Fin 1941, de nombreux réfugiés fuient l'Europe occupée par le 3ème Reich, et cherchent à gagner l'Amérique. Pour y arriver, il est quasiment impératif de passer par Casablanca, située au Maroc français. Dans cette ville où tout se mélange (crapules diverses, officiers de Vichy et du 3ème Reich, civils en fuite...), un américain désabusé va revoir une femme qu'il a aimé par le passé. Sur le papier, "Casablanca" n'était peut-être qu'un film de propagande anti-nazi de plus, produit pour l'effort de guerre. Mais le résultat est tout autre ! On y retrouve une superbe histoire d'amour, magnifiée par Ingrid Bergman en battante tiraillée entre deux hommes qu'elle admire, et Humphrey Bogart, qui restera pour le public longtemps associé à ce rôle de propriétaire de club détaché, cynique, diplomate, rusé, et dont l'égoïsme apparent cache de vrais sentiments. "Casablanca" demeure également un pamphlet aux thème universels, prônant l'action, et la fidélité à ses idées de liberté, en particulier dans les temps les plus difficiles. Le film tacle par ailleurs à de nombreuses reprises l'isolationnisme américain. Le scénario se veut ainsi aussi efficace que chargé de sens, proposant par ailleurs des dialogues bien affutés, et des personnages riches. Outre les deux protagonistes, on appréciera Paul Henreid en résistant allant jusqu'au bout de ses idées, ou encore Claude Rains, excellent et attachant en préfet de police corrompu et sournois. En sus, le film est très beau, qu'il s'agisse de quelques scènes très fortes, de l'utilisation pertinente d'ombres et de noir & blanc, ou de plans inspirés. Chef d'oeuvre du cinéma américain des années 40, "Casablanca" demeure à voir !