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    Sorry We Missed You
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    263 critiques spectateurs

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    dominique P.
    dominique P.

    849 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2019
    Ce film est très pertinent évidemment et de très bonne facture.
    Mais je m'attendais à plus percutant, plus terrible, notamment au niveau du travail.
    Le monsieur est pressurisé par son travail certes, mais le pire dans l'histoire c'est son fils qui lui cause énormément de problèmes.
    spoiler: Et il subit aussi la délinquance (les trois gars qui le tabassent et lui volent de la marchandise dans la camionnette).

    Ce film démontre bien que de nos jours, dans les sociétés occidentales capitalistes, tout le monde est pressurisé, tout le monde souffre.
    Joce2012
    Joce2012

    213 abonnés 595 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 octobre 2019
    Excellent film par ce qu'il dénonce mais quelle tension et quelle vie, heureusement il y a beaucoup d'amour, c'est insupportable cette vie moderne ....
    Yves 4.
    Yves 4.

    109 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 octobre 2019
    magnifique , du bon Ken loach , comme d'habitude.
    Le monde du travail , impitoyable , de l'esclave moderne , une famille anglaise se retrouve dans la spirale du surendettement et obliger de travailler dans des conditions indignes ...
    colombe P.
    colombe P.

    134 abonnés 695 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 octobre 2019
    Ce génial réalisateur sort à nouveau un film excellent qui mitraille bien les problèmes économiques actuels.
    Si quelqu'un a dit, qu'à force de pleurer ses yeux sont secs, pas moi.
    Mes yeux pleureront toujours pour cela.
    domit64
    domit64

    50 abonnés 279 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2019
    Un bon Ken Loach, film proche du documentaire qui dénonce l'uberisation du travail. A son habitude, Loach a choisi des acteurs inconnus qui s'avèrent excellents. Film un peu plombant mais d'un réalisme probant.
    À voir
    traversay1
    traversay1

    3 684 abonnés 4 890 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2019
    Jusqu'à ses derniers instants de cinéaste, Ken Loach n'en démordra pas et continuera d'enfoncer le clou avec opiniâtreté contre les ravages du libéralisme. Pour autant, le cinéaste anglais ne tourne jamais le même film, s'ingéniant à faire le portrait d'hommes et de femmes qui luttent pour exister dans un système où la loi du plus fort et du plus riche ne fait pas de quartiers. La petite famille de Sorry we missed you est typiquement loachienne presque jusqu'à la caricature, dominée par deux figures féminines, les plus sensées, les plus bienveillantes et certainement les plus courageuses : la mère, admirable, et sa fillette, qui l'est tout autant. La dernière partie du film, suite d'avanies dramatiques est un peu trop chargée et rappelle que ces dernières années Loach a souvent la main un peu lourde et démonstrative (voir Moi, Daniel Blake). Mais bon, on peut l'exonérer de ces pesanteurs au vu de la grande humanité qui se dégage de Sorry we missed you. Et si sa mise en scène brille moins qu'à l'époque de ses plus grands films (en gros dans les années 90), ses scénarios ont toujours non seulement du sens mais ne lâchent pas prise, socialement parlant. C'est ce qui s'appelle avoir de la constance et une conscience qui ne baisse pas la garde.
    tixou0
    tixou0

