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Michael R
107 abonnés
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2,0
Publiée le 21 mai 2021
Le pitch était prometteur, le résultat laisse dubitatif tant il est gâché. Les critiques dithyrambiques auraient dû me mettre sur la voie : c'est un film d'auteur long, ennuyeux, nébuleux, malsain, avec des accès de violences insoutenables. J'imagine un tel scénario entre les mains de Christopher Nolan, critiques et public auraient été unanimes.
En digne héritier de son père, le fils de David Cronenberg a pondu avec Possessor un grand film malade, qui mélange à la fois les genres du thriller, de la science-fiction et de l’horreur. Imposant une atmosphère clinique et désincarnée, il met en scène la perte d’identité à travers le personnage de Tasya Vos, jeune femme dont le travail consiste à s’insérer dans le cerveau de personnes afin de leur faire commettre des assassinats, payés par des clients à la recherche du crime parfait. S’il n’est pas toujours évident de suivre le fil d’une intrigue complexe, on se laissera plonger dans cette atmosphère de violence froide avec un effroi dont il est difficile de se départir.
Brandon Cronenberg continue à explorer la science-fiction, genre de son précédent et premier long métrage, et s’inscrit désormais dans la veine paranoïaque d’un Philip K. Dick : soit l’idée d’une technologie permettant à un agent de s’emparer d’un corps étranger par l’intermédiaire d’implants cérébraux. Est évidemment thématisée la confusion identitaire par l’épreuve d’autrui, à l’origine d’un brouillage entre deux individus, entre deux sexes, entre deux sensibilités, qui donne lieu à quelques séquences médianes dignes d’intérêt – en particulier lorsque Tasya découvre l’anatomie masculine et la vie conjugale avec une femme, inversion originale. Cependant, le film pèche par un finale ridicule, ainsi que par sa prétention formelle qui écrase personnages et enjeux narratifs : les beaux plans à la signification explicite, la désincarnation d’une mise en scène qui charcute le rythme d’ensemble par des effets clipesques redondants. Là où le cinéma de David Cronenberg s’imposait par sa rigueur scientifique qui examine l’humain, qui dissèque son corps pour accéder à ses passions, à ses pulsions et, par extension, à son âme, celui de son fils regarde les machines avec approximation et l’humain avec froideur, pantins désarticulés par un réalisateur devenu grand marionnettiste. Œuvre de transferts, Possessor orchestre la rencontre entre l’esthétique de Nicolas Winding Refn, la violence clinique du père, le postulat d’un Manchurian Candidate (John Frankenheimer, 1962) ou du roman The Host (Stephenie Meyer, 2008).
Mélangeant allégrement le fantastique, l’horreur et le thriller, ce second film du fils de Cronenberg à l’ambiance froide et épurée comporte encore une fois des scènes difficiles propres à son réalisateur. Pas facile de rentrer dans ses métrages, mais une fois qu’on est installé, on ne peut qu’apprécier ce qui nous est proposé car on est avant tout devant un drame intimiste atypique avec l’imagerie de son cinéaste qui a beaucoup à proposer, d’ailleurs les critiques de Gérardmer ne s’y sont pas trompés en lui décernant le Grand Prix du festival en 2021 !
On pourra dire ce qu'on veut, le fils de David Cronenberg est parti pour nous en mettre plein les yeux ! "POSSESSOR" est une expérience cinématographique à part entière qui nous laisse tout pantois même quelques heures après le visionnage. Choquant, oppressant et cauchemardesque, j'ai rarement vu un film qui manie aussi bien l'ambiance "glauque" que l'on cherche à véhiculer dans les thrillers et films à suspens.
En allant de plans filmés en travers des buildings aux scènes de nu/gore très fréquentes et sans filtres, le film se focalise considérablement sur des effets de mise en scène SF atypiques mais s'appuie également sur une réalisation très "posée", très propre qui s'apparenterait presque à du Fincher au niveau du grain et des mouvements de caméra. Non pas que le scénario soit basique mais je dirais que ce n'est pas la qualité première ou l'élément qu'on retiendra. Il fallait bien s'attendre à ce que le corps de l'homme dans lequel Tasya se transfère finisse par réagir au vu des circonstances. D'autre part, des intrigues où les riches paient des sociétés secrètes pour prendre encore plus de pouvoir ou bien pour assouvir des pulsions ce n'est pas nouveau. Un film comme "Hostel" de Eli Roth, non moins choquant, pourra nous rappeler cette perversité de la caste riche sous un angle de vue quasi similaire.
Cela dit, le concept du transfert de corps lui est intriguant et reste une éventualité à prendre en compte dans notre future proche. Les clones, la miniaturisation de notre société ou encore l'Intelligence artificielle font que l'homme va se substituer à la science. Toutes les possibilités sont à prendre en compte et j'ai apprécié la façon dont le film décide de l'aborder avec ce côté "serial-killer" de l'ombre.
