Fabienne Godet revient sur l’origine de Si demain : « Comment naît l’idée d’un film ? D’où vient-elle ? Je ne sais pas. Ce que je peux dire, c’est que tous mes personnages – mes intimes provisoires – s’inspirent souvent de personnes réelles. Je suis une cinéaste qui n’a pas beaucoup d’imagination. Pour ce film, comme pour les précédents, je suis partie d’émotions, de souvenirs et de rencontres qui m’ont construites et que j’ai transposées, transfigurées, voire réinventées. »
Fabienne Godet décrit son film comme « un hommage à quelques êtres chers disparus, dont l’amitié m’a véritablement portée et enchantée. Mais plus largement ce film, comme tous les autres que j’ai réalisés, traite de l’importance des liens qui nous relient aux autres et qui nous permettent d’avancer – parfois même de nous réinventer. »
Conçu comme un jeu de pistes, Si demain a nécessité un travail de montage complexe. La réalisatrice a d’abord sollicité le monteur Florent Mangeot, avec lequel elle collabore depuis des années : « Pour ce film en particulier, il nous fallait tenir ce fil rouge de l’enquête bien sûr mais le plus difficile était de doser les visualisations d’Esther qui sont comme des poches de fictions à l’intérieur de la fiction. A quel moment doivent-elles intervenir ? On souhaitait que le spectateur avance au même rythme que l’enquête d’Esther. Les séquences filmées entre Paul et Louise étaient beaucoup plus longues et j’avais beaucoup de mal à couper. » Un autre monteur, Florent Vassault, a ensuite été sollicité afin d’apporter un nouveau regard sur le film.
Fabienne Godet affirme avoir des références « beaucoup plus photographiques et picturales que cinématographiques car plus inspirantes et moins saturées que le cinéma. » L’une de ses influences majeures est le peintre Pieter de Hooch. Elle apprécie les formats 1.85 et 2.35 : « Ces focales restituent au mieux mon propre regard. On me dit que je filme souvent de très près et c’est vrai. Je crois que cela traduit mon rapport aux gens. J’aime l’intimité. Et pourtant, je n’ai jamais fait autant de plans larges que dans ce film. Le dehors, les paysages, font partie intégrante de la construction narrative du film (Esther passe de l’intime à une ouverture sur le monde). Il me fallait donc replacer le personnage dans cet extérieur. »