    712 abonnés 2 003 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 octobre 2019
    Ken Loach s'attaque donc à ce nouvel esclavage qu'est l' « ubérisation » du monde du travail. Soit un couple de quadras, elle est aide ménagère (payée à l'heure – par quelque société de « services » jouant les intermédiaires), il pense avoir trouvé le bon moyen de mettre fin à une suite d'emplois précaires, en se reconvertissant dans la livraison de colis à domicile (mais c'est passer sous les fourches caudines d'une société prospérant sur une sujétion étouffante de ses préposés, obligés de se déclarer comme ce qui ressemble au R-U à l'auto-entrepreneur à la française). S'épuisant chacun de son côté, les Turner, mari et femme, en viennent à négliger leurs enfants (une attachante gamine de 11 ans, « Liza-Jane », et son aîné tête-à-claques, « Sebastian », faisant l'école buissonnière pour s'éclater dans le « street-art » avec ses potes, dans tous les coins de Newcastle) – ce qui pourrait bien tourner au vinaigre.... Quand l'horizon professionnel du père se complique aussi (avec des soucis financiers s'amoncelant – ceci expliquant cela), on se dit que la traditionnelle (bonne) veine documentariste de KL s'épuise décidément, après le très (sur)chargé « Daniel Blake » - la « barque », en surpoids, sombre-t-elle (dans le racoleur, l'outrance) ? Dieu sait si, en général, ce genre de matériau tire-larmes me trouve très réservée, voire en total rejet. Force est pourtant d'admirer la maîtrise que Loach et son scénariste attitré, Paul Laverty, ont du sujet (entre crudité du trait, quand le fer porte sur les dérives du capitalisme, et tendre portrait de famille). Une belle réussite, comme seul le cinéma « social » britannique sait en concevoir, au prix d'un savant travail d'équilibriste. Le père (Kris Hitchen) porte littéralement cette « Passion » prolétaire : « Sorry, We missed You » (joli titre à double sens)... qui laisse le spectateur entre rage et émotion (fin ouverte). Côté distribution, on saluera aussi Ross Brewster (le responsable de l'agence de transport), pour l'épaisseur qu'il sait donner à un rôle ingrat.
    Yves G.
    Yves G.

    1 517 abonnés 3 532 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 octobre 2019
    Ricky et Abby vivent à Newcastle dans un logement dont ils n'ont pas les moyens de devenir propriétaires. Ils ont deux enfants. Si leur fille est encore jeune, leur garçon , en pleine crise d'adolescence, leur donne bien du souci. Working poors, Ricky et Abby travaillent du matin au soir. Abby est aide à domicile. Ricky, après avoir enchaîné les petits emplois, veut se mettre à son compte. Il décide de vendre la voiture d'Abby, d'acheter un camion à crédit et de travailler pour une société de livraison.

    Bienvenue dans le monde moderne. Le Conseil d'État avait consacré son étude annuelle à l'ubérisation en 2017. C'est le thème du dernier film de Ken Loach, réalisateur bi-palmé ("Le vent se lève" en 2006, "Moi, Daniel Blake" en 2016), militant engagé des luttes sociales pour le droit des travailleurs et la dignité des plus fragiles. Les deux oeuvres ne s'adressaient pas au même public … et n'auront pas le même retentissement.

    Comme à chaque fois, Ken Loach émeut aux larmes en mettant en scène la dignité de la working class bafouée par l'inhumanité de la société telle qu'elle est. Dès que Nick prend ses fonctions, on anticipe déjà les avanies qu'il ne manquera pas de rencontrer : livraisons en retard, embouteillages, adresses mal renseignées, contremaître intransigeant… Idem pour son épouse qui n'a pas le temps de prodiguer aux personnes dépendantes dont elle a la charge les soins élémentaires que leur état exige. Sans oublier le fils aîné en pleine rupture scolaire. Ne manquerait plus qu'on annonce que la cadette souffre d'une leucémie…

    Dans la critique - enthousiaste - que je faisais il y a trois ans de "Moi, Daniel Blake", je pointais un bémol : le risque d'épuisement du cinéma de Ken Loach. À chacun de ses films, ce sont les mêmes recettes qui sont utilisées qu'il s'agisse de dénoncer l'ubérisation façon Amazon, le démantèlement des services sociaux (Moi, Daniel Blake), la guerre américaine en Irak ("Route Irish"), la privatisation des chemins de fer ("The Navigators"), l'exploitation de la main d'oeuvre chicano en Californie ("Bread and Roses") ou d'exalter la mémoire des luttes dans l'Espagne républicaine ("Le vent se lève") ou au Nicaragua ("Carla's Song").

    Jusqu'alors la recette marchait car Ken Loach réussissait à trouver un équilibre. Il dénonçait une situation indigne mais esquissait les moyens d'y remédier (la mobilisation collective, la solidarité humaine…). "Moi, Daniel Blake" montrait que la solidarité d'un Daniel pour une Katie permettait de survivre dans une société déshumanisée.

