J'ai vu le film il y a deux jours et après avoir parcouru les critiques des uns et des autres, j'ai décidé d'y retourner aujourd'hui pour vérifier ce qui aurait pu m'échapper ou pu mieux comprendre.
Certains ont comparé "Fête de famille" à "Festen", "Un dimanche à la campagne" et "Juste la fin du monde". S'il y a en effet des éléments similaires sur la forme, le fond ne peut être réellement associé car par exemple dans "Juste la fin du monde", le fils rentre pour annoncer sa séropositivité sans finalement s'y résoudre (seule la belle-soeur, Marion Cottard, a compris).
Dans "Fête de famille", on retrouve une atmosphère et des réactions exacerbées des films mentionnés, mais en réalité, quel est l'enjeu?
Aujourd'hui, à la seconde lecture, je me dis qu'on entend bien Mouloudji chanter "l'amour" mais que cette famille et ce film en semblent dépourvus. Pour moi, tout parait artificiel, à part les dialogues du début, notamment dans la cuisine, où tout s'enchaine très naturellement (et avec beaucoup de conviction).
Je n'ai, pour ma part, pas beaucoup ressenti d'émotion ni d'empathie avec les personnages. Alors, certainement, Claire (la fille qui revient après trois ans passés aux USA) est fragile, mais j'ai eu le sentiment d'assister à des crises de démence comme si j'étais un voyeur et ça m'a mis mal à l'aise. Je répète: quel est l'enjeu de tout cela?
Quant à la fin, je la trouve d'un mauvais goût, d'une cruauté et d'une invraisemblance absolus: après tout ce qui s'est passé, on déguste une pièce montée comme si rien n'était? Je ne peux pas le croire. Et si tel est le cas, alors ça ne fait que renforcer cette impression d'absence totale d'amour et d'émotion à laquelle je ne peux adhérer.
PS: de nombreuses personnes ont mentionné le jeu des acteurs et je reconnais qu'ils jouent tous bien, sans exception, et connaissent leur partition parfaitement - en revanche, même si Emmanuelle Bercot est parfaite dans son rôle, elle me fait penser à Romane Boringer dans "Les nuits fauves" dont la prestation m'avait arraché des hurlements de rire tellement elle était outrancière - du reste, dans la salle, certains ont également ri bruyamment. Mais elle a eu le César, donc mon humble avis n'engage que moi