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Alain D.
600 abonnés
3 294 critiques
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4,5
Publiée le 8 mai 2022
Un excellent film écrit et mis en scène par Almodóvar. Dès le début, le réalisateur Espagnol nous offre des images d'une précision et d'une très grande beauté. A travers Salvador Mallo, Emodovar nous montre les souffrances et la vieillesse d'un réalisateur ; quelle est la part de vérité dans cette "Autofiction" peut être pas si imaginaire que cela. Une juste récompense à Cannes et un grand coup de chapeau à Antonio Banderas, magnifique dans ce rôle difficile du réalisateur Salvador Mallo, le personnage central de l'histoire. Le film nous propose une BO extrêmement délicate d'Alberto Iglesias avec la superbe introduction musicale "La noche de mi amor" de la chanteuse mexicaine Chavela Vargas. Ce Drame nous offre également des scènes magnifiques : Salvador enfant avec sa mère interprétée par une sublime Penélope Cruz, Salvador avec sa mère âgée, les retrouvailles avec Frederico (son compagnon d'il y a 30 ans) joué par l'excellent Leonardo Sbaraglia.
Il est établi que Pedro parle d’Almodovar, tout au long du récit et sans discontinuer sur une filmographie qui ne cesse de se profiler à travers l’histoire de Salvador. Mais là où le cinéaste fait très fort, c’est qu’il filme l’air de ne pas toucher à sa vie, laissant le scénario mettre en forme des situations, des récits, et des personnages qui échappent à toute revendication identitaire. Almodovar n’en finit pas de dévider ainsi avec tendresse et mélancolie, et tristesse parfois, le fil de son cinéma. Des paysages que l’on ne voit pas apparaissent, des figures se meuvent, les voisines de maman l’accompagnent. Elle est jouée dans son âge respectable par Julieta Serrano avec maestria. Mais tout le casting est formidable , et en premier lieu Antonio Banderas , le double du réalisateur, son âme sœur qui de la douleur et de l’amour conjugue l’harmonie de sentiments contradictoires. C’est à la limite ahurissant, dans la retenue, et l’expression. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Salvador Mallo, réalisateur célèbre en panne d’inspiration, sujet à de multiples troubles et douleurs, vit dans un magnifique appartement décoré d’oeuvres d’art et d’objets colorés. A l’occasion de la projection d’un de ses anciens films dans une médiathèque, il recontacte 30 ans après, l’acteur principal Alberto Crespo, avec lequel il s’était brouillé.
Les retrouvailles permettent à Alberto de trouver un très beau texte sur l’ordinateur de Salvador, mais vont entraîner le cinéaste dans la consommation d’héroïne.
Je n’en dis pas davantage, je trahirais les astuces du scénario.
Je n’ai pas été vraiment touchée par le héros et sa vie, je n’étais pas toujours en empathie avec lui, même si les acteurs jouent avec justesse.
Mais c’est bien le scénario, le point fort de ce film : je l’ai trouvé brillant, intelligent, dense et fouillé, tel que Pedro Almodovar sait les écrire, en maître des émotions, de la psychologie, des couleurs et des destins singuliers. Ici le destin du héros fait écho à sa propre biographie.
Je trouve que « Douleur et gloire » est à la hauteur de l’oeuvre magistrale d’Almodovar.
Dans ce film testament porté par des Antonio Banderas et Penélope Cruz absolument magistraux, Pedro Almodóvar dresse un bilan de sa vie en se créant un double de fiction – le personnage principal évolue même dans un appartement qui est une reproduction du propre logement du réalisateur. Entre fantasme et réalité, il entremêle l’histoire de son enfance dans la province de Valence et la découverte de son homosexualité, les excès des années 80 et la créativité folle de la Movida, et un présent rongé par le doute, le regret, l’angoisse et les questionnements sur l’utilité de son existence. S’il prend une forme nettement plus calme que ses longs-métrages des années 80 et 90, Douleur et gloire n’en est pas moins un film bouleversant, résolument personnel, à la fois nostalgique et plein de vie.
Pedro Almodovar se livre ici comme jamais dans un film qui peut être assimilé à son parcours. L'amour du cinéma est pleinement retranscrit en la personne du petit enfant élevé par sa mère et se demandant déjà s'il pourra satisfaire sa curiosité intellectuelle dans sa nouvelle ville. Le cinéaste trouve en Antonio Banderas, un acteur subjuguant pour retracer ses moments d'errance et de souffrance. C'est à la fois pudique quand l'on voit la naissance de ses premiers désirs, mais également terriblement nostalgique. Bref, l'âge n'a pas d'emprise sur le talent d'Almodovar qui sait toujours aussi bien faire passer les émotions. Palme d'Or 2019?
