Superbe réalisation, il n'y a qu'une seule fois où j'ai pu percevoir un plan coupé et collé à un autre au montage (2e cigarette), hyperréalisme, y compris au niveau du son (on perçoit quand la personne parle de dos par exemple) sobriété générale tant dans les "décors" que dans les scènes, tout sonne juste, juste est vraiment le mot pour définir cette réalisation.Les plans sont souvent magnifiques et justifiés.Arnaud Desplechin est un Zola du cinéma dans ce film par les quasi témoignages documentaires sur une région, les flics, le peuple, un meurtre, un commissariat, des interrogatoires, une vie sociale dans un milieu choisi.
Les acteurs , les actrices ont tous, sans exception, un jeu exceptionnel, évidemment les rôles principaux (Sara Forestier et Léa Seydoux) sont superbement bien incarnés. Une telle justesse de jeu est exceptionnelle. Il n'y a pas de mise en avant d'acteurs qui "se montrerait" dans le film, mais vraiment des personnages investis à 100%. Les acteurs sont bien choisis. Les scènes s'enchainent bien.
Les personnages sont tous intéressants, attachants et perçus avec humanisme.
On ne s’ennuie jamais, alors qu'il n'y a pas les classiques scènes d'amour ou intrigues amoureuses. Quoique le réalisme du "je t'aime/moi non plus est bien là. L'enchevêtrement des histoires permet de conserver l'attention du spectateur.
Il n'y a pas de message, pas de jugement, pas de démonstration, mais juste, à la Zola, des tranches de vie. C'est un film qui a les qualités du documentaire et j'aime les documentaires. Cependant, contrairement aux films de Ken Loach je n'ai pas vu d'objectif sociétal ou politique et le film terminé on reste vide...Si la lumière sur Roubaix sont les retrouvailles de Judith , le violeur épinglé, l'enquête criminelle aboutie...on ne conserve que cette plongée au zoom dans Roubaix , sur une enquête criminelle et la psychologie humaine disséquée sans emphase. On reste un peu...désespéré. ce n'est pas un film que l'on regardera 2 fois, les films de Ken Loach, si (3 même pour Moi, Daniel Blake) parce que l'art du réalisateur Arnaud Desplechin et des acteurs s'il est bien un art social n'est pas là pour "changer le monde".