    Rien de tel dans le dernier film de Ken Loach - sinon peut-être la famille nucléaire douloureusement mise à mal elle aussi. Pendant une heure et quarante minutes, les coups du sort se succèdent métronomiquement les uns après les autres, sans que brille l'espoir d'une rémission ou d'une solution. À force de pleurer, nos yeux deviennent secs.
    Jean P
    Jean P

    1 critique Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 octobre 2019
    SORRY WE MISSED YOU de Ken Loach
    C’est l’entête du carton déposé dans la boite aux lettres des clients absents au moment de la livraison de leur commande par internet
    Projeté et présenté par Ken Loach au festival Lumière de Lyon ce film est sur les écrans nationaux le 23 octobre.
    Le cinéaste britannique (et communiste friendly) s’attaque dans son dernier film à l’uberisation de nos pratiques marchandes sans jamais citer de multinationales.
    LE PITCH :
    Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Leur famille est soudée et les parents travaillent dur. Alors qu’Abby travaille avec dévouement pour des personnes âgées à domicile, Ricky enchaîne les jobs mal payés ; ils réalisent que jamais ils ne pourront devenir indépendants ni propriétaires de leur maison. C’est maintenant ou jamais ! Une réelle opportunité semble leur être offerte par la révolution numérique : Abby vend alors sa voiture pour que Ricky puisse acheter une camionnette afin de devenir chauffeur-livreur à son compte. Mais les dérives de ce nouveau monde moderne auront des répercussions majeures sur toute la famille

    La révolution numérique devrait favoriser notre épanouissement professionnel, nous faisant miroiter la liberté et la facilité, apportées par les algorithmes aux vendeurs et aux clients des nouvelles plateformes marchandes qui piègent consommateurs et employés

    C’est dans ce piège que tombe le héros du film

    Le film de KL se déroule dans le nord de l’Angleterre, région touchée par la politique de miss Thatcher qui a entrainé la fermeture des mines, et des grosses industries, facteur de chômage et de délinquance majeure ; on rencontre dans cette région de Newcastle des chômeurs de père et même de grand père en fils .

    Le film est convaincant grâce à ses interprètes (tous ne sont pas des professionnels) même si les malheurs qui s’abattent sur le héros sont un peu too much.: Son fils adolescent le provoque, le défie et se sépare de lui avant de se réconcilier. Au cours d'une tournée il est violemment battu par les trois voyous qui dévalisent sa camionnette ; camionnette dont l’achat alourdit les dettes qu’il a accumulé.


    Si vous pratiquez Amazon n’allez pas voir « Sorry we missed you » ou tirez en des conclusions et préparez vous à culpabiliser
    That’s all folks Dr Zardoz
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 23 octobre 2019
    « Sorry we missed you » by Ken Loach. Immersion dans une famille au bord de la misère qui accumule les soucis: dettes et autres problemes d’éducation. Le sujet est d’autant plus dramatique que malgré les efforts consentis par les parents, la famille s’enfonce progressivement dans la guigne comme dans des sables mouvants. Jusqu’à ce que plus rien n’aille plus. Dans ce Newcastle désespérant et trébuchant, au pays de la livre stérile, le désespoir -comme un fog - stationne et plombe l’horizon. Tandis que le maillot des Magpies est strié de bandes noires et blanches, ici tout est gris sombre et définitif. Le film pousse à l’anxiété et aux rongements d’ongles. On se dit que la Grande Bretagne a dévissé pour de bon. L’individualisme a vaincu. L’individu est vaincu. Un marasme, un bourbier, une grande déprime inquiétante car crédible. 15/20.
    AZZZO
    AZZZO

