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velocio
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3,0
Publiée le 24 décembre 2018
Gianni Zanasi est un réalisateur rare, Troppa Grazia n’étant que son 6ème long métrage de fiction en 23 ans. Parmi ceux-ci, "Ciao Stefano", sorti il y a 10 ans, est un film qui reste en mémoire, une comédie douce-amère sur fond de crise de la société italienne. Film de clôture de la dernière Quinzaine des Réalisateurs cannoises, "Troppa Grazia" s’y est vu attribuer le Label Europa Cinemas du meilleur film européen. Lucia est une femme célibataire de 36 ans qui vit dans une petite ville de la province italienne avec sa fille adolescente qu’elle a eue à l’âge de 18 ans. Cette fille, elle l’a élevée avec Arturo, qui a été son compagnon pendant de longues années mais avec qui elle est en train de se séparer. Professionnellement, sa vie n’est pas toujours facile : lorsqu’elle trouve un emploi, cette géomètre de profession est souvent partagée entre son éthique qui lui ordonne d’être scrupuleuse et intègre dans son travail et la tentation de se soumettre aux desiderata de ses employeurs, très souvent adeptes de la magouille. Cette situation, elle est en train de la vivre dans la mission qui vient de lui être confiée : devant mettre à jour des cartes topographiques concernant un grand terrain sur lequel doit être construit un énorme complexe immobilier, elle s’aperçoit que les documents de base sur lesquels elle doit travailler, probablement falsifiés, ne correspondent pas à la réalité. Une grave atteinte à l’environnement est à attendre du projet envisagé. C’est alors que lui apparaît la vision d’une femme coiffée d’un voile, une femme qu’elle seule peut voir et qui cherche à la convaincre de faire en sorte que ce soit une église qui soit construite à la place du complexe immobilier. En mélangeant réalisme et événements surnaturels, on a l’impression que Gianni Zanasi part sur les traces de sa compatriote Alice Rohrwacher. On n’est donc pas vraiment surpris de retrouver Alba Rohrwacher dans le rôle principal. Face à ce film bien réalisé, bien interprété et qui s’avère très riche dans sa thématique, on regrette juste que le réalisateur et ses scénaristes donnent l’impression d’avoir eu du mal à accoucher de la conclusion.
L’irruption du fantastique dans un univers rationnel est toujours prétexte à questionner nos certitudes de manière ludique. Troppa Grazia exploite très bien ce concept, qui plus est sous l’angle comique, ce qui lui donne une touche particulièrement légère. Au-delà de son pitch prometteur, Troppa Grazia est également séduisant par ses personnages énergiques, qui restent toujours positifs quelle que soit la gravité de la situation. On ne peut que se laisser irradier par cette bonne humeur contagieuse que dégage ce feel good movie qui devrait ravir un large public. Ce film a été récompensé par le Label Europa Cinemas.
Une fable existentielle intriguante mais finalement assez vaine sur le quotidien d'une géomètre laxiste, bousculée par l’apparition de la Vierge Marie, malgré la présence de la solaire Alba Rorhwacher. 1,75
Troppa grazia n'a rien à voir avec le récent L'apparition, que ce soit en termes d'ambition ou de structuration. Le film de Gianni Zanasi (Notamment remarqué pour Ciao Stefano) laisse très circonspect quant à ses visées réelles avec la Vierge Marie qui surgit d'un coup dans l'Italie contemporaine aux yeux d'une géomètre mère célibataire, qui n'est même pas croyante mais très confuse dans sa vie. S'agit-il d'une parabole sur le manque de spiritualité de notre époque, qui n'a foi que dans le supposé progrès ? Peur-être mais les ruptures de ton et le ton ironique qui tend vers la comédie ont de quoi perturber dans ce qui s'apparente à une fable dont on a peine à saisir toutes les subtilités. Une fois que l'on a renoncé à chercher le pourquoi du comment, cela va déjà mieux et on peut admirer la qualité plastique de la photo de Troppa grazia et, surtout, oh oui surtout, l'extraordinaire talent d'Alba Rohrwacher, sans nul doute l'une des toutes meilleures actrices actuelles, tous continents confondus. Grazia à elle, le film est regardable et même parfois divertissant.
Une jeune mère célibataire travaillant en qualité de géomètre va voir apparaître dans sa vie ce qui au départ pouvait ressembler à une réfugiée et qui va s'apparenter à la Vierge Marie. Le réalisateur, sous prétexte d'un message écolo, mélange les genres et malgré le brio d'Alba Rohrwacher nous sert une soupe indigeste oscillant entre comédie et drame psychique. Pour ne rien arranger, les seconds rôles n'apportent rien au film, que ce soit l'ex compagnon qui veut reconquérir le cœur de Lucia ou sa fille qui subit ce malaise. Bref, cette apparition ressemble beaucoup à un film raté.