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B_Will
17 critiques
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4,5
Publiée le 29 novembre 2024
Peretti franchit un pallier de mise en scène avec ce film. Ses deux premiers films étaient déjà bons mais l’on dirait qu’à chaque fois il arrive à évoluer vers quelque chose de plus. Film d’action sans action, sans le renfort de cascades hollywoodiennes, tout est mené à une vitesse hallucinante et on se laisse avoir. On ne voit pas le temps passer. Super.
Réalisation assez surprenante un peu dans le style de GODARD. On se demande si les acteurs n'improvise pas. Les plans séquences sont globalement assez réussi. Reste que ça manque un peu d'émotion et qu'on reste un peu sur sa faim.
Il y a tant d’hypothèses dans ce récit maîtrisé, aussi sidérant que complexe, aux dialogues fouillés, servis d’acteurs impeccables, notamment Roschdy Zem qui irradie le film Le scénario tient toujours en équilibre instable entre le portrait tragique d’un homme multiforme spoiler: (« intègre » ou « vengeur » ?), le polar de « pourris », le thriller politique et l’investigation journalistique Se gardant bien de toute révélation, le cinéaste laisse chaque spectateur démêler le vrai du faux jusqu’ »à la fin spoiler: (dans le vraie vie, le pourri s’en sortira et le dénonciateur mourra d’un cancer pulmonaire)
Malheureusement, c'est un film "très bavard", (à regarder en 2 fois) et beaucoup de spectateurs y ont laissé leur entendement
Ce film n’est pas une fiction comme indiqué au tout début c’est une réalité. Inspiré du livre L’Infiltré d’Hubert Avoine et d’Emmanuel Fansten, l’histoire nous fait vivre avec intensité le travail en profondeur d’un journaliste, également d’une équipe et d’un journal. Il est dénoncé les méthodes criminelles d’un haut fonctionnaire soutenu par la politique et des membres de la Justice. Le réalisateur met en lumière la complexité de cette enquête : le dysfonctionnement de l’organisation de l’Office des stupéfiants. Ce film s’attaque à l’État, à un monument institutionnel dont des personnes notamment une identifiée qui agit au-dessus des lois en le justifiant pour la bonne cause, pour la sécurité de tous & toutes mais ce qui prime c’est le pouvoir. L’illégalité dépasse les frontières pour nous emmener en Espagne. Il est question d’un homme, un infiltré qui s’aperçoit qu’il est manipulé et que cette organisation est ancrée dans un système. Il se lance la mission avant de mourir de dénoncer toute cette mascarade pour que le responsable soit en prison. Il s’allie à un journaliste puis à l’équipe, aussi à une maison d’édition. Nous suivons l’investigation du journaliste qui est parfois plus mis en avant que le dénonciateur qui prend plus de risques à mettre au jour cette affaire d’État. L’infiltré qui dénonce l’organisation est écouté, décrié, mais il continue car son but n’est pas atteint, la publication du livre n’est pas une fin en soi.
Je suis admirative devant l’éloquence et l’argumentaire de la responsable de la maison d’édition lorsqu’elle témoigne au tribunal. Ce film prend tellement vie que j’avais l’impression d’en faire partie. Étant une réalité ce film, nous faisons partie de ce système.
Je pensais que c’était le deuxième film que je voyais de l’acteur Roschdy Zem qui a joué un des rôles principaux en 2013 dans On a failli être amies mais il a aussi joué en 2002 dans Chouchou avec le rôle de Frère Jean. C’est un bon acteur qui joue avec charisme dans ses différents rôles. Je lui souhaite un oscar pour ce film.
Les actrices et les acteurs jouent à la perfection, l’ambiance est prenante, les actions dynamiques rythment le film, les musiques sont bien choisies. Bravo au réalisateur et à toutes les équipes. Tous les ingrédients sont réunis et fait de ce biopic un super film à voir ! J’espère que ce film sera récompensé.
