Avertissement : voilà typiquement le genre de film dans lequel très peu de gens vont vouloir (ou pouvoir) entrer. "A.I. Rising" est anti-commercial au possible, pas d'action (du tout), de longues séquences méditatives sans aucun dialogue où l'esthétique, la musique et la chorégraphie priment sur tout le reste....
Bref, ne vous attendez pas à trouver un enthousiasme délirant, je parierais même que les rares notes et critiques vont être très, très négatives. Et pourtant... c'est de l'art !
Le sujet est centré autour de l'énergie la plus puissante de l'Univers : l'amour. Sauf que là il s'agit d'amour (potentiel) entre un homme (Sebastian Cavazza) et une machine, une androïde au charme troublant joué par la fascinante Jessica Stojadinovich (nom d'artiste : "Stoya").
L'inspiration ? Elle devient évidente au fur à mesure de l'avancement de l'intrigue : "Solaris", le chef-d'oeuvre de Stanislas Lem, adapté deux fois au cinéma. Comme dans "Solaris", il est question de la condition humaine, de sentiments et de sacrifice.
Au fin fond de l'espace, deux êtres essaient de se trouver eux-mêmes, et un homme fait tout ce qu'il peut pour offrir à la machine tout ce dont on l'a privée dès la conception : la liberté, le choix.
Et l'on ressent alors que c'est vraiment le plus beau, le plus magnifique cadeau qu'on peut offrir à un être aimé, un sacrifice que l'on fait au détriment de soi-même, au risque de perdre cet autre si précieux.
Cette oeuvre-tableau chorégraphiée et sensible est aussi une réflexion critique sur l'intelligence artificielle (A.I.) qui malgré les progrès réalisés semble arriver à une impasse. En effet, en tant qu'êtres humains nous avons besoin d'autre chose que de simples interactions vocales plus ou moins pré-programmées, nous avons besoin d'un véritable interlocuteur, qui fait ses propres choix, a ses propres idées et interagit avec nous de toutes les manières possibles, y compris non-verbales.
Nous avons besoin de poésie et de communion, de débats et de disputes, de désaccords et de réconciliations, de contradictions et de folie, d'harmonie et de discordances, de tendresse, de caresses, d'esprit et de chair, sans mettre nos existences ou nos âmes en danger pour autant.
Et c'est là où le bât blesse : aucune A.I., même la plus sophistiquée d'entre elles, ne pourra jamais nous offrir tout cela.