36 heures de la vie d'une femme. Anna, un jour, raconte une vie lambda, celle d'une épouse, d'une mère de 3 enfants, d'une salariée. Problèmes domestiques, de couple, d'organisation de travail, d'emploi du temps surchargé... De cette existence banale et universelle de superwoman quadragénaire au bord de la crise de nerfs, on guette les signes avant-coureurs de la dépression ou de la remise en question. Le sujet n'est pas très éloigné du film grec Her Job qui avait pour lui un aspect plus contemplatif et esthétique. Moins réaliste, si l'on veut, mais beaucoup plus cinématographique. Anna, un jour, est presque dénué de dramaturgie, le regard de la réalisatrice, Zsófia Szilágyi, est bienveillant mais n'accorde pas plus à cette femme symbole, devenue comme invisible y compris aux yeux de son mari. Comme il suit pas à pas la densité de l'existence d'Anna, durant un jour et demi, le spectateur ne s'ennuie pas mais il doit chercher de petits interstices pour comprendre la psychologie de cette femme dont le trop plein dans l'existence dissimule le vide affectif et identitaire. Malgré la belle incarnation de son interprète principale, Zsófia Szamosi, Anna, un jour, peine à s'élever au-dessus d'une simple radiographie d'une vie anonyme écrasée par un véritable esclavage aliénant au quotidien et aux autres.