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Roger T.
150 critiques
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2,0
Publiée le 1 juillet 2022
un film pour adolescents fort décevant; le scénario est prévisible, filmé de façon banale; on est très loin de "if" (de Lindsey Anderson, oui Anderson comme le héros de l'histoire) même si la fin du film (la fête de l'école) et d'autres scènes(la promenade en moto) lorgnent vers ce bijou subversif.
L’histoire se déroule dans un collège de garçons en Angleterre dont la devise est « Se conduire en homme ». Le beau gosse du pensionnat, Winchester, tombe amoureux d’Agnès (Pauline ETIENNE), la fille du professeur de français, Babinot (Denis MENOCHET). Pour faire sa cour, il se fait aider par l’intellectuel et souffre-douleur du pensionnat, Amberson (Alex LAWTHER), notamment en lui écrivant des textes et confectionnant des vidéos sur cassettes V.H.S. qu’ils échangent. Bien sûr, ce triangle amoureux s’inspire de Cyrano de Bergerac avec Roxane et Christian de Neuvillette mais le réalisateur a su être inventif et drôle dans les situations, les dialogues, le montage et la musique (en faisant référence, notamment, à des films mythiques tels que « Barry Lyndon » (1975) de Stanley Kubrick avec Georg Friedrich Haendel (Sarabande) ou « 2001, l’odyssée de l’espace » (1968) de Stanley Kubrick avec Richard Strauss (Ainsi parlait Zarathoustra) et Johann Strauss fils (Le beau Danube bleu), sans oublier « C’est comme ça » des Rita Mitsouko à la fin.
Voilà le prototype de la comédie touchante mais imparfaite. Et peut-être même touchante car imparfaite. Une leçon de séduction bien particulière, variante kitsch de Cyrano de Bergerac enrichi d'idées modernes. Au-delà de la recherche du rire (et de son obtention), l'échange vidéo-épistolaire entre Winchester et Agnès est prompt à conquérir les plus romantiques ou amateurs du jeu du chat et de la souris. La localisation de cet épisode dans le cadre traditionaliste d'une école réservée aux garçons constitue un aspect essentiel. Et explique l'efficacité des gags. Entre les lignes c'est un propos contre l'uniformisation qui transpire, le droit à la différence, le rejet des traditions imposées et non choisies (ce mystérieux jeu de rugby-escalade) auxquelles on accorde une importance démesurée. Quand Agnès veut échapper au joug de ce père égocentrique, Amberson veut s'extraire de ce milieu beauf/viril qui le tyrannise. C'est de cette quête, idéaliste mais dénuée de happy end, dont le récit se veut le messager. Pas de la plus grande originalité certes.