d'un tel spectacle à ce visage à la fois familier et encore peu identifié par le grand public. Comme si ce jeune homme nous était à la fois inconnu et très proche. Grâce à son visage, George MACKAY parvient à dire en un regard la terreur et l'effroi, mais aussi la détermination et la bravoure. Avec DEAN-CHARLES, les deux jeunes héros ont des allures de révélations.
    Bruno François-Boucher
    Bruno François-Boucher

    108 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 janvier 2020
    Très, très beau film. Une immersion aux portes de l'enfer, une sorte de poème lyrique sur l'absurdité de la guerre dont on ressort soufflé tant l'intensité dramatique demeure intacte durant les deux heures de projection. La caméra accomplit une traversée époustouflante, 70 ans après '' La corde'' d'Hitchcock qui fut le premier à utiliser l'illusion de tout un film en plan séquence. En opposition à tout effet de style, ce procédé ici totalement justifié nous prend à la gorge pour accompagner le point de vue en temps réel du personnage principal au fur et à mesure que les événements se présentent à lui. Un tour de force qui donne au film une empreinte saisissante, très loin des blockbusters et des films de guerre traditionnels. Au milieu des décombres, des morts et des charniers, certaines séquences sont plus proches du cinéma de Wajda que des ''Sentiers de la gloire'' ou du "Soldat Ryan" comme on a pu le dire. C'est du très grand cinéma, d'une profonde humanité, porteur d'un message sur la folie des hommes qui fait écho à la période que le monde traverse actuellement.
    Francis S.
    Francis S.

    25 abonnés 112 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 janvier 2020
    Bien sûr il y a la prouesse technique impressionnante du plan séquence qui rappelle celle de "Birdman" d'Iñarritu.
    Mais au delà de ce traitement de tragédie classique (unité d'action et de temps, sinon de lieu) Sam Mendes, sur la base de récits familiaux, nous entraîne loin dans les tréfonds tragiques, cruels et admirables de l'âme humaine. Malgré quelques invraisemblances, le scénario haletant nous met intensément sous pression dès les premiers instants du film, plan séquence oblige.
    Les décors sont proprement hallucinants, surtout au début du film, et surclassent tout ce qui s'est fait dans le genre.
    Une fois la mission accomplie, la vie reprend ses droits, et l'absurdité du désastre d'une Europe se suicidant collectivement, comme l'écrivit Zweig, nous saute au visage dans le simple et tragique regard d'un héros malgré lui.
    Une réussite.
    Redzing
    Redzing

    1 112 abonnés 4 468 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 mai 2023
    En 2015, Sam Mendes faisait démarrer "Spectre" avec un (faux) plan-séquence assez habile et inattendu. Visiblement attiré par le procédé, le réalisateur nous livre 5 ans plus tard "1917", film conçu pour donner l'illusion d'être tourné en un seul plan séquence (ou presque).
    Le pitch est simple : en pleine Première Guerre Mondiale, deux soldats britanniques doivent traverser en quelques heures des zones dangereuses. Afin d'apporter un message critique à un autre corps qui s'apprête à tomber dans un piège. On pouvait craindre que le procédé du plan séquence ne soit qu'un gadget marketing masquant une histoire simpliste, mais il n'en est rien.
    Le plan séquence (ou plutôt les plans séquences, astucieusement raccordés) permet ici une immersion totale et maintient une tension permanente. Dans un univers guerrier réaliste, rempli de figurants, et aux décors impressionnants.
    Déambulations dans les tranchées, le no man's land, ou les ruines : la caméra évolue avec une ingéniosité, une fluidité, et une maîtrise hallucinante. Que l'on doit en bonne partie à Roger Deakins, chef opérateur quasi légendaire. Les images du film laissent penser que les mouvements de caméra ont été particulièrement complexes à penser et à réaliser, et le making-of vaut le coup d'oeil à ce sujet ! Exploitation de nouveaux modèles de caméras numériques de petites tailles, Steadicam à toutes les sauces, grues & systèmes de câbles : c'est un énorme travail logistique !
    Sans parler des jolies images, souvent pleines de symbolisme, et de certains éclairages étonnants (le passage nocturne, notamment). Avec en prime une BO de Thomas Newman plutôt inspirée.
    Quant à l'intrigue, si elle est relativement simple, les personnages présentés apportent une réflexion sur l'héroïsme et le sens du combat dans un conflit ultra meurtrier. Les deux protagonistes sont incarnés par des jeunes acteurs très impliqués, immédiatement attachants. Tandis que Sam Mendes s'est adjoint les services de nombreuses stars, qui viennent ajouter de la gravité le temps d'une scène, sans pour autant s'accaparer l'attention du spectateur.
    "1917" est donc un très beau moment de cinéma. Qui a fait démarrer en trombe une année 2020, ensuite malheureusement rapidement estropiée par le coronavirus...
    paopao2
    paopao2

    16 abonnés 90 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 janvier 2020
    Attention chef d'œuvre. La prouesse technique, bluffante, est totalement au service de la narration et immerge le spectateur dans l'univers des tranchées.
    Incroyable film.
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