Dernier volet de la "trilogie du Milieu" de Fernando Di Leo, "Le Boss" est le plus court des trois (86 minutes ; les deux autres durent entre 10 et 5 minutes de plus), le seul qui, en DVD, n'est proposé que dans une version dite intégrale (pour les deux autres, on a une version intégrale en VOST, et une version censurée en VF ; ici, VF ou VOST, c'est la même durée pour les deux pistes sonores, donc, le film n'a apparemment pas été coupé à sa sortie en France). C'est encore une fois un polizziottesco violent, joué par Henry Silva (déjà à l'affiche du précédent film, mais pas dans le même rôle) et Richard Conte. L'histoire, à Palerme en Sicile et non à Milan contrairement aux deux autres films, d'un petit truand qui, lentement,
en éliminant la concurrence au sein même de son clan,
va devenir le boss. Dans son plan, l'enlèvement de la fille de son patron, laquelle, nymphomane camée, s'acclimatera bien de son sort
(enlevée par des truands qui vont tous lui passer dessus)
, ce qui permet au réalisateur de bien insister sur le peu de fringues portées par la fille durant l'essentiel de sa présence à l'écran. Un peu facile, mais on parle de polizziottesco (sous-genre de polar urbain made in Italy), pas d'un drame psychologique de Bergman ou de Visconti.
C'est peut-être le moins grandiose des trois, mais je lui donne la même note parce que c'est quand même, dans son genre, excellent (Henry Silva, monolithique, en impose). Le carton final laisse présager que Di Leo voulait faire un quatrième film qui aurait été la suite de celui-ci, mais le projet ne se fera pas, on peut le regretter. Ca n'empêche pas de bien apprécier ce film violent, brutal et cool.