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Gfa Cro
52 abonnés
573 critiques
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5,0
Publiée le 16 mars 2019
Vu et avis le 39190315
J ai beaucoup apprécié.
Pour avoir vu d autres documentaires, l aspect tracas administratif à l installation m a intéressé, je le connaissais peu. Lorsqu on la voit avec son comptable, l aide à laquelle il est fait allusion est à priori une aide d environ 30.000 euros. Je savais que toutes ces aides agricoles sont une énorme charge administrative indispensable. Je n imaginais pas à quelle point elles pouvaient être contraignantes et contre productives en freinant l adaptation des bénéficiaires à la réalité de leur besoin.
Mais cela va plus loin comme l histoire de la date d hivernage du troupeau peut être erronée. Ou encore l explication que je n ai pas complètement comprise sur l attribution des droits de pâturage des pres salés qui favorise les plus gros troupeaux.
Il n y a pas que la question des administrations, le film est bien plus riche. Il y a une belle relation avec les moutons qui est montrée. Lorsqu elle explique qu elle va laisser l agneau mort quelques temps pour que la brebis comprenne bien qu il est mort et que ça l aide à arrêter sa lactation. J y vois un beau souci de ses moutons. Parfois, on la sent fière de ses moutons, par exemple son dernier regard du film.
Il y a de la noblesse lorsqu elle remercie ses moutons d accepter de manger la paille de l année dernière. Il me semble y voir une profonde difficulté et inquiétude cachée derrière l humour. On retrouve cela plusieurs fois il me semble, par exemple le père de sa fille qui vient prendre l air à la campagne le WE.
Les relations avec le voisinage sont un grand classique pour les neo-ruraux,
On découvre avec plaisir le quotidien de cette bergère d'origine parisienne venue élever des brebis dans le Cotentin. Les plans sont soignés et prennent le temps de nous faire savourer ces beaux paysages de prés salés mais aussi le rapport presque maternel de la jeune femme avec ses animaux. Hélas, tout n'est pas simple : contraintes administratives imposées par des bureaucrates bien au chaud dans leur bureau, malveillance de certains "collègues" du voisinage, qui témoignent leur hostilité à celle qu'ils considèrent comme une intruse. Pourtant, Stephanie est courageuse et ne lâche rien, malgré l'indifférence - voire le mépris - des gendarmes du coin. Un documentaire vivant et rafraîchissant qui donnerait envie d'aller se mettre au vert. J'ai particulièrement apprécié la visite des écoliers, attendris et enthousiastes, et la scène finale, qu'on vit en temps réel : à la fois drôle et émouvante.
Cela fait un peu plus de 20 ans que Delphine Détrie travaille dans le domaine de l’image, soit comme chef opérateur image, soit comme réalisatrice de documentaires et de reportages pour la télévision. C’est lors du tournage d’un reportage pour une émission de TF1 qu’elle a rencontré Stéphanie Maubé, une jeune femme élevant des moutons dans le Cotentin, et, le jour où celle-ci lui a expliqué que tout ce qu’elle avait construit durant plusieurs années risquait de disparaître, elle a eu l’envie de réaliser un long métrage avec elle : "Jeune bergère", son premier long métrage ! Il y a plusieurs façons pour le cinéma de s’introduire dans le monde de la paysannerie et, plus particulièrement, celui de l’élevage. En 2017, Hubert Charuel avait choisi la fiction pour "Petit paysan", un film qui avait largement dépassé les 300 000 entrées dans l’hexagone. Delphine Détrie, elle, a donc choisi le documentaire, et on ne peut que souhaiter un succès équivalent à "Jeune Bergère", un docu qui s’avère plus passionnant que bien des fictions.