Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
El G.
3 abonnés
55 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 24 avril 2019
Une claque monumentale que ce long métrage mexicain d'un réalisateur inconnu et au casting étonnant.Dans un Mexique dystopique,une petite fille prénommée Huck(les fantômes de Mark Twain ne sont pas loin) tente de survivre avec son père dans un paysage désertique régi par les narcotrafiquants qui n'hésitent pas à enlever enfants et femmes.Souvent enchaînée et casquée,elle est,avec son petit groupe d'amis camouflés dont l'un a perdu un bras,le témoin de la déréliction de la société mexicaine;un seul but pour ces derniers,récupérer le bras auprès d'un narco ultra protégé.Une atmosphère irréelle,des couleurs chaudes ,une violence latente et hallucinante(cf:Huck courant parmi des cadavres matérialisés par des figures de papier),un film coup de poing qui nous rappelle que le monde de Huck n'est finalement pas si loin.Glaçant.
Julio Hernández Cordón décrit un Mexique désertique aux accents apocalyptiques. Un père accro aux drogues tente de protéger comme il peut sa fille dans une caravane. Son épouse et l’une de ses filles ont été enlevées car on raconte que les filles disparaissent lors de soirées où les narcos font des matchs de baseball. Alors la petite fille se cache et sort avec un masque. « Cómprame un revólver » est le drame fantasmé d’un monde malade. La mise en scène se veut mythologique mais impose au spectateur une attention totale pour une bonne compréhension. Entre réalité sociale et onirisme « Buy me a gun » en anglais, s’avère être totalement perché. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Le film est avare en explications, il se contente de 3 phrases en début de générique. Passé cela, le film est prenant, le père et sa fille sont attachants et on suit leur survie avec enthousiasme, même si leur avenir semble compromis dans ce monde surarmé, où les femme ont quasiment disparu.
Une dystopie cruelle sur la mainmise des narcotrafiquants au Mexique, vue à travers les yeux d’une petite fille qui oscille entre sublimation du réel et perte d’innocence. Un point de vu très intéressant et décalé (entre réel et magie) sur cette société enfermée par la loi des cartels.
J’ai beaucoup aimé ce film qu’est loin d’être parfait, pour moi le réalisateur essaie de nous mettre face à une réalité absolument effrayante sur le rapport de l’enfant face à la violence qu’il vit au quotidien de nos jours et nous invite à réfléchir à ce qui nous attends ...
Voilà un petit film intéressant….Il y a , des similitudes dans la réalisation, avec Mad Max, Quentin Dupieux, voire Stephen King pour les livres, si inspiré d'un livre ???? Je dois avouer que c'est très futuriste et complètement baroque...Un père protège sa fille dans un monde chaotique (où les femmes sont devenues de plus en plus rares)….La réalisation du film est propre, il se passe pas mal de choses, les images sont belles, la musique discrète est appropriée…..les tons ocres du terrain de base Ball, du désert sont agréables, et le rythme du film ne laisse pas de temps mort…le scénario est simple et mélancge ambiguïtés et rêveries dans une sauce béchamel violence….Le ton du film est celui d'un genre devenu récurrent, le post apocalyptique…..J'ai aimé le format court du film, une heure 20, et l'ambiance ?????c'est du cinéma baroque, original avec modération, ça se laisse voir, mais c'est loin d'être un phénoménal (un trop grand mot d'ailleurs) ; a voir pour des cinéphiles un peu désabusés ou après un petit restau entre amis….
Dans un Mexique dystopique où la violence des cartels fait rage, une petite fille vit avec son père dans la crainte des enlèvements. Junkie, il a déjà perdu sa femme et sa fille aînée et impose à sa cadette le port d'un masque pour cacher son sexe et tromper d'éventuels kidnappeurs. Il a la charge de l'entretien d'un terrain de baseball que fréquentent quelques voyous.Un jour, le caïd l'invite à son anniversaire.
