Petite fille délaissée par ses parents, Sasha a eu la chance d'avoir pour voisins Marcus et sa famille aimante. Pendant dix-huit ans, les deux enfants ont noué une amitié indéfectible jusqu'à devenir deux âmes soeurs évidentes sur un plan amoureux. Hélas, une fois leurs sentiments révélés, la tournure inconnue prise par leur relation a débouché sur une énorme dispute effaçant toute chance d'un avenir commun.
Des années plus tard, Sasha est devenue une célèbre chef étoilée et revient dans son San Francisco natal pour y ouvrir un nouveau restaurant. Sa route va bien sûr croiser celle de Marcus dont la vie, elle, a dangereusement stagné depuis leur rupture...
Bon, à ce stade, vous avez sans doute déjà à peu près deviné la suite des événements... et le film ne vous contredira pour ainsi dire jamais. Sasha est évidemment une femme accomplie professionnellement mais à la vie amoureuse désastreuse et Marcus, un éternel adolescent/gentil loser se trouvant toutes les excuses du monde pour ne pas évoluer, leurs retrouvailles vont raviver une flamme qui ne va cesser de vaciller devant quelques embûches mises sur leur route (leurs parcours différents en premier lieu) et les seconds rôles rigolos auront uniquement pour but existentiel de réunir les deux anciens amants... Bref, vous l'avez compris, vous venez de mettre les pieds dans une romcom pur jus, platement réalisée et qui déroule toutes les ficelles les plus attendues du genre sans chercher à masquer son caractère formaté !
Cependant, ne jetez pas trop vite "Always Be My Maybe" dans la corbeille des productions Netflix à oublier car, malgré son caractère dispensable, le film dispose tout de même d'un bel argument qui va peu à peu porter ses fruits : ses deux comédiens principaux en sont également les scénaristes/producteurs. Comme ils sont eux-mêmes à l'origine de leurs personnages, on sent que Randall Park (éternel second rôle de comédies US aujourd'hui reconnu avec la série "Fresh Off the Boat") et Ali Wong (actrice/artiste de stand-up ayant aussi participé à l'écriture de "FOTB") les ont peaufinés pour les rendre le plus naturel et crédible possible dans une recette pourtant si éculée. Et ça marche plutôt bien ! À défaut d'être originale, "Always Be My Maybe" devient ainsi une romcom véritablement efficace, comme transcendée par l'attachement qui se fait inconsciemment autour de la spontanéité de son couple vedette. La scène finale en sera d'ailleurs la meilleure preuve : malgré son classicisme incontestable, l'émotion arrivera facilement à émerger, faisant naître cette densité romantique que bon nombre de produits du même type cherchent à atteindre sans jamais y parvenir.
N'oublions pas aussi de mentionner la présence d'une immense guest-star qui, dans un génial numéro d'auto-dérision, apporte un nouveau souffle au long-métrage à un moment où il s'enfermait dangereusement dans ses situations les plus attendues. Si vous adorez celui-dont-on-taira-le-nom, autant dire que ses répliques le faisant passer pour un sage obscur complètement dingo ont de grandes chances de vous contaminer !
À eux trois, ces interprètes/personnages permettent d'élever "Always Be My Maybe" au-dessus de la mêlée du genre. Certes, il n'en restera pas comme un des plus grands sommets mais au moins un agréable représentant !
D'ailleurs, si on devait (un peu bêtement) le comparer à une autre romcom US avec un couple d'origine asiatique, nul doute que le sympathique film de Nahnatchka Khan mériterait bien plus d'éloges et de succès qu'un "Crazy Rich Asians" dont on n'a toujours pas compris la popularité outre-Atlantique...