Après deux long-métrages consacrés à la Corse, Thierry de Peretti change complètement de braquet en 2022. Et confirme sa réputation de bon cinéaste. "Enquête sur un scandale d'Etat" est en effet basé sur l'affaire François Thierry, ancien chef des stupes ainsi que ses méthodes troubles dans la lutte anti drogue. Un sujet délicat pouvant aisément dériver sur d'interminables bavardages. Autant de risques que de Peretti évite avec brio. Ce nouveau long-métrage s'avère passionnant de bout en bout. Le cinéaste interroge la notion de légalité ou quand la loi fait danser ses lignes rouges. Ultra documenté, le film bénéficie d'une écriture ciselée ainsi qu'un trio impeccable d'acteurs. Une investigation digne des meilleurs production outre Atlantique.
Après les excellents Les Apaches et Une vie violente, Thierry de Peretti revient avec un polar sombre inspirée de faits réels. Un scénario assez complexe mais bien écrit, une mise en scène serrée, une interprétation haut de gamme. Le duo Pio Marmaï/Roschdy Zem fonctionne parfaitement. Vincent Lindon est comme toujours excellent. Un second rôle mais deux scènes formidables, l’une face à Valeria Bruni-Tedeschi en procureure de la république, et l’autre face à la trop rare Maryline Canto en juge. Entre polar et thriller politique, un film rondement mené assez passionnant.
Ne dit-on pas : qu'il n'y a pas de fumée sans feu !
Toutes les critiques professionnelles, ont énormément apprécié ce film au scénario des plus exigeants lorsque l'on veut qu'il en ressorte toute sa force, avec une distribution magnifique dans leurs interprétations individuelles. Un film noir qui sent à plein nez la vérité cachée dans ces milieux les plus importants de l'Etat. J'ai adoré ce film pur et dur à la fois.
Le troisième long-métrage de Thierry de Peretti traite d'une obscure affaire d'un trafic de drogue qui aurait été organisée par les sommets de la police française dans les années 2010. Plutôt que d'éclaircir les nombreuses zones d'ombre de ce "scandale d'état", le cinéaste corse va au contraire creuser le mystère en créant de longues scènes dialoguées dans lesquelles il devient vite impossible de démêler le vrai du faux. Le personnage le moins opaque, car le plus neutre et dont le devoir est justement de faire la lumière sur cette histoire, est celui de Stéphane, journaliste à Libération, qui va entrer en contact avec Hubert Antoine, lequel prétend être un ex infiltré des stups qui a pu observer de très près les manœuvres illégales du grand patron Jacques Billard. Or, de cet Hubert Antoine, personnage paradoxal dans la mesure où il est à la fois hyper bavard et extrêmement secret, on ne saura définir une identité unique : c'est parce qu'il est capable de donner une quantité de détails sur sa période en tant qu'infiltré que le spectateur – et par extension Stéphane –, serait tenté de le croire ; sauf que Hubert devient soudain très intéressé quand il apprend qu'un livre relatif à l'affaire pourrait sortir et qu'il pourrait toucher beaucoup d'argent. On peut alors se demander ce qui pousse Hubert Antoine à parler : on peut y voir une démarche éthique radicale qui lui permettrait de prendre une revanche sur les stups et notamment Jacques Billard – dont la relation reste illisible, comme en témoigne leur seule scène en commun, d'ailleurs vite expédiée, dans un restaurant, où la proximité de langage se mêle à la tension ; on ne peut pas non plus écarter l'idée selon laquelle Hubert Antoine serait pétri de contradictions et purement intéressé, manipulerait tout son monde pour rafler la mise. Quant à Billard, il est aussi beau parleur que l'indic, à l'image de cette scène finale du procès, où il est capable d'endormir toute l'assistance en portant une argumentation qui semble irréfutable, mais qui se verrait facilement démentie par tous les éléments précédemment apportés par Hubert Antoine. Inscrits dans un cadre souvent large, dans des plans fixes et ouverts, les personnages apportent leur version, mais sans que l'on sache vraiment si c'est dans le but de malmener leurs concurrents, de rester fidèle à une honnêteté morale ou si les deux tendent à se mélanger. Moins un film d'espionnage qu'un grand film sur le pouvoir de la parole, "Enquête sur un scandale d'état" ne résout rien, il épaissit le mystère : de l'ouverture dans la somptueuse villa à Marbella jusqu'à cette balade nocturne en voiture, chacun aura dévoilé ses raisons, mais c'est bien l'absence d'élucidation qui clôt ce film dense et passionnant.
