S’il n’y a aucune chance qu’elle fasse pas partie des films d’animation attendus avec impatience - ce n’est ni un Pixar, ni un Laika ou un Aardman, et pas même un Dreamworks - cette coproduction entre l’Australie et plusieurs pays européens parvient tout de même à surnager un tout petit peu, disons du bout du museau, dans la grande mare des dessin animés interchangeables qui servent tout juste à meubler un mercredi après-midi pluvieux. Pas de surprises au niveau du fond, on y retrouve le même message que chez tous ses congénères (grandir, se réaliser, croire en soi, et toute la leçon de vie habituelle à destination des pré-ados), et le scénario ne semble reposer que sur une de ces idées vaguement amusantes qui ne parviennent jamais à être exploitées correctement sur la durée : dans un clan de loup-garous, le fils du chef, lors de son rite de passage à la lycanthropie, découvre qu’il est tout juste capable de se transformer en caniche. Heureusement, ‘100% loup’ n’en fait pas des tonnes sur le drame fondateur du personnage principale et préfère se concentrer sur les éléments qui maintiendront l’attention des enfants en éveil : des personnages secondaires attachants, une action au rythme irréprochable et pas mal d’humour (enfin, si je me fie à l’hilarité sincère de mes cobayes de 4 et 6 ans : le chihuahua psycho, c’est toujours une bonne idée) : rien d’inédit ou qui puisse valoir une citation à l’ordre du visionnage recommandé pour l’édification artistique et philosophique des pré-pubères mais le genre d’artisanat honorable qui, dans l’échelle des dessin-animés, sépare “anonyme sympathique” de “anonyme anonyme”. En dehors de quelques personnages qui en font trop, il est seulement dommage que pour une fois, ce soit par une facture visuelle très inférieure aux attentes qualitatives d’une production de 2020 que ‘100%’ perde des points.