Film de propagande alliés pendant la seconde guerre mondiale, Casablanca est resté, encore aujourd'hui. Très bien considéré au point même qu'il soit le second film pour lequel les cinéphiles mentent le plus souvent (classement établis a propos des gens qui déclarent avoir vu des films qu'ils n'ont pas vus), le film est également considéré comme le 3ème plus grand chef d'oeuvre de tout les temps selon l'American Film Institute. Tant de statistiques cachent-elles quelque chose? Non, au contraire. Casablanca est un film qui mérite en effet une grande considération. Tout comme Le Dictateur de Chaplin, Casablanca est un film réalisé pendant la seconde guerre mondiale qui évoque la seconde mondiale. A la différence du premier, celui-ci n'adopte pas une position comique ou satirique mais s'avère très hollywoodien mais aussi très réaliste, si bien Casablanca a très bien vieillit et reste sur le fond très crédible contrairement au premier. L'histoire prend place dans la ville marocaine dirigé par le régime de Vichy. Casablanca est alors une ville recherché pour permettre aux européens d'obtenir un visa pour le Portugal et ainsi partir pour les Etats-Unis. Se déroulant quasi dans le huis-clos du Rick's Café, une boite de nuit tenue par un américain qui vivait en France avant l'occupation, le lieu accueil une clientèle cosmopolite, où se côtoie représentants français et nazi, mais aussi résistants, réfugiés espérant un visa pour les Etats-Unis et locaux de Casablanca. Rick, le propriétaire, ex engagé dans des causes comme la guerre d'Espagne contre les fascistes, est un homme amer et rangé ne pensant plus qu'à son business, se mêlant guère des affaires se déroulant dans sa boite. Jusqu'au jour où Ilsa, une femme dont il était tombé éperdument amoureux, débarque accompagné de son mari Victor, grand resistant tchèque, deux ans après s'être quitté. Ceux-ci souhaitent se rendre aux Etats-Unis pour poursuivre le combat contre les nazis, mais ne peuvent obtenir leur visa à cause d'un imprévu. Seul Rick peut leur permettre de gagner le vol, mais si ils les aident, il perdra une nouvelle fois l'amour de sa vie, Ilsa. La force incroyable de ce film vient de son couple a l'écran, l'un des plus mythiques du cinéma, Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. Cette dernière est sublime et gracieuse, émouvante; Bogart lui, dégage un charisme extraordinaire en homme amer ironique et classieux. Superbement écrit, le scénario et les personnages tournent autour de la contradiction entre amour et engagement, mais d'une façon bien plus complexe qu'il pourrait y paraître, abordant à la fois de grands thèmes humains avec beaucoup de nuances et thèmes politiques. Certaines scènes sont grandioses, notamment la scène du chant de la Marseillaise, qui nous transporte par sa puissance et son engagement. Et l'intérêt porté aux résistants, surtout ceux de la France Libre, et cela en temps de guerre, nous passionne. Mieux encore, Casablanca n'a pas pris une ride (hormis pour la qualité de la bande sonore), de part la classe éternelle du couple à l'écran mais aussi des dialogues, remplis d'humour noir et éminemment engagés qui le compose.