J'ai eu la chance d'assister à une avant-première en présence du roi de l'ile et du réalisateur du film, salle comble, les spectateurs étaient enchantés à la fin du film, et avaient plein de questions à poser, autant au roi qu'au réalisateur. Malgré les temps de traduction, nous sommes restés nombreux jusque la fin...
Le film nous parle donc de cette petite île, Tikopia, qu'a étudié Jared Diamond dans son livre "Effondrement", perdue dans l'océan pacifique, dont la civilisation s'est développée à l'écart de la nôtre pendant 3000 ans.
Le réalisateur a eu l'idée géniale de faire parler l'île, car cela correspond à la réalité: il y a un dialogue permanent entre les îliens et leur île. Elle nous raconte donc sa naissance, les espèces qui la peuplent, et les enjeux récents liés à la découverte de cette île par notre "civilisation", avec les aspects les plus sombres de notre modernité. Le dialogue entre le roi et l'île est vraiment émouvant, on sent bien que ça nous parle de nous et de notre relation à la Terre, de nos errements et du besoin de trouver plus d'équilibre entre les ressources finies de la planète et nos besoins et aspirations infinies... Leur réactivité à débattre des vrais problèmes et à y trouver des solutions donnerait des belles leçons à nos dirigeants, en entreprise ou en politique.
En 2002 cette île a vécu un cyclone plus gros que les autres qui a rendu saumâtre leur eau douce, depuis beaucoup de choses ont changé pour eux. Et les cyclones sont de plus en plus fréquents, mais rien à voir avec le réchauffement climatique, hein...
Ce film soulève aussi un tabou dans notre société: le contrôle de la natalité... Une île aussi minuscule (6 km2!!) peut nourrir de 1200 à 1800 personnes, et actuellement ils sont 2000, et la baisse des poissons dans les récifs de l'île montre comment la surpopulation engendre mathématiquement un épuisement des ressources. Mais rien à voir avec notre société actuelle, n'est-ce pas??
Le film nous montre plein de plans magnifiques, qui ne sont pas seulement dûs à la beauté des paysages, mais aussi à la sensibilité du réalisateur sur des points cruciaux: quelle empreinte laissons-nous derrière nous? Et comment allons-nous nous adapter à la réalité, et faiaux grands changements qui arrivent?