"Possessor" s'apparente finalement à une série B plus qu'osée qui nous frappe de plein fouet ; j'espère pour vous que votre estomac sera bien accroché. La lignée Cronenberg pourra-t-elle être assurée par Brandon ? L'avenir nous le dira !
Brandon Cronenberg semble avoir les mêmes obsessions que son père (Parasite, gore) mais pas forcément le même immense talent. Bien filmé, le film ressemble à un épisode de Black Mirror mais trop fouillis et pas assez clair pour nous cueillir totalement. Le film aurait mérité d'être raccourci de 10 minutes et d'aborder plus le tiraillement des deux entités dans le même corps.
Pour l'instant, c'est le film le plus accessible de Brandon Cronenberg. L'idée est bien trouvée, intrigante et intéressante. Le côté Mindfuck est très léger (Surtout si on est adepte du genre). Toutefois j'aurais aimé en savoir plus, l'histoire aurait pu être plus développée, de mon point de vue, la fin a été expédiée trop rapidement, dommage.
Totalement fan de ce film qui regorge d'instants glaçants, hypnotique; ce monde détestable est cruellement crédible, on frôle parfois le film d'horreur; la thématique du corps est exploitée à fond. Les acteurs sont au top. On regrettera peut-être juste d'une bonne photographie pour porter encore plus haut le film. Bref: à découvrir d'urgence.
Le fils Cronenberg creuse manifestement le sillon de son père ; de mémoire il me semble qu’il avait participé au scénario de Existenz, qui ne restera pas un incontournable. Concernant Possessor, il est impossible de ne pas établir la filiation, car les thèmes chères au pater sont bien présents, en particulier le rapport au corps humain brisé, concassé, pénétré par divers objets (revoir Crash sur ce sujet !). Malheureusement le rejeton s’est un peu planté au niveau du scénario plutôt confus et il faut bien l’avouer sans grand intérêt. Cette histoire de tueuse à gages qui pénètre les corps et les esprits d’humains pour exécuter ses contrats est certes intéressante sur le papier, mais le rendu laisse plutôt dubitatif le spectateur égaré. Le fait de forcer sur l’hémoglobine donne l’impression que Cronenberg fils veut faire diversion, mais l’impression reste tenace : Possessor n’est pas à la hauteur du sujet. D’ailleurs on finit par s’ennuyer ferme devant des péripéties inutiles et peu convaincantes. Un essai bien manqué et un poil immodeste.
Sur le principe, ‘Possessor” pourrait être un de ces High Concepts dont les productions Blumhouse ont le secret : Il y est question d’un dispositif qui permet à des tueurs à gages de prendre le contrôle de la personnalité d’un sujet, d’en faire leur “avatar” le temps d’accomplir leur mission et de forcer ensuite ce dernier au suicide afin de réintégrer leur enveloppe charnelle. Les liens plus ou moins clairs entre psyché, I.A. et cybernétique ont été abondamment explorés au cinéma ces dernières décennies mais évidemment, la rencontre entre la chair et l’esprit (ou ses remplaçants numériques) prend une toute autre dimension lorsque le maître d’oeuvre porte le nom de Cronenberg. Le rejeton avait déjà lancé un coup de sonde il y a quelques années, avec le perfectible ‘Antiviral’, qui n’en restait pas moins audacieux sur le fond. ‘Possessor’ témoigne d’avancées majeures au niveau de la réalisation, ce qui confère à l’ensemble une personnalité visuelle forte que n’aurait pu obtenir un quelconque tâcheron de l’écurie Blum. Le fiston ne lésine pas non plus sur les effets gores, mais d’une manière parfois trop frontale, qui cherche à choquer au lieu de susciter le malaise et la répugnance. ‘Possessor’ remplit ses promesses d’ambiance glauque et de récit (raisonnablement) prise-de-tête mais, assez étrangement, sans parvenir à laisser un souvenir plus persistant que la légion de petites productions anonymes qui triturent les mêmes thèmes, et sans même parvenir à esquiver un petit sentiment de déception chez le spectateur. Les progrès sont évidents mais l’ombre du Père est encore bien trop présente...
En photo, dessin, sculptures etc, ils y a des règles, et c'est pareil pour le cinéma et ses prises de vues, cadrages, lumières, script... On peut évidement transgresser ces règles... À conditions de les connaître ! Malheureusement ce n'est pas le cas du fifils à Crocro, c'est mal filmé par provo mais ça ne marche pas, mal éclairé pas provo peut être aussi, mais ça ne marche pas non plus, c'est long et ennuyeux, pourtant le sujet était exploitable à souhait, mais à vouloir suivre le chemin de son père à la réa, il aurait dû suivre le tien, c'est encore un fois dommage pour le cinéma. Le seul point positif est la bande son discrète.