Le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense à un film de Pedro Almodóvar n’est certainement pas la douceur… Pourtant c’est celui qui convient le mieux pour qualifier son dernier film « Douleur et gloire » ! En-soi, c’est déjà une énorme surprise, mais elle ne vient pas seule. Car si l’on retrouve nombre d’ingrédients qui garnissent ses tortillas visuelles copieuses et savoureuses, le film est d’un ton et d’un rythme totalement surprenant qui risque de décontenancer les aficionados. Ces derniers seront rassurés par la fine étude des relations familiales, amicales, professionnelles et amoureuses sur fond de couleurs et de formes typiquement Espagnoles (chatoyantes, un brin psychédéliques et toujours luxuriantes). La douleur qu’elle soit physique, liée aux relations ou enfin à la création, est sondée avec un humour fin et salvateur. Antonio Banderas est vraiment magistral, tout en retenue et sans chercher à singer Pedro. La mélancolie est présente à tous les étages avec, en point d’orgue, les flashbacks avec la pétillante Penelope Cruz. Une forme de grâce habite le récit inspiré qui va à l’essence même de l’essentiel en prenant des chemins sinueux comme pour mieux brouiller les pistes. S’il n’est pas forcément utile de démêler ce qui est autobiographique du reste, on sent que le réalisateur solde ses comptes et dresse un bilan de sa vie et de son œuvre qui sont intimement liés et qui sont même totalement indissociables. Un bijou d’émotions aux nombreuses facettes aussi brillantes que finement ciselées.
Aller voir un film seul en début d'après-midi est un bon moyen, selon moi, d'en avoir un avis objectif. Pour celui-ci, dont j'avais entendu tant de louanges, c'était d'autant plus important que je ne suis pas un inconditionnel d'Almodovar, trop systématiquement provocateur à mon goût. Mais même si l'étalage de son "intériorité" (pour ne pas dire son intérieur !) peut confiner à l'exhibitionnisme, avec ce dernier opus, pourtant, je rends les armes. Beauté formelle, éloge de la femme, vénération des mères et revendication homosexuelle pour une fois pudique, il y a tout ça dans cette auto-fiction au découpage rigoureux, malin dans ses mises en abyme et, sinon apaisé, en tous cas à des lieues de la provoc systématique et tonitruante qui m'agace souvent chez Almodovar. Et il y a plus. Il y a le questionnement sur les processus de création, sur la pertinence du recours à des psychotropes variés, sur la vanité des choses. Il y a la présence magique, le magnétisme, l'aura de Banderas, autant que la beauté simple et parfaite de Penelope Cruz. Et surtout, il y a des moments d'une incroyable puissance, des fulgurances qui ont instantanément rempli mes yeux d'émotion, presque à mon corps défendant, sans doute parce que le retour en enfance a quelque chose d'universel, comme l'a si bien compris Freud. Enfin bref, pour moi c'est le meilleur Almodovar que j'ai vu.
L'égocentrisme et le narcissisme de Amodovar finissent par lasser le mieux disposé des spectateurs. Comme dans Etreintes brisées déjà fort agaçant, Douleur et gloire narre les affres d'un réalisateur tourmenté (l'auteur lui même, on avait compris !). Le plus énervant dans tout cela est l'immodestie d'Almodovar qui veut nous persuader de son génie, sans avoir l'air d'y toucher. Cet homme manque manifestement de confiance en lui ! Je suis désolé, mais les névroses, l'hypocondrie, les déboires médicaux de notre réalisateur ne m'ont pas passionné. Evidemment il y a toujours autour de lui des âmes charitables (féminines, le plus souvent) pour le soutenir et admirer son génie. Cela en devient presque pathétique. Bien sûr on peut sauver Banderas excellent dans ce rôle, Penelope Cruz inutile de l'écrire, quelques scènes émouvantes, mais mieux vaut revoir Volver ou Julieta, où le talent d'Almdovar n'a pas besoin d'auto-justification.