Julio Hernández Cordón a déjà réalisé sept longs métrages. Projeté à la dernière Quinzaine des réalisateurs, "Cómprame un Revólver" est le second seulement à sortir en France. Il s'inscrit dans une longue généalogie de films mexicains décrivant la violence insensée qui gangrène ce pays et dont les plus faibles - les femmes, les enfants... - sont souvent les victimes : "Les Élues", "Miss Bala", "Después de Lucia", "La Zona"...
Dans un décor à la "Mad Max", "Cómprame un Revólve"r raconte l'innocence fracturée de l'enfance. On comprend vite que l'amour d'un père cabossé ne protègera guère la petite Huck d'une société régie par la loi du plus fort. Elle trouvera plus de secours dans la bande de petits orphelins qui rôdent autour du terrain.
"Cómprame un Revólver" est un film éprouvant. La tension permanente laisse augurer une explosion de violence dont ses héros, à chaque instant, risquent d'être victimes. Mais, bien vite, cette tension tourne à vide. À force de ne rien expliquer (qu'est-il arrivé aux femmes disparues ?), à force de refuser toute psychologisation de ses personnages, à force de se complaire dans des plans esthétisants, Julio Hernández Cordón se perd et nous perd.
Impossible d’éviter le mot « violence » dans un film qui pendant une heure et demie pose une question lancinante : est-ce possible à ce point ? Un père drogué dont une des filles et la femme sont prises en otage, vit avec sa petite dernière enchaînée pour que les bandes de voyous fous déboulant régulièrement sur le terrain de baseball qu’il entretient ne l’emmènent pas. Les enfants fracassés qui survivent alentour ne pourront que reproduire monstruosités et meurtres dont ils sont témoins. Les eaux du canal qui leur permettent de s’échapper, les mèneront en enfer. Là où l’humanité a perdu son innocence et tout espoir. La familiarité des Mexicains avec les trépassés n’alimente plus seulement une mise en scène folklorique qui ne fait même pas peur. Alors qui nous sortira de nos effrois, de nos aveuglements face à la mort ? Si les artistes sont les révélateurs de l’époque, les productions de là bas sont dans les couleurs les plus sombres.
Ca peut paraître un monde d’ailleurs, des enfants dans des cages, des gardiens armés et cette petite fille qui cache son visage derrière un masque de Hulk pour ne pas révéler son identité. Mais la manière dont Julio Hernández Cordón aménage cet environnement hostile en cour de récréation incite le spectateur à en savoir plus sur ce peuple de trafiquants et d’hommes libres à leurs côtés, mais si assouvis à leur pouvoir. Un monde de demain, proche de l’apocalyptique destin d’une humanité sans frontière, ni morale ? Tout ce que contredit joliment la bande de copains de Hulk qui se faufilant au milieu des fusillades, gagne chaque jour un peu plus de leur liberté. Mais le danger est toujours présent et Hulk qui par inadvertance vient de découvrir le vrai visage du chef des rebelles doit maintenant redoubler de vigilance. Comme une fable sur l’enfance portée par la réalité des grands, un grand film et paradoxalement parfois très beau . Pour en savoir plus :lheuredelasortie.com
En recréant un univers sombre et pesant à la Mad Max avec très peu de moyens, Julio Hernández Cordón parvient à exprimer avec efficacité l’horrible oppression des narcotrafiquants sur la population mexicaine. Le monde créé par Julio Hernández Cordón est fort, sombre, oppressant mais heureusement parsemé de quelques fulgurances oniriques bienvenues qui viennent illuminer le récit et permettent aux spectateurs de respirer. Cette dystopie est subtile dans le portrait des personnages qu’elle dépeint pour ne pas tomber dans le manichéisme crasse. Le père a beau être courageux et faire tout son possible pour sa fille, il ne reste pas moins complice du système et lui-même toxicomane. Seul le personnage de Huck, référence au chef-d’œuvre de la littérature américaine Huckleberry Finn, apporte un peu d’espoir dans cet univers. Si la fable et les symboles fonctionnent, on ne peut pas en dire autant du récit qui repose souvent sur des décisions peu rationnelles de ses personnages. Du coup, on a de la peine à cerner les motivations de ces protagonistes et à s’intéresser pleinement à leur histoire. Cette confusion scénaristique empêche Cómprame un revólver de s’affranchir du statut de bonne série B.