Une magnifique comédie musicale emportée par le fabuleux Fred Astaire et la gracieuse Audrey Hepburn, ce charmant couple nous offre de très beaux numéros de danses et de chansons mais il ne faut pas oublier Kay Thompson en amusante rédactrice en chef du magazine de mode. Si le film se déroule dans le monde de la haute couture, il égratigne gentiment au passage les philosophes à la Jean-Paul Sartre. Drôle de frimousse est plein d'entrain, très agréable à regarder (et écouter), du cinéma respirant la joie de vivre.
Inspiré de l'opérette d'Ida et George Gershwin, Funny Face bénéficie de toutes les grâces. Richard Avedon en est le conseiller technique, Fred Astaire et Eugene Loring sont les chorégraphes et l'habituelle équipe d'arrangeurs et orchestrateurs des comédies musicales de la MGM rejoignent la Paramount pour ce film, Roger Edens en tête (producteur du film). Le résultat est digne de la MGM (la critique américaine dira d'ailleurs que c'est un film MGM réalisé à la Paramount). En effet les séquences virtuoses (Think Pink, Bonjour Paris, Let's Kiss and Make up, etc...) ne manquent pas et Audrey Hepburn par sa fragilité répond parfaitement à l'énergie de Fred Astaire rappelant la dualité de Tous en scène (Cyd Charisse était initialement prévue pour le rôle, qu'elle refusa). Ironique à la fois sur le monde de la mode (Astaire) et sur celui des existentialistes (Hepburn), Donen, par sa finesse habituelle offre un spectacle à la fois dense, drôle et élégant. A noter que pour les spectateurs français le film se teinte d'une nostalgie supplémentaire.
Cette histoire associe des grands noms comme celui du photographe Richard Avedon et George Gershwin auteur dune opérette (Funny face)que Stanley Donen porta à lécran. Ce réalisateur offre au spectateur de remarquables moments de chorégraphie. Si le trio (Audrey Hepburn-Kay Thomson-Fred Astaire) semble avoir conquis la capitale par un inoubliable : Bonjour Paris ! Il faut ajouter que la jeune Audrey, (ex-écolière de ballet) toute de noir vêtue, se sent très à laise pour danser le be-bop ou le one-step dans un sous-sol dun dancing de Saint Germain des prés, haut lieu de naissance de la nouvelle vague.
Fred Astaire lui, nous apporte la confirmation de son art de maître à danser à lintérieur dune cour dimmeuble parisienne. Chapeau, parapluie, et imperméable ne le gênent en rien pour évoluer, ce dernier accessoire doublé de rouge a dailleurs vite fait de se transformer en muleta et lui-même en sympathique torero. (Lets kiss and make up) Le duo Kay Thomson-Fred Astaire (Clap yo hand) restera dans les mêmes annales de ces comédies musicales dhier. Les nostalgiques de cette époque seront ravis de retrouver loriginale Isetta, petite cylindrée automobile dotée dune unique porte ainsi que le fleuron de laéronautique du moment : Le quadrimoteur : Super Constellation.
Avec : S wonderful, ces étoiles de la danse et du cinéma se retrouvent, près du château de la Reine Blanche, (près de Senlis-Oise) décor naturel idyllique pour un happy end digne dun agréable conte de fée.