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Charles R
53 abonnés
424 critiques
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5,0
Publiée le 12 novembre 2019
Il est des réalisateurs dont pour rien au monde on ne saurait rater le moindre film tant ils ont bâti un univers fait d'intelligence et de sensibilité. Ken Loach est de ceux-là et c'est avec plaisir que nous avons découvert son dernier film alors qu'il affiche haut et fier ses 83 ans. Et nulle trace de fléchissement, mais au contraire un dynamisme et un engagement dignes d'un jeune cinéaste. Comme toujours, Ken Loach s'intéresse aux petits, aux écrasés de nos sociétés dites avancées. Mais chez lui nul ronronnement car il sait s'adapter aux transformations qui ne font qu'empirer le contexte social. Les nouvelles technologies qui sont la gloire de nos sociétés contribuent au malheur des plus démunis : telle est la loi de l'ubérisation que dénonce avec force le cinéaste. C'est ici une famille de Newcastle qui va être scrutée dans les moindres détails à la manière naturaliste à laquelle Ken Loach demeure fidèle. Un père qui a mis tous ses espoirs dans son nouveau statut de chauffeur-livreur travaillant pour une plateforme de vente en ligne, va rapidement déchanter lorsqu'il se voit soumis à toutes sortes de pressions : des cadences infernales, des livraisons qui s'effectuent dans les pires conditions, un manager dictatorial... Dans le même temps, sa femme accomplit tant bien que mal son travail d'auxiliaire de vie : elle aussi se trouve confrontée à mille et une difficultés en dépit de la bonne volonté et de l'énergie qu'elle déploie. Enfin, les deux enfants du couple affichent des attitudes fort différentes : si la fille, malgré son jeune âge (11 ans), témoigne d'une belle maturité, le garçon traverse une crise d'adolescence qui le conduit à la délinquance et au renvoi de son lycée. Trop, c'est trop, pourra-t-on dire. Et pourtant c'est un quotidien qui a tout de plausible et qui en tout cas s'impose avec une étonnante vérité. Comme à son accoutumée, Ken Loach sait magistralement diriger des acteurs qui n'ont qu'une faible expérience dans le domaine du cinéma. Et c'est ainsi qu'il parvient à nous les rendre proches et familiers. Rien d'affecté chez lui, mais au contraire une profonde empathie pour ses acteurs qui sont eux-mêmes issus du monde de ceux qui souffrent au quotidien. Ainsi le réalisateur qui s'était pourtant engagé à ne plus rien produire nous livre-t-il sur ses vieux jours une critique amère et sans illusion d'un monde toujours plus déshumanisé. Ken Loach dans toute sa splendeur : on apprécie et on salue son courage exemplaire...
Depuis les années Thatcher, Ken loach dénonce l' injustice sociale que subit la classe moyenne. Son denier film est dans cette lignée et dénonce les méfaits de l' uberisation de notre société. Récit implacable, mise en scène solide et excellente interprétation, le film de Ken loach atteint son but.
L'incursion dans cette famille qui se démène pour s'en sortir mais se fait laminer par le système, est poignante. On sent la machine à broyer ineluctable, le moindre impondérable qui détraque aussitôt l'organisation précaire qui permet la survie de la famille. Les acteurs sont magnifiques. Un grand Ken Loach dont on ne sort pas indemne.
Ken Loach dépeint un drame sociétal du 21eme siècle : la paupérisation des métiers. Cette famille ne tente plus de vivre mais de survivre. Pas de pitié dans la caméra de Loach. L'objectif est de décrire, pas de tirer les larmes du spectateurs. Les acteurs jouent très bien et l'on quitte la description de cette famille pour identifier à travers elle, l'ensemble de ces travailleurs exploités. La tension monte progressivement pour nous laisser révolté et indigné à la fin du film. De discrètes lignes montrent l'engagement de ce film. A voir !
alors au début je pensais mettre mauvais mais j'ai mis très mauvais car il y a aucun dénouement final. c'est une famille qui à tellement d'ennuis à répétition de plus en plus que ça devient risible c'est pas possible . c'est la poisse la pire des poisse . en gros la moralité de ce film est tout simplement que quand on est en bas de l'échelle dans la misère on y reste et une puissance je ne sais pas de où elle peut venir vous enfonce en plus la tête bien profond dans la merde et impossible d'en sortir franchement c'est abusé.
Tous les ingrédients sont réunis pour réaliser un bon Ken Loach et pourtant ce film intêressant laisse des manques derrière lui: le cinéma est ouvert à tous et certaines allusions du dialogue manquent pour expliquer que le chômage est mal payé en Angleterre, d'où des personnes prêtes à accepter n'importe quel boulot .Le démarrage du film est laborieux...On pouvait s'attendre à une histoire avec un début, un développement et une fin...mais il n'y a pas de fin, ce qui transforme le film en chronique et si c'est ce que Ken Loach a voulu faire, alors c'est réussi.Reste le jeu des acteurs qui , lui, est irréprochable.
