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chrischambers86
13 695 abonnés
12 418 critiques
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4,0
Publiée le 2 février 2014
Peut-être le plus beau film de Nikita Mikhalkov! Marcello Mastroianni est certainement l'italien le plus russe depuis qu'il a tournè "Oci Ciornie". C'est pour travailler avec la star transalpine que le cinèaste a acceptè de signer cette fresque nostalgique autour de l'ultime passion d'un Casanova vieillissant pour une jeune femme timide! Tournè en Italie et en Union Soviètique, ce film magnifique aux saveurs tchèkoviennes èvoque admirablement une Russie disparue au charme surannè autour d'un remarquable trio de dames de coeur: Silvana Mangano, Marthe Keller et Elena Sofonova! D'un paquebot perdu dans la brume à une ville d'eau à l'èlègance raffinèe, on dècouvre dans "Oci Ciornie" les mèandres d'une histoire d'amour impossible tandis que Mastroianni exploite toutes les recettes de son immense talent pour composer Romano, personnage bouleversant qui lui a valu à très juste titre un Prix d'interprètation au festival de Cannes en 1987! Humour, èlègance, amertume et èmotion sont transformès en quelque chose d’autre : une sorte de consentement profond de l’âme qui passe des personnages comme un courant magique! Un grand film et une scène quasi mythique où Mastroianni prend un bain de boue en costard blanc dans la piscine du centre de cure...
Non Les Yeux noirs n'est pas un chef-d'oeuvre mais quel beau film tout de même au romantisme tellement merveilleux par moment que cela en est presque douloureux souvent j'ai failli pleurer. C'est émouvant vraiment poignant car les plus belles histoires d'amour au cinéma sont souvent les plus malheureuses. On voyage dans ce film et l'on voit un grand Marcello Mastroianni, il y a un humour particuliers (peut-être slave). Que dire de plus sur Les Yeux noirs alors encore une fois ce film est magnifique ; jetez-vous dessus sans hésitation.
Grosse déception après avoir lu tant de critiques présentant ce film comme un chef d'oeuvre ! S'il y a des morceaux de bravoure franchement "félinniens", comme les séquences dans l'hôtel, Mastroianni en fait trop et je n'ai pas du tout accroché à son personnage. On s'ennuie un peu malgré la beauté des images, la perfection de la mise en scène et le scénario tiré de pièce de Tchékov.
Malgré un bon Mastroianni le mariage russo italien ne fonctionne pas. On ne retrouve pas ou très peu les spécificités qui on fait le succès des deux cinéma, cela donne un mélange très fade mal défini.
S’il est clair que Les Yeux noirs empruntent à l’univers dionysiaque de Fellini, avec notamment ces séquences de démesure collective au cours desquelles les patients d’une clinique font la course et dansent en tous sens avant de finir dans un bain de boue, au cours desquelles l’étranger italien perd pied dans une liesse mêlant traditions russes et tsiganes, ils accentuent davantage la mélancolie du personnage principal, séducteur qui tend à disparaître dans les rôles qu’il campe. Aussi n’est-il pas anodin que le seul mot russe que ce dernier connaisse soit celui signifiant « petit chien » : il insiste sur son animalisation, galopante durant l’entièreté du long métrage – Romano se déplace telle une pie, fait des bruits d’oiseau, siffle sans cesse – dont l’axiologie évolue à mesure que les personnages féminins, de proies chassées par un prédateur, mutent en figures de sagesse et de modération, voire en pythies capables de lire le malheur à venir de l’homme. Dès lors, ce sont moins les femmes que préfigure le petit chien que le séducteur, victime d’un rapport aux autres et au monde qui le réduit à une position d’acteur ; jouer la comédie lui permet de résister à un temps auquel il n’a guère de prises véritables, de se divertir et ainsi lutter contre l’ennui et le désespoir – d’où le « noir » des yeux. Jouer la comédie l’enferme pourtant dans un cercle vicieux situé hors des sentiments authentiques et durables. Comme il l’exprime en clausule, « j’ai eu tout et rien », à la fois marié à une riche héritière et extérieur à des possessions qui ne lui appartiennent pas et dans lesquelles il erre tel un fantôme d’opéra. Il est ce bonimenteur qui s’agite derrière une vitre incassable, qui vit par procuration et ne communique que par la fiction, en l’occurrence ici par les mensonges et par l’histoire qu’il raconte à Pavel sur le bateau – rejoignant ainsi les figures de rêveurs et de mythomanes chères au cinéma de Nikita Mikhalkov, comme dans La Parentèle (1981) ou Sans Témoins (1982). Une œuvre sublime, magnifiquement mise en scène et campée par deux acteurs superbes : Elena Safonova et Marcello Mastroianni.
Trop méconnu du grand public je pense (seulement 4 critiques en comptant la mienne pour le moment!), ce film est pourtant un petit chef d'oeuvre! Très divertissant et beau à la fois, d'Italie jusqu'en Russie, Nikita Mikhalkov nous fait rêver!
