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chrischambers86
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3,0
Publiée le 20 mai 2012
Musicien sur un paquebot, Ernest alias Fernandel accumule les mèsaventures avant de rester à terre par mègarde lors d'une escale! Foin de la vraisemblance! Fernandel, adulè à l'èpoque, pouvait tout se permettre, même de jouer les rebelles de service dans des aventures mexicaines filmèes par Christian-Jaque...à Neuilly! Des fernandeleries et un peu de nostalgie kitsch rèalisè par un metteur en scène qui avait un incontestable mètier, de la conviction et souvent de la gènèrositè! Un produit typique du cinèma français d'avant-guerre qui rèunit ègalement quelques vedettes dans les seconds rôles tels Alcover en capitaine du navire, Robert Le Vigan en gouverneur-prèsident et Mona Goya qu'on prend toujours plaisir à revoir! Idèal un lundi après-midi sur France 3...
Dans les années 30, Fernandel a tourné dans beaucoup de films. D'ailleurs, la plupart sont de nos jours complètement oubliés. « Ernest le rebelle » fait partie de ces films oubliés. Et je n'en suis pas étonné. Pourtant, ça démarre plutôt bien. Notre bon vieux Fernandel abandonné, se retrouve sans blé, sans papiers et son accordéon est tombé à la flotte. Et, pris en main par un marin douteux, va vivre des trucs pas possibles. Je disais que ça démarrait bien, c'est même plus que ça, pendant une heure, même si ça reste assez limité, on prend un certain plaisir à suivre les embêtements de notre ami marseillais. Lequel donne d'ailleurs de sa personne et porte le film entièrement sur ses épaules. Malheureusement, la dernière demi heure vire au n'importe quoi le plus complet et Christian-Jacque perd toute maîtrise. Et saccage tout ce qu'il avait réussi à faire jusque là. Et ni Fernandel, ni Le Vigan ne peuvent rattraper ça.
Musicien sur un bateau de croisière, Ernest Pic fait escale dans un pays imaginaire de type sud-américain. Une femme douteuse et quelques péripéties plus loin, Ernest, démuni, se retrouve travailleur forcé dans une plantation. Fernandel fait le pitre dans une de ces innonbrables comédies qui n'existent que pour lui, une ineptie qui n'honore pas Christian-Jaque (ni le co-scénariste Jacques Prévert d'ailleurs, non crédité au générique). L'acteur est bien obligé de cabotiner pour combler le vide dans un rôle de garçon pas très courageux (ni vraiment rebelle) subissant toutes sortes d'aventures désagréables. A vrai dire, tout le monde surjoue et on verra par la suite comment Robert le Vigan, vociférant, se fourvoie dans le rôlespoiler: d'un gouverneur fusillant à tour de bras. Les personnages stupides et le scénario indigent ne favorisent aucune situation construite. La comédie est débridée et mouvementée dans un registre brouillon pour ne pas dire abrutissant. Le talent de Fernandel n'y suffit pas et son personnage n'est décidément pas plus intéressant que comique quand l'acteur est livré à lui-même.Le décor "latino" du film n'est que caricatural et factice.
Ernest le rebelle est un film réussi de Christian-Jaque. La mise en scène est correcte, les acteurs comme Fernandel, Robert Le Vigan ou encore Mona Goya sont convaincants dans leurs rôles, le scénario est travaillé, le film est intéressant et on ne s’ennui pas une seule seconde etc…
Pour l'époque, ce film devait avoir un petit gout d'exotisme qu'il a malheureusement perdu avec le temps. Fernandel se démène, le scénario est léger mais faire rire sur base d'esclavage n'est pas très facile. Ici, il n'y parvient pas. La qualité visuelle a aussi beaucoup vieilli, mais je ne suis pas sûr que ce film mérite une numérisation. Des propos tenus dans ce film pourrait le rendre impossible à diffuser avec la bien bienpensance actuelle, mais rappelons nous qu'à cette époque, la décolonisation n'était pas encore commencée et le terme "nègre" n'avait rien de raciste. A voir par tous les férus de Fernadel dont je suis, et les comédies de l'entre-deux guerres.
Dans le ton de bien des comédies de l’époque, ce film devient pourtant assez vite navrant pour ne pas dire consternant. D’une confusion et même d’une pagaille sans nom, le scénario enchaîne les situations se voulant cocasses mais qui au mieux prêtent à sourire. Fernandel doit vraiment puiser dans tout son talent pour rehausser le niveau et donner un peu de piquant à cette farce ; son inimitable bagou de Méditerranéen est plus qu’utile pour animer et rendre un semblant de relief à un personnage qu’on aurait mieux fait d’appeler « Ernest la victime ».
Très bon film de Fernandel où l'on retrouve aussi Robert Le Vigan dans une belle composition, rôle de gouverneur. Ce genre de film, comme en faisait beaucoup Fernandel, ne se ferait plus aujourd'hui malheureusement, car considéré à tort comme peu rentable. Un scénario délirant signé Jacques Prévert et Jean Manse (beau-frère de Fernandel). A voir et à déguster !