Que dire de ce film, qui nous fait plonger dans l'univers de la Uberisation de la société ? Ken Loach met superbement en scène les tracas de ce lupem-prolétariat ! On a droit à tout: le petit chef qui fait régner la loi à coups de pénalité et de sanctions, les tiraillements d'une petite famille ouvrière doublé de la crise d'ado. La gestion de colis livrés et suivis par GPS !!! Oui je vous encourage à aller voir ce film, qui sera peut être l'avenir professionnels de vos enfants ?
Une œuvre d'une justesse comme on en voit rarement sur un sujet aussi simple qu'est le quotidien et la dureté de la vie qui l'accompagne. Sans jamais tomber dans le cliché on se demande qu'elle en est le secret. Peut-être les acteurs, peut-être le scénario. Qui sait ? Le cinéma nous prouve qu'il peut nous surprendre d'une autre manière.
Ken loach est toujours aussi mordant pour pointer les dérives de nos économies occidentales. Il s'attaque ici au mythe de l'auto-entreprise et de l'aliénation qui résulte de la soi disant promesse de 'liberté' des sociétés de livraisons, de VTC et autres. Le film décortique les implications de ce phénomène et montre l'impact collatéral sur la cellule familiale dans une fresque désespérante mais réaliste.
Décidément, Ken Loach aime jeter des pavés dans la mare des grands dirigeants, et il le fait royalement bien dans "Sorry We Missed You" en s'attaquant frontalement aux problèmes d'argent et d'insécurité des classes moyennes. On suit donc la déchéance totale d'une famille pourtant soudée et aimante au départ, qui tombe dans le piège d'un petit boulot tortionnaire qui va complètement épuiser toute trace d'amour et d'énergie. La mère est aide à domicile pour les personnes à mobilité réduite, et le constat fait mal au cœur : soignante fatiguée physiquement et mentalement, souvent en bénévolat car on lui abandonne les petits vieux sans la payer, personnes âgées en détresse mentale... Le pavé fait mal. L'implosion pourrai être celle de n'importe quelle famille, bien que Loach en fasse parfois des tonnes sur le scénario pour nous faire comprendre sa critique. Cela ressemble parfois à un film très empreint du point de vue de son auteur, mais on se met bien vite du côté des pauvres personnages contre un système inhumain et avilissant. Entre le livreur tabassé qui paye lui-même-mêmes les colis qu'il s'est fait voler et l'infirmière qui n'est pas payée en s'occupant de personnes abandonnées par leurs familles, il y a de quoi se demander si le monde ne marche pas sur la tête. Et c'est exactement ce que Loach nous demande avec Sorry We Missed You.
Ce nouveau film de Ken Loach raconte l’esclavage des temps modernes : ce travail d’indépendant de la livraison de colis librement consenti au départ mais qui vous broie en jouant sur les limites du code du travail : d’ailleurs la scène introductive en dit long sur la manipulation du travailleur. Comme dans « Moi, Daniel Blake », on voit bien la perte de dignité du personnage principal et les conséquences sur sa vie de famille. C’est très bien joué et scénarisé. La mise en scène, elle, reste en retrait, peut-être pour ne pas détourner le spectateur de l’essentiel : l’engrenage de la destruction. En tant que consommateur, je comprends mieux les comportements, dans la vraie vie, des livreurs passés par cette broyeuse de l’ultra-libéralisme économique. Je n’ai eu, depuis 15 ans, que des bonnes expériences cinématographiques avec les films de Ken Loach, avec en points d’orgue « Looking For Eric » et « Moi, Daniel Blake » ; « Sorry We Missed You » ne fait pas baisser le niveau et montre que non seulement le monde ne s’améliore pas mais, qu’au contraire, il y a encore beaucoup de sujets « sociaux » à dénoncer pour le réalisateur.
La famille Turner vit dans un ville anglaise. Abbie, la mère est auxiliaire de vie, Ricky, le père après un licenciement dans le bâtiment et divers petits boulots, accepte un emploi de prestataire pour une franchise de livraison de colis chez des particuliers. Afin de se procurer une camionnette pour les livraisons, Ricky vend le véhicule d’Abbie, qui doit désormais aller travailler avec les transports en commun. Très vite, les parents, travailleurs honnêtes et dévoués s’épuisent à la tâche. Leurs deux enfants, Seb, un adolescent rebelle et Liza, onze ans, sont les premiers à souffrir de cette situation, la famille se trouve mise à mal.
Ken Loach pousse le trait et la logique de l’ubérisation très loin et montre brillamment la déshumanisation du monde professionnel avec ce nouveau système. Au passage,on voit le désastre dans les services d’urgence des hôpitaux, des scènes décrivent l’isolement des personnes malades ou handicapées à domicile et le cinéaste met l’accent sur le poids que portent les femmes, héroïnes de cette nouvelle façon d’exploiter les gens.
Les acteurs semblent jouer leur propre rôle, je me suis sentie très proche d’eux.
C’est un film sombre qui ne laisse entrevoir aucune issue, si ce n’est l’importance de la solidarité familiale. A voir absolument, sauf si vous êtes dans une journée difficile.