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    Douleur et gloire
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    3,9
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    Emmanuel d
    Emmanuel d

    17 abonnés 99 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 mai 2019
    Les films de Pedro Almodovar sont toujours à part : de bons acteurs triés sur le volet, une atmosphère très espagnole un peu macabre et des couleurs crues. Les dialogues sont minimalistes et cette histoire d’homosexualité sur fonds de drogue vous donne plutôt envie de déprimer que de croquer la vie à pleine dent. Du Almodovar tout craché ! C’est ce qui fait son charme, non ?
    Les choix de pauline
    Les choix de pauline

    112 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 mai 2019
    GLORIA Y DOLOR de PEDRO ALMODOVAR

    Quelle émotion !!!
    Un film intimiste, mélancolique, touchant et sincère.
    Sans l’exubérance à laquelle nous avait habituée Almodovar mais avec des pointes d’ironie et d’humour quand même.
    Un film plus centré sur les hommes et sans doute sur Almodovar lui même. Il semble s’y livrer sans filtre mais avec pudeur et sensibilité . Il transcende sa dépression avec son grand sens du cinéma.
    L’interprétation d’Antonio banderas est magnifique de sobriété et de justesse.il joue avec douceur l’infinie douleur du chagrin, et le sursaut vital d’un homme qui reprend vie en créant.
    J’ai été bouleversée..
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 8 juin 2019
    Il y a dix ans déjà, Étreintes brisées sonnait comme l'analogie de trop pour le grand réalisateur espagnol, un exercice de style éprouvé du cinéma parlant du cinéma, de ce genre d'histoires à plusieurs dimensions qui sont censées intriguer le spectateur, le faire s'interroger sur ce qui serait du ressort du personnage ou de la vie propre du cinéaste. Ici, il n'y a guère de doute : ce réalisateur en pleine remise en cause, Salvador Mallo, est bien Pedro Almodovar lui-même. Il semble avoir eu besoin d'un retour aux sources, d'expliciter les aspirations l'ayant mené à accomplir sa carrière à travers les rencontres importantes de sa vie, de mettre en scène quelques moments-clés pour pouvoir se réconcilier avec son œuvre. Au risque de laisser de côté le public lambda qui passera à côté des multiples références, tout en risquant de lasser les adeptes du grandiloquent espagnol qui chercheront en vain quelque chose de nouveau. Ainsi retrouvons-nous une séquence de chorale religieuse et des rapports amoureux conflictuels renvoyant à La mauvaise éducation (2002), lui-même déjà une réécriture améliorée de La loi du désir (1986). Impossible également de ne pas tiquer sur des séquences et thématiques semblables à Tout sur ma mère (1999). Ce ne serait pas gênant si le propos était enrichi au fil des années, hélas il n'ouvre pas la moindre nouvelle piste de réflexion. En dehors de la prestation bluffante de classe et sobriété d'Antonio Banderas (enfin consacré comme véritable acteur par ses pairs à Cannes) et d'émouvantes digressions sur l'enfance, le film est incapable de captiver, s'enlise dans un rythme escargot, dans un montage redondant présent/flashback où les choses sont dites trois fois là où une seule suffirait. Comment comprendre ce long pensum autrement que comme un film-testamentaire, figure de style à la mode si l'on en croit les derniers Clint Eastwood et Lars Von Trier ? Et pourtant on voudrait croire à un prochain rebond, l'utilisation d'une nouvelle voie pour redistribuer les cartes, comme La piel que habito (2011) avait su y parvenir après l'ennuyeux Étreintes brisées.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 mai 2019
    J'ai vu le film en espagnol pour ne rien perdre de son authenticité et je n'ai pas été déçu. C'est beau à tous les niveaux, on est touché émotionnellement, esthétiquement c un tableau, l'écriture est fine, les acteurs sont excellents, c'est mélancolique et coloré, du almodovar un peu différent, plus intimiste forcément, mais qui ne nous laisse jamais de marbre.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 839 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 juillet 2019
    Almodovar nous livre là, encore une fois, un film absolument magnifique et qui a été logiquement récompensé à Cannes (enfin son acteur principal l'a été).

