Comme beaucoup, j'ai été enfant traumatisé par Les dents de la mer de Spielberg - un film que je connais par coeur. Stigmate important : je visionne tous films de requins, quelle que soit la qualité. Ce qui inclut les trucs improbables de Sci-Fi à base de squale à 2,3 ou 5 têtes, des neiges, des sables, Sharknado, et les plus sérieux Open water, the Reef, Instinct de survie. Jamais vraiment déçu, soit parce que c'est tellement Z que ça en devient drôle, soit pour une vision et un traitement originaux du fameux carcharadon carcharias.
Alors bon, après 47 meters down et sa suite (l'un ça va, l'autre pas), je ne pouvais passer un été sans un nouvel opus à me mettre devant les yeux. Ce sera ce Great White, à la bande-annonce alléchante, mais au contenu bien terne.
L'entame de Great White est plutôt efficace, tout en restant simple : une attaque ; un couple d'amoureux beaux comme tout (clones de Blake Lively et Owen Wilson) ; une excursion touristique qui vire à la débandade. Les ingrédients sont saupoudrés de quelques détails intéressants, notamment la petite anecdote historique qui finira par n'être qu'un levier psychologique.
La suite, c'est juste un fiasco total qui va souligner l'incroyable banalité de tout ce qui précède et tout ce qui va suivre. D'abord Martin Wilson, le réal, pompe sans vergogne le style de Collet-Serra sur Shallows et ses plans aériens sublimes. Ici aussi c'est sacrément beau, mais c'est tout. Dans sa volonté de créer un patchwork du film de requin moderne, Wilson bouffe à tous les râteliers, et ne parvient dans la seconde partie qu'à délivrer un truc sans aucun intérêt ni sens, déjà vu, qui ressemble vaguement à un pneumatique dérivant dans une grande piscine toute lumière éteinte pour ne pas voir la supercherie.
La fin combine celles de Shallows et 47 meters down, avec un sens du recyclage tellement assumé qu'on se demande si la prod' n'aurait pas mieux fait de copier-coller directement. C'est toujours aussi chouettement filmé, avec emphase, mais eh! ça ne prend plus, là.
Bref, Great White, c'est le film de requin à voir si tu n'as rien vu depuis les Dents de la mer.