    309 abonnés 823 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 octobre 2019
    Ce nouveau Ken Loach est plus noir que les précédents. D'ordinaire, même dans la plus grande détresse, les hommes et les femmes que suit sa caméra trouvent toujours prétexte à rire de cette "fucking" société. Pas ici. Impossible de dédramatiser. On stresse pour cette famille qui donne l'impression de se perdre dans des sables mouvants ; plus ils se débattent, plus ils s'enfoncent. Ce film dénonce avec justesse l'uberisation de nos sociétés en ayant l'intelligence de montrer ses impacts sur les individus et leur famille. C'est très bien réalisé, rythmé et parfaitement mis-en-scène mais, comme à l'habitude, on pourra tout de même reprocher à Ken Loach de trop remplir le sac à misère. Vous pouvez être sûr que si un personnage participe à une course cycliste, il prendra le vélo mal soudé, celui qui cassera, le fera tomber puis chuter du pont pour atterrir sur un camion qui, du coup, percutera un bus rempli d'enfants handicapés qui prendra feu à son tour en percutant le mur de l'hôpital. Un peu trop chargé parfois.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 octobre 2019
    Remarquable ce film !
    Il aurait mérité la Palme d'Or ("Parasites" est très bien également mais ce film là encore plus).
    C'est un film douloureux, pertinent et salvateur.
    Ce réalisateur dénonce juste la stricte réalité épouvantable.
    Bravo et merci pour vos films dénonciateurs, si vrais, si humains.
    Voilà du cinéma très important !
    ninilechat
    ninilechat

    76 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 octobre 2019
          Non, hélas.... je ne l'ai pas raté.
          J'ai toujours suivi Ken Loach avec sympathie, même lorsqu'il chargeait un peu trop la barque, parce que son regard sur la classe ouvrière était toujours juste et souvent nécessaire;
          Mais après cet abominable pensum pleurnichard et misérabiliste, on a envie de lui dire: Hello Kenny! ne serait il pas temps de prendre une petite retraite bien méritée?
          Voilà une petite famille unie qui a bien des problèmes. La maman, Abby (Debbie Honeywood) est une sorte de sainte laïque, le résultat d'un croisement entre mère Térésa et le docteur Schweitzer. Aide à domicile, elle chérit ses  gentilles grands mères, ses paralysés, ses incontinents, ses dingues, qu'elle visite dans tous les azimuts de Newcastle dans sa petite voiture. Son mari a besoin de la mise de fonds que représente la voiture pour entreprendre une nouvelle activité? Sainte maman prendra le bus et le car...
          Le père, Ricky (Kris Hitchen) a fait mille boulots. C'est qu'il n'aimait pas trop l'autorité quoi.... ni se geler les fesses sur les chantiers... Mais il vient de trouver un job en or: livreur pour une société, une espèce d'Uber spécialisée dans l'acheminement des colis. Il n'y a pas de patron! chacun est son propre patron, possède sa camionnette, en est responsable, et n'a de compte à rendre à personne tant que le travail est fait. Sauf qu'en cas d'absence, le livreur est ponctionné de 100£, et si la boite magique qui trace le suivi de chaque colis est endommagée, c'est 1000£ de retenue. Le responsable de l'entreprise, Gavin (Ross Brewster), physique qu'on n'a pas envie de contrarier, entre encouragements et menaces, est absolument épatant, et c'est là qu'il y aurait pu avoir un film intéressant: naturellement que la dénonciation de l'esclavage, sous couvert de liberté, lié à ce nouveau type d'emplois c'est un vrai sujet -à condition de de pas le noyer sous un misérabilisme racoleur.
          Car il y a un fils, Seb (Rhys Stone) qui pose quelques problèmes; il ne va plus au lycée; il a vendu son blouson d'hiver pour acheter des bombes de peinture afin de faire des tags moches dans toute la ville, avec sa bande de copains, et quand  il n'y en a plus, il les vole, ce sbombes. Et se fait chopper.  Mais faut surtout pas le gronder, hein, dit Sainte Maman, c'est juste un ado mal dans sa peau, et si vilain Papa lui confisque son portable, c'est une insupportable atteinte à la vie de ce pauvre Seb.... Il y a aussi une fille, une mignonne rouquine, Liza (Katie Proctor) qui semble un peu moins débile que le reste de la famille, mais elle va aussi faire une grosse, grosse bêtise....
           Tout cela est ridicule. Et ce n'est pas la fin (style "le Christ se relève pour la troisième fois") qui montre Ricky, un oeil fermé, le visage tuméfie, au volant de la camionnette pour aller "travailler encore, travailler encore, conduire le tacot, avec ses mains d'or..." qui relèvera le tout. A FUIR!!!
    Corbett
    Corbett