    Ici il y a tout ce que j'aime chez Almodovar, notamment ses histoires de femmes, avec encore une fois la sublime Penélope Cruz qui joue la mère jeune du personnage principal... Mais il y allie quelque chose de personnel en se mettant en scène au travers du héros interprété par Banderas. Ils ont même tenté de lui refaire la même coupe de cheveux.

    Et mine de rien c'est peut-être le film le plus personnel que j'ai vu de lui (j'ai pas vu la mauvaise éducation) et ça m'a profondément touché. Disons que je trouve tout le film fabuleux, que ça soit dans l'exploration des souvenirs qu'il peut avoir de sa mère, de son enfance... des retrouvailles après des rancœurs décennales... ou encore revoir un bref instant un amour de jeunesse...

    Il n'y a pas réellement d'intrigue, on suit juste Banderas vieux, limité par son corps vieillissant, plus affecté qu'il ne le dit pas la mort de sa mère et qui retrouve petit à petit goût à la vie. C'est ça aussi qui est fabuleux, c'est l'un des rares films d'Almodovar qui est optimiste, où ça ne se termine pas en demi teinte... Et finalement on voit comment Almodovar/Banderas arrive à surmonter ses démons pour retrouver la vie et sortir de son état de torpeur à l'aide de ses souvenirs et d'une volonté de fer. On trouve une véritable force dans ce récit.

    Puis il y a toutes les anecdotes où limite Almodovar s'adresse directement au spectateur, comme lorsque Banderas va se faire opérer et annonce au médecin qu'il écrit de nouveau mais qu'il ne sait pas si c'est une comédie ou un drame car il ne le sait pas à l'écriture... Et c'est vrai, mine de rien, son film est assez drôle, triste, mais drôle malgré tout, ce qui fait que ce n'est jamais lourd, pesant, c'est parfois cruel comme lors des dernières conversations avec sa mère mourante, mais ça n'est jamais trop. Almodovar parvient à garder une certaine fraicheur même dans les scènes les plus terribles empêchant tout sentiment de voyeurisme.

    C'est un beau film sur le fait de vieillir, sur le deuil, sur l'amour, Almodovar brasse un large spectre de thèmes et d'émotions et on ressort de la salle content qu'il ait partagé cette belle histoire avec nous. Surtout que cette histoire est universelle, il a beau parler de lui, se fâcher avec des amis, perdre un amour de jeunesse, voir sa mère mourir, si ça ne nous est pas déjà arrivé, ça nous arrivera sans doute et comme lui, il va falloir aller de l'avant...
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    596 abonnés 1 402 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 mai 2019
    C'est un très beau film que signe ici Pedro Almodovar. Une grande sensibilité s'en dégage et Antonio Banderas signe certainement l'un de ses plus beaux rôles. Entre autobiographie du réalisateur et fiction, les pistes se brouillent pour ne laisser paraitre qu'une histoire intime où souvenirs d'enfance et présent trouble se confrontent. Derrière ces couleurs criardes et ces champs/contre-champs qui font penser à une telenovela désuète, le réalisateur se dévoile progressivement, ôte toute pudeur pour mettre en scène sa propre expérience du désir où il finit par déclarer sa dévotion pour le septième art.
    Le rythme est lent mais les personnages, peaufinés et sculptés à la perfection, s'avèrent être la vraie richesse du film. Antonio Banderas, coiffé et habillé comme Almodovar, campe un cinéaste à la gloire passée et au corps souffrant. C'est d'ailleurs par le biais d'une drôle de scène, atypique et expérimentale, qu'Almodovar prend le temps d'expliquer l'état physique et mental de son personnage. Mais dans cette abysse de douleurs s'obstine la mémoire, ouvrant alors la voie d'une possible renaissance. Le passé ressurgit et prend la forme de retrouvailles. Ces scènes, piquées au vif, séduisent par l'extrême tension des corps entre les personnages. Mais en parallèle, les souvenirs enfantins viennent nous émouvoir et complexifier la figure centrale. Dans son ignorance de la douleur qui l'attend, dans son innocence du désir naissant, dans le regard de sa mère qui ferait tout pour lui (sublime Pénélope Cruz), dans son talent inné, dans sa soif infinie d'apprendre et d'avoir en main son destin, l'enfant d'Almodovar nous bouscule. C'est en nous et en "notre enfant" que réside notre pouvoir de guérison et notre force de combattre les tourments de la vie.
    Le casting sans fautes, la musique sensitive et la mise en scène calibrée nous enrobent. Mais on peut reprocher à "Douleur et gloire" de nombreux détours scénaristiques évitables. Et personnellement, bien que la densité émotionnelle de ses films soient toujours de qualité, ses histoires ne me marquent jamais. Les scènes ne me restent pas en tête, et ce, même si j'ai adoré en tout point le film. "Douleur et gloire" n'échappe pas à la règle...
    titicaca120
    titicaca120

