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traversay1
3 572 abonnés
4 861 critiques
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3,0
Publiée le 7 septembre 2018
Découvrez la vie au quotidien d'un prostitué qui a aussi une âme romantique. Ce qui n'est pas le cas de beaucoup de ses condisciples et bien entendu nullement de ses clients. Si Sauvage tourne exclusivement autour de son héros qui vit de façon précaire et qui joue à la roulette russe avec sa santé, le film montre pourtant énormément ses passes, en grande partie de façon explicite. Pas de tabou sur le sexe et beaucoup plus en définitive sur les sentiments, c'est une option narrative assez surprenante et il est difficile de ne pas voir une certaine complaisance dans le sordide dans plusieurs scènes salées. On comprend bien l'envie de Camille Vidal-Naquet, le réalisateur, de donner un aspect documentaire à son long-métrage mais jusqu'à preuve du contraire il s'agit d'une fiction qui cherche une épaisseur romanesque sans se donner vraiment les moyens d'y parvenir. Et comme la mise en scène n'a rien d'ébouriffant, on reste assez souvent plaqué au niveau d'un réalisme cru qui rabaisse le spectateur au rang de voyeur. Ces réserves ne doivent pas faire oublier malgré tout l'excellence de l'interprétation de Félix Maritaud, remarquable du début à la fin, y compris dans les moments les plus chauds et inconfortables.
Plongé dans des abîmes de violence, le parcours du personnage ressemble à une propension à l'auto-destruction et à la recherche du danger. Libre, sauvage, innocent mais vulnérable qui plus est dans un environnement impitoyable. L'acteur principal, buté et magnétique, crève l'écran. On l'avait aperçu dans le récent "Couteau dans le coeur" thriller-giallo dans le milieu du porno gay 70's avec Vanessa Paradis. "Sauvage" donc, est éprouvant mais fascinant dans sa noirceur quitte à parfois tomber dans le cliché.
Un très beau film sur le désir, l'amour et la fragilités des êtres. Le film dépasse immédiatement toute problématique gay pour embrasser quelque chose de plus universel qui nous parle intimement. la mise en scène est puissante et les acteurs bouleversants.
« Sauvage », un titre approprié pour définir ce personnage qui vit de manière primitive et violente dans la jungle de la prostitution masculine parisienne. Ce film bien écrit nous plonge dès les premières images dans une ouverture intelligente qui annonce clairement le film un peu comme l’avait déjà fait François Ozon dans « le temps qui reste ». Il s’agit ici du premier film de Camille Nidal-Naquet qui signe un long métrage puissant et qui met surtout en lumière un jeune acteur, Félix Maritaud, qui tient pour la première fois le rôle principal, après avoir commencé sa carrière très récemment dans « 120 battements par minutes ».
Felix Maritaud incarne le rôle de Léo. Il passe ces journées à jongler de manière dichotomique entre la prostitution et la drogue, sans transition et en n’ayant aucune autre activité. Léo est sauvage, brut et perdu. On ne connait ni son nom ni son passé. Hors du temps, sans envie ni passion, il ne semble avoir aucun intérêt à la vie et n’a aucun projet. Sa vie, ou plutôt sa survie, ses rencontres et tout ce qui l’entoure est violent, sale et les événements qui jalonnent son parcours sont souvent à la limite du supportable. Rien ne semble possible et la lueur du bonheur coule sur lui tel une goutte d’eau dans une mare d’huile. Pourtant Léo reste profondément honnête, sensible et l’empathie ne le quitte jamais. Il a gardé l’innocence de l’enfance mais il collectionne physiquement les stigmates de sa triste vie comme des tatouages a qui il ne prête aucune importance. Mais comment aimer et être aimé si la vie ne semble plus avoir aucun intérêt et si on ne lui donne plus aucune valeur ? Rousseau disait qu’il ne fallait pas confondre amour de soi et amour propre. Deux notions qui ne semble plus avoir aucun sens et avoir déserté de manière irréversible la vie de Léo. Une chose est certaine, Felix Maritaud est impressionnant de vérité et de justesse dans ce rôle qu’il mène à la perfection et avec une réalité remarquable et déconcertante.
