Ça a beau être un des films fondateurs du Free Cinema, la révélation d'un des plus grands représentants de ce mouvement, Tony Richardson, ce que l'on retient surtout de cette adaptation ciné d'un pièce de John Osborne, c'est son acteur principal...
Pour tout avouer, je m'étais jamais vraiment rendu jusque-là que Richard Burton avait un aussi gros charisme de gros malade, et il y a le charisme certes mais il y a aussi le talent, je pense pas qu'un autre acteur aurait réussi à rendre un personnage pas toujours sympathique et souvent relou aussi attachant, et cette voix, cette voix... Sans parler du magnétisme incroyable qu'il dégage, non seulement il était très beau mec mais il y a ce magnétisme qui fait qu'on comprend pourquoi il avait réussi à avoir une liaison avec pratiquement toutes ses partenaires féminines (les deux du film n'étant pas du tout des exceptions !!!). Pour moi ici, son interprétation de rebelle, contre quoi il ne le sait pas lui-même, à fleur de peau n'a absolument rien à envier à celle de Marlon Brando dans "Un Tramway nommé Désir".
Mais bon, il ne faudrait pas que le Richard, aussi charismatique, magnétique, talentueux et beau mec qu'il soit, fasse passer à côté des autres qualités de l'oeuvre à savoir une réalisation qui a l'intelligence de ne pas s'appuyer uniquement sur la source théâtrale, en équilibrant efficacement confrontations d'intérieur avec scènes d'extérieur (les séquences de marché notamment sont très réussies !!!), et de très bons seconds rôles, en particulier chez les deux partenaires féminines du futur **Marc Antoine** du pharaonique "Cléopâtre", Mary Ure et Claire Bloom, première, blonde douce, aimante et résignée, seconde, brune, d'un caractère plus fort mais bon le Richard est irrésistible.
D'ailleurs, le seul gros reproche que j'aurais à faire au film, c'est que le personnage de la brune n'a pas été assez approfondi. On ne voit pas véritablement le rapprochement progressif, ou même rapide, parce qu'il faut être lucide, peu de femmes aurait dit "no" à un Richard Burton cru 1959, qui fait que sa relation avec le protagoniste donne de la force à l'ensemble.
Mais reste qu'il est incontestable que cette oeuvre assez maîtrisée autrement à sa place dans les grandes heures du cinéma britannique.