    354 abonnés 2 179 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 mai 2019
    Antonio Banderas nous offre une extraordinaire prestation en réalisateur
    souffrant et souffreteux qui se remémore son enfance sa maman décédée
    ses premiers émois et qui rencontre aussi en réel des amis d'antan.
    c'est vrai que le rythme est lent mais la réalisation est magistrale.
    stanley
    stanley

    57 abonnés 751 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mai 2019
    Pedro Almodovar alterne des films ancrés vers la pure comédie (Les amants passagers, Volver ou ses premières oeuvres, à mon sens peu convaincantes) avec des films hautement cérébraux (La mauvaise éducation ou Le Piel que habito) ou purement émotionnels (Tout sur ma mère, Parle avec elle ou Douleur et gloire). Mais, à chaque fois, malgré des différences de niveau qu'ils suscitent, les films sont toujours personnels car ils interpellent sa propre vie avec une forte originalité. Douleur et gloire est tout à la fois : romanesque, intellectuel et surtout d'une grande force émotionnelle. Il s'agit selon moi d'une de ses meilleures réussites qui, malgré la remarquable interprétation d'Antonio Banderas, qui joue plus la douleur qui ne l'exprime par les mots vaut autant par sa mise en scène inspirée que par la finesse de son scénario. Il faut féliciter le directeur de la photographie qui a choisi une superbe palette de couleurs hyper saturées (voir l'appartement du cinéaste) et une lumière belle et expressionniste pour les scènes du village de son enfance. La musique d'Alberto Iglesias, très discrète, sait s'effacer devant l'intrigue et est d'une grande subtilité. Les personnages du récit sont très bien écrits et leurs gestes, pudiques et sans vulgarité, traduisent le maximum d'émotion avec un minimum de moyens. Seul bémol, certaines scènes avec l'acteur fétiche du cinéaste de l'histoire, sont trop longues et quelques peu répétitives mais sa danse et son monologue final sont très touchants et inspirés. La partie "enfance" est sublime avec la trouble relation entre la mère et le fils et l'éveil précoce à la passion sexuelle qui est tout sauf graveleuse. Et puis, l'idée de la maison à ciel ouvert a quelques chose de magique. Sans être larmoyant, le film émeut car les souffrances du cinéaste sont autant physiques que morales, sans le dire clairement, le passé l'assaille. Douleur et gloire, malgré des longueurs, accumule les morceaux de bravoure lors de plusieurs scènes de retrouvailles. Le film questionne aussi avec brio la notion de la création et de ses inhibitions mais également la responsabilité de l'artiste à assumer son passé. Un grand film d'une grande humanité.
    Barry.L
    Barry.L

    20 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mai 2019
    Au cinéma, il n’est jamais aussi beau que de découvrir une nouvelle période de la carrière d’un grand cinéaste. Pour Almodovar, désormais vieillissant, il n’est plus temps de continuer dans cette voie de mauvais garçon qu’il suivait. D’autant plus qu’avec ‘’Les amants passagers’’, Almodovar semblait avoir atteint les limites de son cinéma. Il était temps pour Almodovar de passer à autre chose. Cette nouvelle voie, Almodovar l’a inauguré avec ‘’Julieta’’, drame d’une belle sobriété quand on compare avec les œuvres précédentes de l’Espagnol. Le voilà donc qui continue dans cette lignée marquée par un drame contenu, loin de la période plus sulfureuse du réalisateur. Et comme s’il était arrivé à la fin d’un cycle, Almodovar en vient à réaliser son film le plus personnel et aussi son plus autobiographique.