Merci monsieur Almodóvar pour cette nouvelle et belle tranche de vie... Un peu de vous certainement au cœur de ce scénario. Une histoire comme vous seul savez les tisser, avec juste les ingrédients pour que l'on s'attende à tout, au meilleur comme au pire... Et là, pas de pire, que du meilleur, des moments forts, tendres, amoureux et ce baiser superbe entre ces deux hommes virils dans une période ou l'homosexualité est attaquée, va remette un peu d'ordre dans les esprits. Merci pour ce beau baiser, merci pour cette histoire, des décors superbes et tranchés, des univers riches et borderline, comme la vie quoi ..... Et ce premier émoi qui peut définir votre vie à votre indue. Bravo monsieurc Almodóvar...Je vous souhaite la palme 😉
nous sommes 3 adultes à être aller voir ce film dont 1 homme.... aucun des 3 n'a trouvé un intérêt à cette histoire.... il ne se passe quasiment rien... aucun sentiment n'est approfondi.... on subit un long moment de cinéma ennuyeux.... comme nous regrettons d'avoir perdu autant de temps devant ce film car oui.... il ne peut se résumer qu'ainsi : on perd notre temps et notre argent en allant le voir...
Moment de grâce! Séduite du début à la fin par la poésie, la beauté, la justesse de ce film. Rares sont les films d’Almodovar qui m’ont déçue (Vicky Christina Barcelona qui criait trop à mon goût), nombreux sont ceux que j’ai aimés, adorés... celui-là est encore au-dessus! Chef d’oeuvre absolu. Interprétation magistrale d’un Banderas-Almodovar juste et émouvant. Musique plus sobre que dans les précédents films mais qui une fois de plus accompagne parfaitement ces magnifiques images. A voir. Absolument.
Ce film est une sorte de testament… Pedro Almodovar parle de lui, de son enfance et de sa mère, ses souvenirs remontent avec l'âge et les douleurs et soucis de santé. qui l'empêchent de tourner, sa seule raison de vivre.. Projection? autofiction?..Ce n'est plus la movida (à part la drogue qui elle aussi n'est plus vraiment festive), c'est sa vieillesse et l'usure de la vie qu'il nous montre.. J'ai hésité entre 3,5 et 4, car même si le début est un peu mou, j'ai retrouvé la façon de filmer et il y a des très belle scènes., pleines d'émotions almodovariennes,..la fin est ouverte ….On dirait que Pedro nous avoue qu'à la fin de sa vie, il reste la douleur, le cinéma et le souvenir de ses amours et la gloire...Pas très gai, mais cela reste un peu décalé et à la fin, on en redemanderait presque...C'est un film super sincère et authentique ..Peut-être pas pour les moins de 40 ans et si on veut que de la légèreté!
Almodovar n'avait pas créé un film aussi personnel depuis un long moment. "Douleur et Gloire" ressemble à une confession sur sa vie, son travail de cinéaste, ses relations amoureuses. Les sentiments sont tellement décrits qu'on a l'impression d'une réelle autobiographie. Ce qui est fort, c'est que le cinéaste sort des sentiers battus de l'écriture scénaristique. Ainsi nous sommes surpris et tenus en haleine. Mais parfois nous sommes un peu perdus, ne sachant plus trop ce qu'il souhaite réellement raconter. La mise en scène correspond au cinéaste qui ne s'aventure pas dans ce domaine. Les acteurs sont très bons, surtout Antonio Banderas qui n'a pas démérité son prix d'interprétation à Cannes. Un bon film d'Almodovar qui marquera sa filmographie.
J'hésite : 3 pages ou 3 lignes ? Comme c'est déjà brillamment disséqué par bon nombre, je fais court. Je ne comprends pas bien pourquoi ce film est si encensé. Bien sûr les personnages sont beaux, bien sûr les acteurs sont bons, mais ça m'a laissée sur le bord. J'aurais aimé être embarquée plus longtemps que la durée (le mot est choisi...) du film. Quand la lumière s'allume c'est ouais-pas-mal, une fois dehors pas-tant-que-ça, et à la maison c'est-pas-le-meilleur-c'est-sûr ! Trop d'introspection tue l'introspection, film décevant à mon goût, et j'en suis la première désolée.
Douleur et gloire figurait en bonne position parmi les films les plus cités pour l’obtention de la Palme d’or 2019. De nombreux critiques avisés avaient ainsi fait du dernier opus de Pedro Almodóvar leur « Palme du cœur ». Ce film, le septième du cinéaste présenté en compétition au Festival de Cannes depuis Tout sur ma mère (1999), n’a pas remporté le graal du 7ème art. Faut-il crier à l’injustice ? Non, car la Palme d’or n’a pas vocation à corriger d’éventuels manquements de palmarès passés. Elle vient honorer le meilleur film d’une sélection, rang auquel Douleur et gloire ne peut prétendre. Mais nul doute que si le cinéaste espagnol ne parvient pas à obtenir cette récompense avec l’une de ses prochaines réalisations, son honneur sera défroissé tôt ou tard par l’obtention d’une Palme d’Or… d’Honneur. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com