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fredericluc
78 critiques
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3,0
Publiée le 28 juillet 2020
Sentiment mitigé. Le film vaut surtout par les prestations exceptionnelles de ses 3 acteurs principaux, Léa Seydoux et Sara Forestier face à la force tranquille de Roshdy Zem. Quand la camera s'attarde sur eux et prend le temps, cela donne l'une des plus belles scènes d'aveux et de reconstitution de crime, du cinéma français. Malheureusement le film souffre de gros défauts ennuyeux : la voix off nasillarde, monocorde, trop parisienne et peu intelligible d'Antoine Reinartz, inutile, qui ne parvient pas à installer son personnage ni l' atmosphère, et qui disparaît à la moitié du film sans explication. L'acteur apparaît comme l'erreur de casting, il n'est jamais crédible dans son rôle d'inspecteur fraîchement débarqué, sa diction m'a paru totalement hors jeu, au cœur de cette misère. Roubaix, la plus riche des villes de France devenue la plus pauvre 1 siècle plus tard, est quasi absente du film... tout autant que la 'lumière' promise. Elle offrait tant de possibilités ! Dommage, vraiment.
Bon polar grâce a une réalisation qui paraît sobre et a la fois très léchée ,donnant l' impression d évoluer dans un univers très réaliste voir proche du documentaire parfois tout en baignant dans un esthétisme soigné avec une lumière envoûtante qui accompagne l interpretation assez exceptionnelle de Roshdy Zem pour qui le cesar du meilleur acteur ne souffre d' aucune contestation a mon sens ....je rajouterai que les 2 actrices principales sont tout aussi formidables .....
Désolé mais je ne vois pas de lumière à Roubaix. Que cette ville, il y a mille ans, ait pu être resplendissante, je veux bien. Mais là, c'est devenu une horreur. Un endroit rongé par la misère, la grisaille, le chômage, le désespoir. On suit le quotidien d'un commissaire de police et de ses hommes. A vrai dire, la lumière vient peut-être d'eux. Malgré la population, ils font leur travail du mieux possible. Sans jamais se plaindre du manque de moyens ou du soutien de l’État. Ils y croient. C'est tout. Daoud connaît cette ville par cœur. Il y est né. Il y a grandi. Il a vu la pauvreté s'installer mais il est resté là quitte à être tout seul. Ensuite, il y a l'élucidation d'un fait-divers dramatique : le meurtre d'une octogénaire et l'arrestation de deux jeunes femmes apparemment amantes. Les scènes d'interrogatoire ont la même intensité que celles de Garde à vue ou Police de Pialat. Ce n'est jamais une partie de plaisir mais là...La pression sur ces deux femmes est dingue. Je sais qu'on ne soutire pas des aveux en demandant gentiment mais je dois dire que je n'aimerai pas me retrouver dans une telle situation où tout est fait pour te broyer mentalement. Elles sont le symbole de tous ceux ayant franchi la porte de ce poste de police : limitées intellectuellement. Sans travail. Vivant dans un appartement sordide. Volant pour un butin dérisoire : des produits d'entretien, quelques babioles du quotidien. Des gens déconnectés de la réalité, pas insérés dans la société. De ce qu'on a vu en deux heures, ça ne donne pas envie. J'espère que la réalité n'est pas aussi sombre.
Pourquoi un césar à Roschdy Zem alors qu’il est toujours excellent dans ses rôles, mais pas si convainquant dans celui-ci ? Desplechin a voulu se frotter au polar mais c’est un art qui nécessite une grande maîtrise et peut-être aussi, une grande histoire et ça n’est pas le cas du fait divers de ce film. On a connaissance des coupables à la moitié du film et pendant une heure l’enquête vise à savoir quelle personne a fait quel geste. Les scènes sont répétitives, terriblement ennuyeuses, les flics hystériques aux réflexions accusatrices sont caricaturaux. On se désintéresse très vite de ce fait divers sans envergure.
Alors que sévit depuis plusieurs années une violence policière et une répression sociale exponentielles et tous azimuths, Comment peut-on réaliser un film pareil ? Comment peut-on réaliser un film qui ose nous jouer la fable et nous faire le coup de la police- choupinou -de proximité-au service-des citoyens. Apres "Polisse" l' écoeurante ode énamourée et démagogique à la flicaille, "Roubaix une Lumière" reprends vaillamment le flambeau. Ici les flics ne sont rien de moins que des anges-gardiens qui lisent Levinas , s'excusent presque de passer les menottes aux lascars,frappent gentiment aux portes en s'essuyant les pieds, chuchotent délicatement aux oreilles des jeunes filles venues porter plainte pour viol. Mais l'abjection de ce film tient d'abord à ce qu'il tente de camoufler son paternalisme puant et sa condescendance doucereuse par une répartition millimétré des noirs et des arables dans les catégories de "victimes" et de "coupables" avec comme alibi suprême de placer à la tete du Commissariat la figure emblématique de Rochdy Zem flic solitaire né dans le quartier. - Je- ne- suis- pas raciste-j'ai un ami-arabe- dans -la -police. Pourtant ce que ne retiens Desplechins de la misère dont il semble s'apitoyer c'est la violence désespérée et horizontale des pauvres tellement plus télégénique que la violence verticale d'Etat et de l'ordre capitaliste parfaitement invisibilisée. A Roubaix : un comble.