    Douleur et gloire, c’est tout ce que semble maintenant avoir le réalisateur Salvador Mallo. Dans son luxueux appartement, entouré de nombreux tableaux, Salavador Mallo souffre. Malade, vieillissant, Salvador va renouer avec son passé par le prisme de différentes rencontres. Parallèlement à ces rencontres, Salvador se souvient de son enfance marqué par la pauvreté ainsi que de sa mère.

    Malgré le titre, la gloire, elle, est peu présente dans le film. Elle se révèle presque factice : Salvador n’en tire profit qu’avec son belle appartement. La rare trace de gloire obtenu par Salvador est de voir son film désormais culte présenté à la cinémathèque. Almodovar éclipse d’ailleurs ce moment où Mallo atteint la gloire : comment il a réussi à s’extirper de cette pauvreté dans lequel il vivait étant jeune pour devenir le metteur en scène de renom qu’il est dorénavant. Au contraire de la douleur qui, elle, est omniprésente à l’écran. Dans une étonnante séquence d’animation, Salvador dresse son bilan médical et psychologique. Malade, affaibli et quasi dépressif, Salvadot vit reclus dans son appartement, volets fermés et n’est plus que l’ombre de lui-même. On serait tenté sur le moment de voir le film comme une œuvre testamentaire pour Almodovar, qui, espérons le, n’est pas en aussi mauvais état que son personnage principal. Car le cinéma d’Almodovar n’a jamais été aussi intimiste et autobiographique qu’avec ce film-ci. Toutefois, ‘’Douleur et gloire’’ est en fait plus trompeur qu’il en a l’air. Au début du film, on peut avoir l’impression que le film va décrire une descente aux enfers pour son héros. D’autant plus que le héros du film va se laisser séduire par la drogue. Et malgré cela, le film décrit exactement l’inverse. La scène de la piscine a quelque chose de prophétique : un homme très abîmé au fond d’une piscine va pourtant réussir à émerger et sortir la tête de l’eau. ‘’Douleur et gloire’’ est un film thérapeutique et salutaire. Ce que décrit ‘’Douleur et gloire’’, c’est une véritable résurrection pour Salvador (et Almodovar?). Salvador parviendra à surmonter la douleur en rencontrant les fantômes du passé. spoiler: Ainsi, il renoue avec son acteur fétiche Alberto Crespo avec qui il s’était brouillé bien des années auparavant et lui confie même un texte à jouer sur scène. De plus, Salvador reçoit la visite de son ex Federico, ce qui offre de chaleureuses retrouvailles.
    Et puis, bien sûr, ces fantômes, ceux sont les visions d’une mère et d’une jeunesse plus que modeste dans une grotte d’un village pauvre de Paterna. Un passé qui contraste forcément dans les décors du film (riches et colorés dans le présent et plus sobre dans le passé) et qui n’a laissé dans la vie désormais aisée de Salvador que quelques vestiges : un œuf qui servait à repriser les chaussettes de Salvador ou encore un dessin représentant Salvador jeune. spoiler: Un passé enfin, qui, après avoir miné Salvador (il ne s’est jamais remis de la mort de sa mère) finit paradoxalement par le sauver (puisqu’il lui permet de regagner l’inspiration comme en témoigne le dernier plan du film).


