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selenie
6 218 abonnés
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4,0
Publiée le 19 avril 2022
Quel trio, outre un petit rôle marquant pour Serrault, le film est porté par le trio Depardieu-Blier-Carmet dans un polar de l'absurde, un thriller surréaliste qui ose le meurtre gratuit de A à Z, c'est-à-dire que ce soit sur le fond ou la forme rien n'explique réellement les passages à l'acte. Blier fils signe un polar OFNI (Objet Filmé Non Identifié) nihiliste et délirant qui confère au film une liberté anarchiste inédit et unique. C'est bien là sa force, une sorte de thriller aussi jouissif qu'inattendu, à la fois complètement con et d'une écriture redoutable. Car derrière ce semblant de délire gratuit il y a aussi une réflexion sur la peur et la solitude, symbolisé aussi par cet atmosphère déshumanisé et froid. Il y a donc une certaine tristesse omniprésente juste compensée par un humour noir, très noir, servi par des dialogues épatants, ciselés et inspirés. Mais cette singularité est aussi un risque, celui de surprendre, de déstabiliser, de déboussoler, de par cette immersion digne d'un cauchemar, où la drôlerie reste si sombre qu'il faut accepter de prendre le tout avec le bon degré. Site : Selenie
Réalisé par Bertrand Blier et sortit en 1979, Buffet Froid est un très bon bijou humoristique français. Absolument tout dans ce film est décalé, tout. Que ça soit le scénario de base, qui est totalement incongru et irréel. Du côté des dialogues aussi ; qui sont parfaitement ciselés ; et qui sont complètement à côté de la plaque et hilarants. On a donc un rendu dérangé, barjo qui frôle souvent le ridicule, mais qui fonctionne du tonnerre. S'ajoute à cela le casting, ils sont tous parfaits, en particulier Bernard Blier et Depardieu, qui excellent dans leurs rôles respectifs. Malgré ce ton léger, le film possède une ambiance assez sombre, presque glauque, nottamment dans les décors et les habitations. Cela permet la mise en place d'une satyre du mode de vie moderne que j'ai trouvé très pertinente.
Dans un Paris (quartier de la Défense) nocturne, désert, déshumanisé, se croisent et se rencontrent des personnages désabusés, perdus, pour lesquels la vie semble avoir perdu tous sens et, surtout celle des autres, toute valeur. Mais ce qui pourrait être cauchemardesque est traité avec distance, recherche esthétique, et humour, et le résultat est plutôt jouissif, grâce aussi aux dialogues qui contiennent bien des perles. Cet essai de surréalisme cynique marche parfaitement, jusqu’à la dernière demi-heure, dans laquelle l’excès nuit un peu à la fascination et à la complicité que Bertrand Blier avait réussi à établir avec le spectateur. Au final le film ne laisse pas grand-chose, de par son esprit nihiliste, mais son ton si particulier et son caractère profondément original lui donnent une place à part dans le cinéma Français.
un film qui vaut par la jolie brochette d'acteurs qui s'y donnent impeccablement des répliques bien léchées, une mise en scène rigoureuse et des images superbement cadrées. Le scénario qui se résume à un enchaînement d'assassinats sans raison ni mobile, joue sur l'absurdité des situations. C'est assumé, mais finit par lasser, car c'est un carburant bien faible. En filigrane, la dénonciation de l'urbanisme moderne de la défense de la fin des années 70 avec ses tours vides, ses immenses parking, son RER déserté la nuit. Peut-être est-ce là le véritable objet du film ?
Buffet Froid est un film assez déroutant, complètement absurde et particulièrement pessimiste, où la mort est constamment présente. Les acteurs, parmi les meilleurs de leur génération sont impliqués dans cette œuvre qui retourne les habitudes du polar noir. Assez déstabilisant donc, n'empêchant pas de sourire à certains moments. La réflexion sous-jacente sur la déshumanisation de la société (notamment dans les cités) est tout de même très intéressante. Mais le film n'est pas particulièrement rythmé et trop particulier pour que je puisse réellement me cramponner à l'histoire (qui n'a d'ailleurs pas réellement de directive).
Ayant déjà vu "Le Bruit des glaçons", je savais que le cinéma de Bertrand Blier est très spécial. Soit on accroche, soit on reste à quai. Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps, je suis resté à quai, tel Michel Serrault attendant sur un banc son R.E.R. Sensé dénoncer la deshumanisation du monde moderne, le film enchaîne les scènes absurdes. Les acteurs ne sont pas en cause, bien au contraire, mais le film est lent et froid et procure très rapidement l'ennui face à ces situations grotesques. Blier tourne vite en rond, et son scénario (plié en deux semaines aurait-il) aurait gagné à être plus consistant. Une expérience étrange donc, qui ne m'aura pas enjoué, vous l'aurez bien compris.