    34 abonnés 109 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 octobre 2019
    Un trés grand Ken Loach. Mieux que Moi Daniel Blake à mon gout. On se rapproche de ses meilleurs : Raining Stones, Family Life, Kes. Bouleversant sans oublier l'humour tout le long (j'adore la scène où il parle du club de Manchester, sacré Ken !). Après ce film, je ne suis pas prêt de recommander des livres sur internet. vive mon libraire !
    poet75
    poet75

    278 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 octobre 2019
    À 83 ans, Ken Loach a encore de l’ardeur à revendre et il ne manque pas de combats à mener. Il n’est pas du genre à baisser les bras. Avec son complice scénariste Paul Laverty, il persiste, à juste titre, à dénoncer les dérives du système capitaliste et, en l’occurrence, avec ce nouveau film, de l’ubérisation de la société. Et, comme quasiment toujours, en ne faisant appel qu’à des acteurs non professionnels dont les rôles, du coup, ressemblent beaucoup à ce qu’ils sont dans la vie.
    À Newcastle, Ricky et Abby croulent sous les dettes et se demandent s’ils pourront un jour avoir une vie meilleure, non seulement pour eux-mêmes mais pour leurs deux enfants, Seb et Liza. Abby a beau avoir un travail stable en tant qu’aide à domicile, son petit salaire ne suffit pas pour les besoins de la famille. Quant à Ricky, il n’a réussi, jusqu’à présent, qu’à passer d’un job mal payé à un autre. Mais un avenir plus heureux se profile, c’est en tout cas ce qu’il imagine, le jour où il se propose de devenir chauffeur livreur à son compte tout en travaillant pour une plateforme numérique. Or ce travail nécessitant l’achat d’une camionnette, il faut que Abby accepte de vendre son seul bien, sa voiture, et que, dorénavant, elle fasse ses trajets au moyen des bus. Elle se résigne, en ne songeant qu’au mieux-être de sa famille.
    Dès lors, c’est une sorte d’engrenage du malheur qui se met en branle. Toutes les perspectives d’amélioration envisagées par Ricky s’effondrent les unes après les autres. Le travail de chauffeur livreur se révèle des plus précaires et des plus harassants. C’est comme si on y était à la merci d’une machine dictant ses ordres. Il y a bien un contremaitre, mais lui-même n’est qu’un rouage d’un système qui le dépasse : il en est lui-même une victime tout en se croyant tenu de se conduire comme un bourreau envers les employés. Du coup, du fait de conditions de travail astreignantes, Ricky n’a presque plus de temps à consacrer à sa famille. De son objectif initial, qui était d’apporter du mieux-être à ses proches, il ne reste rien. Pire encore, puisque Abby, obligée de faire ses déplacements en transports en commun, se fatigue, elle aussi, beaucoup plus qu’avant. Quant aux deux enfants, livrés à eux-mêmes, c’est peu de dire qu’ils ne vont pas bien. Seb, en particulier, déserte de plus en plus l’école, préférant se livrer à sa passion pour les tags. Un couple, qui ne songeait qu’à assurer sa subsistance et celle de ses enfants, s’est engagé dans un processus qui les broie.
    On dira peut-être qu’il n’y rien de très nouveau, que c’est du pur Ken Loach et c’est vrai. Mais on peut aussi et surtout être reconnaissant à ce dernier. Parmi tous les cinéastes d’aujourd’hui, il reste l’un de ceux qui met le mieux en évidence les faillites de la machine capitaliste qui ne s’encombre pas de sentiments lorsqu’elle écrase ceux qu’elle utilise à ses fins de rentabilité. Et peut-être aussi que, grâce à Ken Loach, nous ne regarderons plus du même œil le livreur nous apportant à domicile le produit que nous avons commandé sur internet !
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