    Mais parler des qualités de ‘’Douleur et gloire’’ revient nécessairement à parler de l’interprétation d’Antonio Banderas. Si la palme d’or 2019 a été très bien reçu, plusieurs critiques ont regretté qu’Almodovar ne soit pas récompensé. En effet, ‘’seul’’ Banderas fut couronné pour son interprétation. Il est vrai qu’Almodovar aurait mérité un petit quelque chose (un prix de la mise en scène ou carrément le Grand prix). Il est vrai aussi qu’Almodovar a toujours été un très solide directeur d’acteurs et que Banderas lui doit beaucoup. Il n’en demeure pas moins qu’ici c’est bien Banderas qui sublime le film d’Almodovar et non l’inverse. On peut aller plus loin en disant qu’à l’instar d’un Fellini qui était sublimé par son double Mastroianni, Almodovar est sublimé par son double Banderas. Il se dégage de la beauté vieillissante de Banderas une noblesse de jeu vibrante qui fascine. Et n’en déplaise aux fans absolus du film (et il y en a de plus en plus), il ne fait aucun doute que l’accumulation de pathos dans ‘’Douleur et gloire’’ aurait paru plus artificiel sans la présence de Banderas. Le prix d’interprétation masculine est donc mérité. Il est par ailleurs logique qu’Almodovar n’ait pas la Palme vu que son film n’est pas vraiment politique, élément inhérent à une Palme d’or.

    Peut-être un peu trop doloriste pour convaincre tout à fait, ‘’Douleur et gloire’’ est l’un des films les plus introspectifs de Pedro Almodovar. Brillant et sobre (sur l’échelle d’Almodovar), le film parvient à nous conquérir grâce à la belle interprétation d’Antonio Banderas. Ce dernier, blessé est celui qui arrive à nous transmettre toute la douleur de son personnage, plus que l'écriture d'Almodovar en elle-même.
    Charles R
    Charles R

    48 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mai 2019
    Un nouveau film d'Almodóvar, c'est toujours un événement. On peut être parfois déçu, mais jamais on ne demeure indifférent. C'est encore plus vrai aujourd'hui que le cinéaste madrilène ne tourne plus au rythme effréné qu'il a connu dans les années 80-90. Les films du grand Pedro sont désormais plus espacés, l'âge et la fatigue en étant les causes. Précisément Salvador, le personnage principal de "Douleur et gloire", qui ressemble comme un alter ego à son créateur, est un cinéaste qui a connu gloire et richesse et qui pourtant accumule les douleurs : mal de dos à répétition, asthme et dépression, une jolie panoplie de maux qui ravagent le corps et l'esprit de cet être fragile qui n'a pour tout exutoire que la drogue, en l'occurrence l'héroïne. Vivant dans un appartement cossu de Madrid, il est envahi par ses démons intérieurs et n'a plus qu'à explorer méthodiquement son passé, proche ou lointain, pour trouver de nouvelles sources d'inspiration. C'est ainsi que vont défiler des scènes d'enfance, une enfance vécue dans une grande pauvreté mais aussi dans la chaleur réconfortante d'une mère chérie plus que tout, en même temps que vont s'égrener des souvenirs amoureux (les retrouvailles de Salvador avec son ancien amant sont des plus émouvantes et traitées avec une pudeur qui n'eût pas été de rigueur en d'autres temps). Tous les thèmes chers au cinéaste sont présents : l'enfance clé de toute existence, la découverte de la sexualité et le bouleversement qu'elle va susciter dans la psyché de l'enfant, le rapport tumultueux entre l'art et la vie, cette difficulté d'être qui contraint à chercher des dérivatifs, bref c'est une somme que nous livre ici Pedro Almodóvar et qui a le mérite d'émouvoir. D'autant, on le devine, que la distribution est flamboyante : Antonio Banderas au sommet de son art, Asier Etxeandia dans le rôle d'un comédien avec lequel Salvador s'était brouillé et qu'il retrouve trente ans plus tard, le mignonnet Asier Flores jouant le rôle de Salvador enfant et bien sûr la superbe Penélope Cruz incarnant une maman idéale. Voilà autant de raisons d'aimer "Douleur et gloire" : on y reconnaît la patte d'un très grand du cinéma, esthète s'il en est, mais aussi admirable directeur d'acteurs et enfin créateur d'un univers qui n'a pas son pareil.
    cosette2010
    cosette2010