On ne comprend pas tout au premier abord de ce qui se trame entre les journalistes, leur enquête et le mystérieux témoin Hubert (Roschdy Zem), ex-infiltré des stups, il faut dire que la construction du film ne facilite pas les choses au spectateur. Il faudra donc faire preuve d’une certaine concentration de pas mal de d’imagination pour avancer dans la compréhension de ce film très réaliste, plein de zones d'ombre, aux allures de documentaire, avec de longues séquences très dialoguées à l’image cette scène de tribunal sur la fin du film où Lindon excelle, comme d’habitude, dans un rôle d’orateur en herbe.
Malgré le faite que le film soit présenté comme une pure fiction, le scénario s’inspire d’un livre enquête et où le nom d’anciens ministres au pouvoir sont cités. Un mélange de fiction et de réalité donc qui fonctionne plutôt bien et qui permet notamment d’entrer dans les arcanes du journalisme d’investigation et de comprendre comment sont menées les enquêtes mettant en jeu des hommes hauts placés.
Au final, qui dit vrai qui dit faux ? Quelle est la part de vérité dans le témoignage de Hubert Antoine ou dans celui de Jacques Billard ? Le film n’apporte pas de réponse définitive, préférant laisser le spectateur dans le doute, maitre de sa réflexion, et interpréter à sa manière les images qu’il a vues. On ne comprend pas tout au premier abord de ce qui se trame entre les journalistes, leur enquête et le mystérieux témoin Hubert (Roschdy Zem), ex-infiltré des stups, il faut dire que la construction du film ne facilite pas les choses au spectateur. Il faudra donc faire preuve d’une certaine concentration de pas mal de d’imagination pour avancer dans la compréhension de ce film très réaliste, plein de zones d'ombre, aux allures de documentaire, avec de longues séquences très dialoguées à l’image cette scène de tribunal sur la fin du film où Lindon excelle, comme d’habitude, dans un rôle d’orateur en herbe.
Malgré le faite que le film soit présenté comme une pure fiction, le scénario s’inspire d’un livre enquête et où le nom d’anciens ministres au pouvoir sont cités. Un mélange de fiction et de réalité donc qui fonctionne plutôt bien et qui permet notamment d’entrer dans les arcanes du journalisme d’investigation et de comprendre comment sont menées les enquêtes mettant en jeu des hommes hauts placés.
Au final, qui dit vrai qui dit faux ? Quelle est la part de vérité dans le témoignage de Hubert Antoine ou dans celui de Jacques Billard ? Le film n’apporte pas de réponse définitive, préférant laisser le spectateur dans le doute, maitre de sa réflexion, et interpréter à sa manière les images qu’il a vues.
S’inspirant de faits réels librement adaptés du livre L’infiltré, sorti en 2017 et co-écrit par un journaliste de Libération – une partie de l’intrigue se déroule au sein même de la rédaction du journal – Enquête sur un scandale d’État prend la forme d’une passionnante plongée dans les arcanes de la lutte antidrogue en France. Très élégamment mis en scène, dans un format d’image carré, ponctué de mouvements de caméra virtuoses, il est porté par un trio de comédiens éblouissants (Roschdy Zem, Pio Marmaï, Vincent Lindon). Entre le film d’enquête et le thriller politique, Thierry de Peretti nous offre ici une véritable leçon de cinéma, au récit très intelligemment construit et passionnant de bout-en-bout.