Souvent, les films américains qui se passent (même en partie) à Paris ont une fâcheuse tendance à ne pas en respecter la géographie mais, avec là, on tient le winner !
Après une course-poursuite plutôt réjouissante dans les deux passages Jouffroy et des Panoramas, les protagonistes (Jessica Chatain et Diane Kruger, convaincantes) se retrouvent sur le boulevard et descendent dans le métro pour se retrouver sur le quai Porte des Lilas. Bien sûr...
Plus tard, un mec se retrouve dans un hôtel 2* (Hôtel Paradis), avec grande chambre, coin salon et bouteille d'alcool... 2*, j'insiste...
Hôtel dont il sortira le lendemain matin pour se retrouver au port de pêche.
De Paris, si si. Avec des vrais marins qui déchargent du poisson et tout.
Pour le casting, c'est pas vraiment mieux, même si c'est plutôt bien joué.
La rencontre avec le mec qui doit donner un truc à la CIA ? Le mec, il a joué Carlos, et on devrait lui faire confiance ?
Le patron du BND (services secrets allemands), c'est Sylvester Groth, qui a été un très attachant mais ridicule espion est-allemand dans Deutschland 83 (86, 89). Comment y croire ?
Mais je suis quand même allé au bout de ce chef d’œuvre paradoxal, parce que Chastain, Kruger mais aussi Penelope Cruz et Lupita Nyong'o sont excellentes mais le scénar l'un des pires de ces dernières années. D'où de jolis fous-rires.
Je vous passe les scènes où ça défouraille dans tous les sens et tout tu as toujours des méchants pour entourer les gentils avant de tirer (au risque de se buter entre eux), ça, on connait déjà, les scènes dans un Marrakech qui ressemble à un coin d'Eurodisney, et sans place Jeema El-Fna mais où Lupita va se voiler, (elle a bien une tête de Marocaine, sinon, non ?) pour aller se bastonner dans un hamam réservé aux hommes. D'ailleurs, en toute logique, c'est bien un mec qui la double dans les bastons, c'est clair au niveau carrure.
Ensuite, les meufs
(toutes cramées dans leurs agences de renseignements respectives) font le voyage Marrakech/Shanghai en avion militaire à hélices.
Ouais, c'est plus fatiguant, totalement improbable, mais ça le fait plus. Picétou.
Mais je crois que l'apothéose, c'est
avec le poison dans les glaçons. Je cite : "un ancien poison chinois, on l'obtient en mettant ensemble des serpents, des scorpions et des mille-pattes pour qu'ils se battent..."
Le problème, c'est que le scénariste se l'est injecté, le truc, de toute évidence.
Bref, bonne grosse marrade, je vous le recommande !