Réalisé en 1942 par Michael Curtiz et sorti au cinéma en 1944, année à laquelle il a obtenu d'ailleurs l'oscar du meilleur film, il me fallait voir ce "Casablanca", parce que bon, ne l'avoir jamais vu c'était un peu la honte. Cependant, j'appréhende toujours les films considérés comme des classiques, leur formalisme me donnant souvent de l'urticaire. Mettant en vedette Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, "Casablanca" est aussi l'occasion de (re)découvrir les immenses acteurs Conrad Veidt (le Cesare du "Cabinet du docteur Caligari" de Robert Wiene), dans un registre totalement différents des films qui l'ont propulsés sur le devant de la scène, et Peter Lorre. Toutefois, malgré une direction d'acteurs magistrale, soutenu par un casting déjà solide, "Casablanca" m'a un peu déçu. Et la cause de la déception n'est, pour une fois, pas le classicisme de la réalisation (d'ailleurs, je n'ai rien à redire sur le niveau de la technique. Curtiz fait un travail irréprochable), mais envers le scénario. Se déroulant quasiment en huit clos, "Casablanca" propose une histoire d'amour impossible entre Bogart et Bergman agrémenté d'un discours patriotique anti-nazi. Cependant, alors qu'on est en phase d'attendre un certain suspense ainsi qu'une émotion digne de ce nom, j'ai trouvé que "Casablanca" est assez pauvre dans ce domaine là. Certes, le scénario est plaisant et crédible, toutefois, on a du mal à croire aux émotions qu'éprouvent les personnages entre eux et c'est assez dommage. De même que pour le suspense. Au final, l'histoire se révèle être assez peu mouvementée, l'essentiel se déroulant dans les dialogues pour assez peu d'action (quoi que concernant ce point, c'est discutable, l'écriture étant de très bonne qualité). "Casablanca" est un bon film servi par des acteurs excellents et une réalisation magistrale, ma seule déception se retrouvant en ce scénario que j'attendais beaucoup plus riche en rebondissements et en séquences tendues.