    44 abonnés 110 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 août 2019
    Triste situation que celle de ce réalisateur déprimé et vieillissant qui cherche le réconfort dans la drogue. Heureusement, les flash backs sont magnifiques et l'image toujours aussi léchée et colorée.
    Anatole C
    Anatole C

    22 abonnés 60 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mai 2019
    Le célèbre Almodóvar revient trois ans après Julieta pour présenter à Cannes son nouveau film Douleur et Gloire. Le film nous raconte l’histoire de Salvador Mallo, un grand réalisateur souffrant du fait de sa santé fragile. Son passé va refaire surface et il va retrouver d’anciens proches après plusieurs années de séparation.
    Les premières critiques ont considéré Douleur et Gloire comme le film le plus personnel du réalisateur et c’est le cas. C’est un film très intime où le réalisateur parle de lui à travers de le personnage de Salvador. La ressemblance est aussi physique car on peut confondre certaines fois Banderas et Almodóvar, notamment avec leur ombre.
    Comme d’habitude avec Almodóvar, de nombreux sujets sont traités mais avec une certaine légèreté et tendresse qui donne un résultat parfaitement juste. On nous parle cependant de sujets difficiles comme l’addiction, les ruptures amoureuses et la maladie. Douleur et Gloire est très touchant et délicat.
    Il raconte l’histoire d’une vie, la vie de Salvador, un personnage très intéressant et émouvant. De nombreux flash-backs évoquent son enfance et sa relation avec sa mère, jouée par la sublime Penélope Cruz.
    On nous présente plusieurs personnages très attachants. Comme souvent chez Almodóvar, les personnages principaux sont des personnages forts qui ne se laissent jamais abattre : Salvador qui a toujours continué d’écrire malgré une rupture difficile et qui décide de ne pas sombrer dans la drogue malgré le soulagement qu’elle lui procure vis-à-vis de ses maladies. Sa mère Jacinta, se bat pour offrir une vie convenable à son fils et le pousser à faire des études. Elle dit d’ailleurs que son fils ne tient pas d’elle alors qu’ils ont une force de caractère commune.

    Ce qu’on peut aussi retenir de Douleur et Gloire, c’est que c’est un film sur l’expression. L’expression d’un réalisateur (Almodóvar) qui se dévoile de façon plus intime et d’un personnage qui décide de s’exprimer par rapport à ses proches et de dire tout ce qu’il a sur le cœur. Le film est de plus une très jolie déclaration d’amour au cinéma. Tout au long du film, nous pouvons voir de nombreuses références à des films et acteurs connus.

    Suite de la critique: https://www.cinematiccritiques.com/critiques/douleur-et-gloire-2019
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    387 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2019
    Grand maître du mélodrame, le cinéaste évite tous les écueils associés au genre. Aucun pathos, aucune scène dont le seul but est de faire pleurer, il montre qu’on peut émouvoir sans forcer en s’entourant d’acteurs talentueux et en les filmant avec délicatesse.
    Victor A.
    Victor A.

    53 abonnés 388 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mai 2019
    Que cela a dû être dur pour Almodóvar d’écrire un récit sur sa propre vie ! Cette oeuvre est quasi testamentaire mais pleine d’espoir comme souvent dans le cinéma de l’espagnol. La première partie est, je trouve, assez longue. Le long-métrage est bien meilleur dans sa seconde partie où l’émotion commence a se faire ressentir. J’étais dans une salle où bon nombre de personnes étaient bouleversés. Banderas et Pénélope Cruz jouent magnifiquement bien (les autres acteurs aussi).
    AZZZO
    AZZZO

    271 abonnés 739 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mai 2019
    Le film est lent, introspectif, par moment oppressant, pourtant on en sort ému. Pedro Almodovar ne raconte pas n'importe quelle histoire, il raconte la sienne et le désir intime qui l'a fait puis défait. Plaire. A ses amours et à sa mère. Plaire jusqu'à sentir la déception de celle qu'il aima par dessus tout mais qui ne partagea pas ses choix. Pedro Almodovar parvient à partager ce tourment qui l'empêche de respirer, vivre et créer. C'est sombre mais plein d'amour. Extrêmement touchant.
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