Bref, Sauvage est un film à la fois glauque et pudique, brutal et doux, dérangeant et réussi. Il se laisse regarder sans ennuis, mais il créait des émotions souvent désagréables et durs. A voir sans aucun doute, mais pour un public averti.
Il ne suffit pas de conter avec un panel d’acteurs plus ou moins attirants (dans le genre) d’un sujet brûlant, plus ou moins trash et d’une caméra emportée (a l’épaule) pour accoucher un bon film... encore faut-il le savoir diriger, lui donner une certaine consistance et justement ici c’est-ce qui manque et donc l’on risque de s’ennuyer fortement. C’est vrai que les personnages transpirent vérité et authenticité de par tout (c’est le cas de le dire) mais c’aussi vrai que les dialogues ne rentreront pas dans les anales de la littérature et un film ne peut pas être complet avec le seul apport de sueurs et de sang. Le personnage protagoniste est l’axe unique d’une histoire de rue, vécue aujourd’hui le jour avec la seule nourriture de drogues et sexe, alors qu’il cherche l’affection, la tendresse, dans un monde de brutes... La fin, un peut incongrue, m’a laissé un peu patraque.... Malgré tout ce que je viens de dire, je le conseille, ne serait-ce que pour avoir un aperçu de la dureté de cette vie de rue, remplie de sexe dur, drogues dures, amours durs et argent, dit fácil....?
Ce type de film là, on l'a déjà vu 1000 fois. Un trip naturaliste, 'brut', une émission de 'strip tease' avec davantage de longs plans sur les regards pour faire cinéma ... Mais oú sont les nouveautés? Les idées? Oú est le film en fait?
Attention ! Film ultra réaliste qui laisse des traces. D'abord un immense bravo pour Felix Maritaud, jeune acteur lumineux qui porte, supporte et incarne le film. Dans le rôle d'un prostitué mâle, il nous amène dans les basfonds de son "activité". Illettré, immature, inconscient, il croise d'autres compagnons d'infortune dans une descente aux enfers ininterrompue. Le spectateur ne sort pas totalement intact de ce voyage. La violence du propos et de la réalisation choquent. Malgré des répétitions et quelques longueurs, "Sauvage" vous poursuivra longtemps par la puissance de son interprétation et de ses images.
Des passages assez violents visuellement, je me suis senti plusieurs fois mal à l'aise. Le personnage principal est attachant. Après ce film est réservé à un public averti du fait de scènes de sexe assez explicites et parfois dérangeantes.
Ce film n’est pas un chef d’œuvre mais le jeu de Felix Martinaud l’est. Il dévore littéralement l’écran et nous avec. Aussi gracile que félin, aussi sauvage que sensible, aussi doux que rageur, tel un faon dans les phares d’une voiture, il nous éblouit par sa grâce instinctive comme Béatrice Dalle avait pu nous mettre KO dans « 37,2°c le matin ». Le réalisateur nous montre cet animal blessé, que personne n’a réussi à apprivoiser et qui tente d’aimer et d’être aimé avec le désespoir de ceux qui n’ont rien, rien à perdre et peut-être que peu à gagner. Merci au réalisateur d’avoir construit un si bel écrin à cet acteur qui a pu nous montrer toute la démesure et la puissance de son jeu et nous toucher par son subtil mélange de pureté et de noirceur.
"Sauvage" est une simple love story : celle d'un junky qui cherche l'amour en se prostituant et qui tombe amoureux d'un gigolo que seul l'argent intéresse. Un amour impossible. Un amour trash. C'est très bien joué, le jeune Félix Maritaud est formidable dans un rôle très délicat, la réalisation est bien menée, pourtant le film rate son objectif. En voulant choquer pour interpeller la critique, Camille Vidal-Naquet a donné trop de place au corps, à la sexualité et à la violence. Il aurait fallu habiller ses personnages. On cherche vainement les sentiments entre les poils, les bites et les plugs anal. C'est bien filmé mais c'est froid. C'est dommage pour une histoire d'amour.