La leçon de ce film pourrait être On ne vit qu’une fois et ce qu’on ne fait jamais dans l’instant ne sera jamais fait .Lé réalisateur Nikita Mikhalkov pour réaliser ce petit bijou filmographique mi slave/mi italien qui mélange à la fois l’humour, les émotions subtiles et des images irréstiblement séduisante s’est inspiré de plusieurs nouvelles d’ Anton Tchekhov dont La dame au petit chien, Ma femme et jour de fête. Les yeux noirs est une tourbillonnante comédie qui raconte les amours malheureux d’un séducteur Italien et nous fait voyager de ville d’eau en ville d’eau de l’Italie jusqu’en Europe centrale. Nous sommes en 1903 dans un bateau, un homme marié raconte sa vie. Son destin est comme l’insoutenable légèreté de l’être d’un papillon qui charme, qui rit, qui s’envole et qui repart sans se soucier de rien mais à force d’être tellement décontracté il devient une sorte de parasite de luxe. Puis il un jour lors d’une cure, il fait la connaissance d’une belle Russe et son cœur chavire … Vu la médiocrité de certaines palmes d’or, ce film acclamé par la presse et encensé à l’époque par le public Cannois aurai mérité amplement la palme d’or en 1987 mais cette année là le jury présidé par Yves Montand choisit d’attribuer la récompense suprême à Sous le Soleil de Satan de Maurice Pialat, un des films les plus contestés (et à mon goût ennuyeux comme film palmé) de l’histoire du festival. En fait, le réalisateur Elem Klimov qui était membre s’est fortement opposé à ce que son compatriote russe reçoive la palme d’or en menaçant de se retirer du jury. Finalement, les yeux noirs ne reçu qu’un prix d’interprétation largement mérité pour Marcello Mastroianni qui nous livre dans ce chef d’œuvre un de ses plus grands rôles.
Même si j'avais compris la chute 10 minutes avant qu'elle nous soit explicitée, ce film reste très intéressant, cette histoire d'amour qui pourrait sembler classique bénéficie d'un excellent Mastroianni, d'une musique parfois très belle et d'une réalisateur sachant créer de belles images.
Parfois on ne sait plus si l’on doit étudier l’Histoire ou le cinéma. Comment considérer l’un sans l’autre quand Mikhalkov rencontre Mastroianni & que les deux se retrouvent à réaliser le film, non parce qu’ils ont chacun pris le tournage en main mais parce qu’ils ont échangé les valeurs de leur pays & de leur cinéma en égaux ?
Difficile en effet de ne pas les imaginer complices derrière cette œuvre aux inspirations aussi diverses que ses adaptateurs – une coproduction au sens le plus pur & large du terme. Le film & le scénario ont en commun de commencer leur existence par la rencontre d’un Italien & d’un Russe, & encore, le film va à son tour devenir récit dans le récit à mesure que le personnage raconte sa vie à l’autre & que chacun dissout les premières impressions qu’il donne, de par sa nationalité, dans la curiosité de l’autre.
On en arrive à manquer le coche quand la rencontre la plus importante se produit, celle qui finalement est responsable à la fois de l’histoire & du film qui la contient : l'intrigue sentimentale. Sous couvert de russifier l’Italie & de faire à nouveau de Mastroianni cet éternel étranger au charisme incurable, Mikhalkov arrive une dernière fois à se moquer de son pays (car 1987, c’est trois ans avant sa mort – du pays, je veux dire) en exportant l’humeur italienne en Russie : c’est quelque chose de voir un pays comme la Russie se moquer de lui-même avec la force de l’autodérision italienne quand il s’agit d’une nation conservatiste où le progrès, surtout en milieu rural, arrive au compte-gouttes.
Calme mais riche, Les Yeux noirs est une quintessence précieuse & impossible à falsifier ; l’authentique fusion de deux grandes nations de cinéma qui se donnent ce qu’elles ont de mieux dans un film qui n’oublie pas de raconter une histoire, & même de donner à ses interprètes des rôles qui les dépassent légèrement comme ils deviennent le compromis inattendu entre deux nations, deux cultures, deux cinémas, bref : on ne peut pas rêver meilleur pont italo-russe que celui trouvé par Mikhalkov entre art pathétique & exubérance.
Le DVD est sorti, jetez-vous dessus ! Lors de la sortie en salle, les terribles larmes de Marcello, la beauté des femmes (S.Mangano, E.Sofonova, M.Keller), les brumes russes, la scène finale (la première scène d'Urga lui ressemble énormément), m'avaient complétement bouleversé. Je n'ai jamais pu oublier.
J'ai l'impression de retrouver un peu du "barbier de Sibérie" au milieu de la peinture d'une société russe extravagante et romanesque. La bourgeoisie et les princes sont au centre de cette histoire d'amour qui laisse pourtant quelques regrets tant que la jeune femme n'est pas là. Sitôt qu'elle apparaît c'est magique, tout revient. Même ce petit foulard seul qui s'envole nous émeut. C'est très beau
Débutant telle une satire de moeurs sur ces bourgeois indolents, endormis par leur confort de vie ou leurs divertissements, ce drame vire à la romance impossible traitée sur un registre burlesque où s'enchainent événements improbables sur un rythme inégal avant de s'achever en poignant cri d'amour désabusé. Porté par l'élégante mise en scène de Mikhalkov, un habile mélange entre mondes russe et italien ainsi que l'interprétation touchante, virevoltante, dense de Marcello Mastroianni qui rend encore plus vivaces les dialogues souvent caustiques, cet hybride générique nous cueille dans son final conférant force et pertinence à la tonalité faussement légère de l'ensemble. Audacieux!
Franchement soporifique. A aucun moment on n’entre dans le film. Mon épouse dit : Tchekov, ça se lit. C’est vrai que les adaptations sont rarement satisfaisantes.
Voilà un scénario hybride, un croisement de comédie italienne, voire de burlesque, dans lequel Mastroianni se complait et se délecte - avec des passages inspirés de Tchekhov, et traversés par les turpitudes de l'âme russe. Le tout est plaisant mais manque de cohésion. Il y a quand même de belles scènes, l'arrivée au fond de la Russie, les gitans dans la brume, les déjeuners dans les termes, Et ce palais romain, hanté par la grâce altière de Silvana Mangano, sublime dans la faillite de sa maison, ne l'oublions pas; Cinéma décembre 21