Pour son dixième long métrage de fiction, Arnaud Desplechin aborde le genre policier de manière plutôt convaincante. C'est dans le Nord de la France à Roubaix, là où il a vu le jour que le réalisateur a planté sa caméra pour à partir d'un fait divers survenu en 2002 dans le quartier du Pile, explorer ce qui ressemblerait à l'univers mental d'un commissaire Maigret du XXIème siècle. Enfant du pays, Yacoub Daoud connait comme sa poche les quartiers sous son administration ainsi que leurs habitants dont il partage les origines. Empruntant à propos la tonalité du documentaire dont il est inspiré ("Roubaix, commissariat central" de Mosco Boucault), le film sans négliger son intérêt fictionnel expose ce qui pourrait être selon Desplechin une méthode d'investigation exhaustive basée sur une parfaite connaissance des lieux et des mœurs locales, accompagnée d'un dialogue nourri avec les petits malfrats comme avec leurs familles. Roschdy Zem est le commissaire Daoud auquel il apporte toute sa stature et sa désormais impressionnante filmographie. Rien de plus efficace qu'une réelle empathie empreinte d'autorité pour rassurer et finir par convaincre que les aveux ne sont plus que la seule issue porteuse d'une humanité retrouvée. Après nous avoir doctement brossé le portrait du commissaire au travail, à travers une déambulation au sein des quartiers ou de manière plus statique au commissariat, Desplechin spoiler: plonge sa caméra au cœur de l'intrigue avec le meurtre sauvage d'une vieille dame. De proche en proche l'enquête se rapproche de Claude (Léà Seydoux) et Marie (Sara Forestier), deux marginales vivant en couple dans la même cour que la vieille dame . Le film entre alors dans une zone plus trouble où Arnaud Desplechin semble parfois moins à son aise, ne parvenant pas toujours à trouver le bon équilibre entre le déroulement de l'enquête par Daoud et son équipe et l'étalage parfois un peu factice et outré de la personnalité des deux jeunes femmes. Heureusement Roschdy Zem, récompensé d'un César du meilleur acteur mérité, veille au grain pour éviter que le goût prononcé pour la psychologisation d'Arnaud Desplechin ne vienne prendre définitivement le pas sur un film jusqu'alors d'une grande fluidité. Quand à Antoine Reinartz, nouvelle coqueluche de la critique, il a bien du mal à défendre son rôle de jeune policier, ancien séminariste dont il faut avouer qu'il est plutôt improbable. On retiendra surtout de "Roubaix, une lumière", le portrait très touchant qu'un Arnaud Desplechin nostalgique dresse d'un commissaire ancré dans son territoire en mutation auquel il tente de redonner un peu des couleurs de son enfance. Est-ce encore possible ?
Un bon polar Français, qui a son univers, et porté de main de maître par Mr Zem, excellent dans un rôle difficile mais parfaitement maitrisé. Un film noir à découvrir. Du grand cinéma. ----Juin 2020----
L'histoire est pas mal. Le casting est intéressant globalement. Mention spéciale à l'acteur principal. Malgré tout cela, le fils me manque cruellement de rythme. Par moment c'est vraiment très mou, difficile de rester pleinement concentré dans le film.
Un grand polar social, fort, intense, d’une immense humanité avec des accents de documentaire. Empli d’ombres et de lumières dans la ville comme dans les âmes. Roschdy Zem, mulitiprimé est en effet impressionnant de présence et de profondeur humaine. C’est assurément le meilleur film d’un grand acteur.
Un intrigue somme toute banale, mais rendue quasi-mystique par une réalisation aux accents surréalistes. Le spectateur, tel une âme en peine, navigue dans le cœur du Roubaix, une ville symbole de la détresse sociale, mais dont on peut se solidariser sans peine. De brillants acteurs nous content des histoires confondantes de banalité, au final. Étrangement peut-être, je reste sur ma faim. J'en aurais voulu un peu plus. Partir un peu plus loin. La thématique est inépuisable...
Film moyen,surtout que le scénario est faiblard,en plus les dialogues sont parfois difficilement audibles. J'ai voulu faire une plongée dans mon passé, ayant vécu à Roubaix (1974-2003) et là Desplechin en fait des tonnes dans le misérabilisme! Cadre moyen à la Redoute certes, j'ai côtoyé toute sorte de roubaisiens et vécu sereinement dans l'ensemble ces années. Mention spéciale à Roschdy Zem un acteur brillant.
Un film assez touchant, emprunt d'une grande pudeur et qui doit énormément à la très belle prestation de Roschdy.Z. L'univers policier vu sous un autre angle, dans une région où semble regner la désolation et l'abandon. Constat d'une société malade et en manque de repères. Toutefois le film est assez lent et on pourra éprouver un certain ennui.
Des qualités évidentes dans ce polar noir qui se situe à Roubaix, où "75% du territoire est en zone sensible" et où la pauvreté domine. Première qualité, une distribution hors pair, avec un Roschdy Zem impressionnant en commissaire ultra zen natif du coin, et deux actrices, Lea Seydoux et Sara Forestier, plus vraies que nature, le tout formant une ambiance ultra glaucque tenant plus du documentaire (inspiré d'une histoire vraie) que de la fiction. Ensuite, une manière de filmer et une bande son qui nous prennent mieux que dans n'importe quel polar classique, surtout dans la deuxième moitié du film. Reste les défauts : c'est long, surtout la première moitié qui veut avant tout nous imprégner de la vie d'un commissariat dans ce type de ville, et porter au cinéma ce type d'histoire "noir c'est noir" me parait dispensable, comparé à des Hitchcock, Simenon, Melville.... qui ont si bien su nous enthousiasmer sans vouloir ni témoigner, ni refaire le monde.
Quels acteurs, quelles actrices ! Ici, tout est glauque, triste, désespéré... Elle est où la lumière ? Documentaire ? Film d'auteur ? Tout cela à la fois. Merci pour ce travail splendide, M. Despleschin.