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Bruno François-Boucher
108 abonnés
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4,5
Publiée le 5 septembre 2020
L’Histoire de l’île, ses traditions, la vie de ses habitants, agriculteurs, pêcheurs et aussi celle des jeunes qui avaient déserté l’île durant leur adolescence pour finalement y trouver un sens à leur existence. Tourné en 16 mm, dix ans après le premier volet d’avril 1969, le cinéaste fait le point sur Farö et filme les objets et les gens avec l’attention d’un entomologiste. Retour aux sources pour le réalisateur des "Fraises sauvages" qui s’extrait de la fiction pour mieux observer encore, rendre compte du mouvement de la vie, des êtres humains, des animaux. Le paysan qui écrit des poèmes pour trouver l’apaisement, la tonte des moutons, l’histoire de la sœur disparue, sont autant de moments où le cinéaste ne cesse d’éprouver le désir filmer avec toujours une soif de curiosité, accompagné des magnifiques images de Arne Carlsson, collaborateur de Andreï Tarkovsky et de Sven Nykvist sur les derniers Bergman. Il faut voir comment l’artiste croque la vie qui se déroule sous ses yeux avec un art du montage sans pareil. Le documentaire est cinéma, il en retrouve même sa vocation première. La séquence sur la plage avec les touristes est à ce titre exemplaire. L’alternance des plans, des visages et des images de nature nous éblouit de par sa fluidité. On sait que l’auteur de "Persona" a vécu sur l’île, il en connaît les moindres recoins, et son engagement avec les habitants pour la préservation du lieu prend ici une valeur politique. Le pouvoir des images, la précision du commentaire et le sens des paroles enregistrées font de ce film un véritable objet cinématographique tout aussi essentiel que les autres œuvres de Bergman.