" sauvage " récompense pendant la semaine de la critique au dernier festival de cannes est un drame puissant .En effet même si le dénouement ma laisse un peu sur ma faim, le parcours de ce jeune prostitué brillamment interpréter par Félix Mariteaud m'a bouleversé, trouble démontrant à quel point le milieu gay et de la prostitution peut être violent et sans espoir.
Une claque, un film bien glauque et cru qui m'a mis souvent mal à l'aise, pour publique averti. Qu'on aime ou pas, on ne peux pas en ressortir indifférent, belle prestation de l'acteur principal qui n'a peur de rien et se met à poil dans tous les sens du terme.
Félix Maritaux électrise ce film dur et violent évoquant le monde de la prostitution masculine et de la drogue . Sa présence, sa sensibilité tout son amour qu'il donne et essaie de recevoir en retour font que ce film cru reste supportable. 3 scènes extrêmement tendre et émouvantes m'ont convaincu que c'est 1 bon film original bien filmé.
Vous avez été impressionnés par Félix Maritaud avec 120 Battements Par Minute ce film est pour vous. Du monde dans la file d'attente j'étais assez surpris. Première scène juste magistrale, à peine 1mns30 du film écoulée on savait à quoi s'attendre. Une prestation talentueuse de Félix Maritaud précédemment présent au cast de 120bpm présageait un bon sentiment. 1h30 et quelques moments bouleversants, de moments cocasses le film prend fin avec une grande finesse et une soundtrack absolument géniale. Le film est incroyablement filmé avec une caméra assez libre qui pourrait faire penser à un documentaire mais au final absolument pas. Pour public averti
Léo a vingt-deux ans. Il se prostitue. Il vit à la rue, se nourrit de fruits volés ou de détritus, se lave dans une flaque d'eau sale. Sa santé s'en ressent.
Le premier film de Camille Vidal-Naquet flirte avec le documentaire. Son sujet est dur sinon glauque : la prostitution masculine. Il le filme frontalement sans l’esthétiser, comme l'avait fait par exemple récemment "Brothers of the Night" de Patric Chiha. S'il ne quitte pas d'une semelle Léo, il montre les "tapins" qui l'entourent, une petit bande cosmopolite où les étrangers, dont on imagine volontiers que leur situation au regard du droit du séjour n'est pas forcément régulière, prédominent.
"Sauvage" est transcendé par son acteur principal. Félix Maritaud, remarqué dans "120 battements par minute" - où il jouait le rôle ingrat de l'amant de Nahuel Perez Biscayard avant sa rencontre avec Arnaud Valois - donne à Léo une troublante authenticité. Léo a gardé l'innocence de l'enfance - dont on ne saura rien mais qu'on imagine malheureuse. Il tapine sans l'avoir vraiment choisi et sans avoir conscience de le subir. C'est pour lui un mode de vie "normal" faute d'en connaître aucun autre.
Comme "Brothers of the Night", Camille Vidal-Naquet montre que les tapins masculins sont majoritairement hétérosexuels. C'est le cas de Ahd (Eric Bernard) dont Léo se rapproche et auprès duquel il aimerait trouver une tendresse, un havre que sa vie lui refuse. Il montre aussi, sur un mode quasi-documentaire, les atteintes à la santé que la prostitution provoque. À trois reprises Léo est dans le cabinet d'un médecin - la première fois pour la première scène, surprenante, du film, la deuxième pour la plus belle et la plus émouvante.
"Sauvage" montre la prostitution sans l'euphémiser. Le film, interdit aux moins de seize ans, filme les corps nus, les sexes en érection, les fellations tarifées. Il interroge en passant la situation des handicapés et des personnes âgées réduits à recourir aux services de prostitué.e.s pour échapper à leur solitude sexuelle. Il contient une scène révoltante où Léo devient le jouet des pulsions sadiques d'un couple SM.
L'accumulation de ces vignettes joue au détriment de l'ensemble qui fait parfois du surplace. Le postulat de départ est clair : Léo est un "sauvage" que le réalisateur se refuse à juger. Mais sa santé déclinante et la rencontre d'un amant aimant qui lui offre l’espace d'un instant une planche de salut ne suffisent pas à en faire un film consistant.