Après deux mois de confinement, quoi de mieux que de réinvestir les salles obscures pour aller voir un film sur la fin du monde ? Autant rester dans l’ambiance d’un avenir très incertain, puisque certains se sont accordés à penser et à exprimer que la pandémie de Covid-19 était plus ou moins synonyme de fin du genre humain à court ou moyen terme.
Même si cette perspective n’enchante pour ainsi dire personne hormis peut-être notre bonne vieille planète, il faut tout de même admettre que la fin du monde alimente bien des fantasmes dans le monde du cinéma. C’est vrai quoi, le thème n’est pas nouveau, bien qu’abordé sous différents angles : tantôt du virus, tantôt des météorites déjà en cause dans la disparition des rois du monde d’il y a 65millions d’années (eh oui, les dinosaures), ou encore la fin pure et simple de la vie de notre planète vue dans le terme du calendrier Maya. A mon sens, c’est d’ailleurs le "2012" de Roland Emmerich le plus retentissant, par la qualité de ses effets visuels. Hasard ou pas "Greenland – Le dernier refuge" revêt exactement la même mouture, à quelques petits détails près. Pas de super-héros, pas de gros moyens militaires et/ou aéronautiques pour venir à bout de la menace. Sans être plus fort ou plus futé que n’importe qui d’autre, ni sans se servir d’un quelconque passé militaire, ce sont juste des gens lambda comme vous et moi qui vont devoir lutter pour essayer de s’octroyer une maigre chance de survie. Ainsi, le film se dote d’une certaine crédibilité et ne tombe pas dans des trucs énormes pour ainsi dire improbables, voire ridicules. Regarder "Greenland – Le dernier refuge" vous remettra immanquablement en mémoire "2012", tout simplement parce que le scénario prend le même chemin. Le long métrage n’est pas seulement un film catastrophe, c’est aussi un survival aux airs de road movie. Mais là où il se démarque de "2012", c’est par la cause de la catastrophe à l’échelon mondial, et par le portrait des héros du film. Le gars n’est pas une célébrité, sauf apparemment dans le domaine dans lequel il exerce ses compétences, et est un père de famille dévoué et attentionné. Doté d’un budget « minimaliste » de 44 millions de dollars, on s’attend quand même à voir du lourd, encore que tout n’a pas été centré sur le spectacle tel qu’on aurait pu s’y attendre, le scénario préférant s’attarder sur les comportements humains, ce qui a été assez bien vu et laissant le côté lourd (et dévastateur) aux éléments tombés du ciel ! Malgré tout, même si certaines scènes sont pour certaines spectaculaires, le film reste tout de même moins impressionnant que "2012". Ah ben en même temps, Roland Emmerich avait mis le paquet (budget cinq fois plus important), et il le fallait au vu de l’ampleur de la catastrophe supposée. Bien que le terme du film n'est pas trop dur à deviner, ce nouveau film se laisse suivre gentiment. Comme je viens de le dire, les comportements humains ont été mis davantage sur le devant de la scène, et à voir les réactions des uns et des autres, je n’ai pas été surpris, ce qui me fait dire que de ce point de vue-là, on est assez proche de la réalité. Gerard Butler signe une prestation tout à fait honorable, ce qui lui permet de redorer son blason après le médiocre "Geostorm". J’ai retrouvé avec un plaisir non feint l’acteur Scott Glenn, que j’ai toujours apprécié, bien qu’ici il incarne à travers son personnage cette espèce d’héroïsme à l’américaine, ou plutôt devrais-je dire esprit de sacrifice à l’américaine. A noter également la bonne prestation du jeune Roger Dale Floyd qui fait ici sa seconde apparition sur grand écran. Malgré certaines incohérences qui vont souvent de pair avec ce genre de films, comme la vidéo récupérée alors que celui qui filmait se fait littéralement atomiser, "Greenland – Le dernier refuge" est un film honnête sans casser non plus la baraque (ça, seuls les cailloux s’en occupent). Ce que je veux dire par là, c’est qu’il ne révolutionne pas le genre, mais reste un divertissement tout à fait honorable et qui vous incitera peut-être en sortant du cinéma à lever les yeux vers le ciel.