Les Avantages de voyager en train : les secrets du tournage

Les Avantages de voyager en train est adapté du roman d’Antonio Orejudo, De l'avantage de voyager en train, publié pour la première fois en 2005. C'est après avoir réalisé son dernier court métrage, Cólera en 2013, que Aritz Moreno a eu l'idée de mettre en images cet ouvrage. Le cinéaste se rappelle : "Je ne suis pas scénariste et j’ai toujours besoin d’un support externe, pour ainsi dire. Le livre De l’avantage de voyager en train, d’Antonio Orejudo m’a été présenté par Leire, la productrice ainsi que ma partenaire dans Señor y Señora."

"Elle y a vu des éléments de l’histoire qui pouvaient potentiellement servir de matière pour un film, mais cela lui semblait trop compliqué. Je l’ai ensuite lu à mon tour, et j’ai directement accroché à l’histoire. Pour ma part, le film m’est apparu clairement. En ce qui concerne le genre littéraire, je ne saurais même pas dire à quel genre appartient le roman parce qu’il est, comme le film, une sorte de mélange d’une multitude de genres. Mais en ce qui concerne Antonio Orejudo, je peux dire que c’est mon écrivain espagnol préféré, sans aucun doute."

Au vu de l’histoire délirante du roman (possédant une intrigue complexe et une histoire structurée de manière désordonnée), Aritz Moreno a travaillé à partir de nombreuses références, très différentes les unes des autres, mais toutes en rapport avec des films expressionnistes. Il précise : "Pour les costumes, par exemple, le travail de Wes Anderson a été une source d’inspiration majeure. Ficht Club de David Fincher a également été une référence très importante dans la conception du maquillage."

Pour son premier long métrage, Aritz Moreno a réuni un casting impressionnant comprenant de grands noms comme Luis Tosar, Belén Cuesta, Quim Gutiérrez ou encore Pilar Castro. Il note : "Je pense que c’est la qualité du scénario qui a permis à ces personnes talentueuses de rejoindre le premier projet de quelqu’un. A l’exception de Luis Tosar, qui avait joué dans mon dernier court métrage, le reste du casting ne me connaissait pas."

"Par ailleurs, ce n’était pas un scénario facile. Sur le plateau, j’ai dû leur demander les choses les plus extrêmes et ils se sont jetés à l’eau, ce qui est très gratifiant. Ils ont tout rendu très facile pour moi, j’ai donc eu de la chance et je pense que c’est principalement grâce au scénario."

Aritz Moreno explique pourquoi il a choisi la comédie pour aborder certains sujets délicats tels que les maladies mentales : "Je pense que la comédie vous donne l’opportunité de traiter de sujets graves et sérieux tout en vous laissant la liberté de choisir la forme, que ce soit une satire, une critique ou une défiguration de la réalité…"

"La comédie permet d’aller plus loin qu’une représentation réaliste ou dramatique de n’importe quel sujet. En ce qui me concerne, j’ai vu dans ce roman un contenu et un ton qui traitent de la question des maladies mentales d’une manière comique. Nous sommes donc allés de pair avec le roman, en restant très proche du ton employé."