Très original, avec un casting de premier plan et des dialogues burlesques à l'influence mêlant Audiard et Beckett. On navigue dans une banlieue inhumaine : La Défense déserte, et a certains moments des banlieues pavillonnaires cossues mais effrayantes. Le final dans les vallées montagneuses (gorges du Verdon?) En ressort magnifiée. La violence du film n'est pas à prendre au premier degré. On cherche un sens et une profondeur qui n'arrive jamais et agace au bout d'une demi heure.
je viens de découvrir ce film à la fois complétement déjanté et absurde mais qui est sans aucun doute le reflet de l'état d'esprit de pas mal de psychopathes chaque personnage suis sa propre logique qui finit par lui coûter la peau. j'ai passé un très bon moment
"Buffet froid" est un film complètement absurde de Bertrand Blier, beaucoup de dialogues sont drôles, aucun fil conducteur vraiment sérieux, il faut se laisser porter par l'imagination du réalisateur nous emmenant dans des immeubles vides de Créteil, dans le métro parisien. Débrancher le cerveau pour visionner "Buffet froid", vous n'en serez que plus satisfait! Malgré tout, l'absurde a ses limites et parfois j'ai un peu décroché. Le film ne serait pas ce qu'il est sans les acteurs haut de gamme que sont Depardieu, Bernard Blier, Gérard Carmet, Michel Serrault ou Carole Bouquet. Un film français à voir c'est culte.
"Buffet froid" a été lors de sa sortie (1979) un échec commercial mais a depuis acquis le statut de film culte. Et c'est largement mérité car cet OVNI cinématographique est une grande réussite et il s'agit probablement du meilleur film de Bertrand Blier. Les trois meurtriers (Gérard Depardieu, Bernard Blier et Jean Carmet tous trois excellents) évoluent dans un décor urbain nocturne et dépeuplé , un désert froid sans âme et dépourvu d'humanité qui symbolise la déshumanisation de notre société post-moderne. L'humour noir et absurde des situations et des dialogues évoque celui d'Alfred Jarry et des auteurs surréalistes. Film déjanté, politiquement incorrect et parfois poétique, "Buffet froid" est une œuvre unique en son genre et impossible à imaginer ailleurs que dans le cinéma français _ qui était alors nettement supérieur à ce qu'il est devenu à partir des années 2000. Un bémol néanmoins : j'ai trouvé la dernière partie du film (celle se situant à la campagne) beaucoup moins réussie que le reste.
Une comédie macabre à l’humour noir et absurde typique de Bertrand Blier, mais comme souvent aussi chez lui, l’intrigue décousue est pas super captivante, en dépit du plaisir à voir ce casting alléchant !
J'avais noté le nom de ce film dans ma liste "à voir" il y a très longtemps donc je ne n'avais aucune idée d'à quoi m'attendre. Et bien j'ai été, certes, surpris mais pas déçu. C'est un film décalé comme on en voit peu. 22/10/2021
Buffet froid envoûte lors de sa séquence d’ouverture, cauchemar éveillé au cours duquel rêve et réalité se confondent en une série de lieux aux formes géométriques troubles qui semblent dessiner l’espace mental d’un fou. La suite, qui se compose d’une série de quiproquos invraisemblables et d’hallucinations, aurait réussi à nous faire vivre l’ivresse ou le délire si et seulement si la lourdeur de la mise en scène et l’épaisseur des dialogues ne venaient pas ôter à l’ensemble une partie de sa spontanéité. Nous sommes tiraillés entre un film au verbe très écrit, marque de fabrique de Bertrand Blier, et un scénario troué, ouvert aux hasards, qui exigeait au contraire l’improvisation. Une tension similaire s’observe dans sa démarche esthétique : la multiplication de plans trop travaillés, trop dirigés, trop chichiteux dans la direction des acteurs, ne parvient pas à susciter en nous le brouillage des repères ni la fascination devant un spectacle aux ficelles grossières. L’entreprise de déconstruction du récit, loin du schéma actanciel canonique, rappelle certes les pièces de l’absurde à la Beckett mais ne développe pas de propos ou de thèse suffisamment aboutis : s’esquisse une réflexion sur la banlieue, avec notamment la représentation de la tour d’immeuble comme conservatoire de solitudes et lieu d’un engloutissement de l’individualité et de la personnalité, qui se perd en chemin dans le bavardage grandiloquent des personnages et l’iconisation galopante d’une mise en scène satisfaite d’elle-même et autosuffisante. Buffet Froid constitue donc, n’en déplaise à certains, un Blier mineur, doté de fulgurances et d’acteurs talentueux qui en justifient le visionnage.