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velocio
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3,5
Publiée le 4 octobre 2018
Présenté à la Semaine de la Critique de Cannes 2018, "Chris the swiss" est le premier long métrage de la réalisatrice suisse Anja Kofmel. Il s'agit d'un documentaire d'un genre un peu particulier puisqu'il mélange images d'archive, travail d'enquête avec des interviews et séquences d'animation en noir et blanc. Le but recherché par la réalisatrice : arriver à comprendre ce que son cousin, le journaliste Christian "Chris" Würtenberg, était aller faire au cœur du conflit qui a embrasé l'ex-Yougoslavie au début des années 90, comment il s'était retrouvé participer au conflit au sein d'une milice croate d'extrême droite, comment il était mort. Si, finalement, elle n'arrive pas trop à comprendre quel genre d'homme était son cousin, elle nous montre clairement que, dans un tel conflit, il n'y a pas vraiment de camp "meilleur" que les autres, tous étant impliqués dans des crimes de guerre. Elle nous montre aussi comment on transforme des soldats en bouchers et les responsabilités de l'église catholique, et plus particulièrement de l'Opus Dei, dans le conflit. Un film fort et passionnant.
Christian Wurtemberg était suisse. Journaliste de guerre, il avait rejoint la Croatie en octobre 1991. Il trouva la mort dans des circonstances mystérieuses en Slavonie, sur le front serbe, après avoir rallié un groupe de volontaires internationaux. Anja Kofmel avait dix ans à peine lorsque son cousin est mort. Devenue réalisatrice, elle mène l'enquête sur sa mort en interviewant sa famille et en se rendant en Croatie.
"Chris the Swiss" était le surnom bon enfant donné à Christian Wurtemberg dans les rangs de la milice croate qu'il avait ralliée. C'est le titre bon enfant d'un film exceptionnel. Il s'agit d'un documentaire qui raconte une "guerre sale", celle qui opposa la Serbie et la Croatie au moment de la Yougoslavie. Il le fait par la bouche de la réalisatrice qui se met volontiers en scène dans sa quête, sans jamais verser dans l'exhibitionnisme ou le sentimentalisme. Pour les scènes de flashbacks, elle a eu un coup de génie. Au lieu de les faire jouer par de mauvais acteurs dans des décors vaguement reconstitués, elle a eu l'idée de les dessiner, dans un style expressionniste qui rappelle inévitablement "Valse avec Bachir".
Ce mélange entre images documentaires et animation n'est pas une nouveauté. Des films aussi excellents que "Couleur de peau : miel" (sur l'enfance d'un jeune Coréen adopté par une famille belge) ou "Le Voyage de Monsieur Crulic" (sur la mort d'un Roumain dans une prison polonaise) l'avaient déjà utilisé. Mais il est utilisé ici avec un parfait équilibre.
Volontiers pédagogue, "Chris the Swiss" nous raconte un épisode méconnu de l'éclatement de la Yougoslavie, qui précède le siège de Sarajevo et la guerre en Bosnie. Et "Chris the Swiss" nous touche par l'évocation du destin funeste de ce jeune journaliste, intelligent et sensible, qui découvrit à ses dépens que la guerre n'est jamais belle.
Un journaliste est mort en Croatie en 72. Sa cousine cherche à retrouver les circonstances de cette disparition sans que la déploration ne submerge la recherche d’une vérité difficile. A travers ce destin individuel, reviennent à la surface bien des aspects d’un conflit où l’institution européenne s’est montrée défaillante. Dans la Croatie vue par certains comme dernier parapet de la chrétienté, des journalistes sont sortis de leur rôle quand des héros à tristes figures estimaient que l’égorgement était plus sûr que l’étranglement. Les images d’autobus mitraillés qui ressemblent aux nôtres alternent avec des dessins animés, le cauchemar ne se distingue pas des noires réalités, l’intime croise l’universel. Au bout de cette enquête les réponses ne sont pas assurées; les chemins qui y mènent, tortueux, piégés, nous ont instruits et remis en tête des épisodes trop vite oubliés.
Au cours de la guerre civile, le cadavre d’un jeune journaliste est découvert en Croatie le 7 janvier 1992. Celui-ci était vêtu de l’uniforme d’une troupe de mercenaires internationale. Vingt ans plus tard, sa cousine enquête sur sa mort. A la fois film d’animation et documentaire avec des interviews d’aujourd’hui et des vidéos d’époque, « Chris the Swiss » fait rôder le fantôme de cet inconnu durant toute l’enquête. Car si personne n’a jamais entendu parler de lui auparavant, il pose surtout la question de la place du journaliste en temps de guerre. Les notes de Chris plonge alors le spectateur dans la complexité du conflit d’une Guerre Civile. Malheureusement les illustrations n’apportent pas le soutien espéré au récit et ne résonnent alors que comme des interludes. L’atmosphère manque terriblement d’énergie et se donne le genre d’un document classé secret. Malgré tout l’intérêt du sujet, on s’ennuie très vite. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Ce documentaire animé réalisé par la cousine de Chris est très intéressant. Elle cherche à comprendre le destin de ce journaliste qui va au gré des rencontres s'enrôler dans un parti d'extrême droite pendant la guerre des Balkans. C'est très instructif mais aussi poétique et la réalisatrice effectue un travail de recherches très abouti. Cela permet de mieux comprendre ce personnage avide de sensations fortes et prêt à défendre des causes qui lui couteront la vie.
Anja Kofmel suit les traces du journaliste suisse Christian Würtenberg qui n'est autre que son cousin. Parti en ex-Yougoslavie pour rendre compte de la guerre civile en cours, Chris y trouvera mystérieusement la mort le 7 janvier 1992 à Vukovar. Dans ce premier film, Kofmel se place sur les traces de Chris et mène une enquête personnelle narrée en voix off pour tenter d’éclaircir les circonstances de son décès. Son documentaire mêle prises de vue réelles, images d’archives et séquences animées. Ce cinéma d’animation réalisé en noir et blanc fait immédiatement penser à celui de Valse avec Bachir (Ari Folman, 2008) et apporte une part d’onirisme à Chris the Swiss. Étayée par quelques témoignages, l’enquête n’éclaire guère les conditions du décès d’un journaliste n’ayant visiblement pas tenu son rôle de simple observateur neutre. Plombé par un aspect trop personnel, Chris the Swiss esquisse à peine une réflexion sur le journalisme de guerre et les processus menant un non belligérant à le devenir.
Ce très beau documentaire aborde un thème peu traité dans les films distribués en France : la guerre en Croatie (les faits relatés se déroulent fin 91/début 92, bien avant le début de la guerre en Bosnie). Il s'agit d'une enquête menée par la réalisatrice pour éclaircir les circonstances du décès de son cousin. Le procédé est classique : reportages, interviews et témoignages, images d'archives...La grande originalité du film, c'est d'évoquer le parcours de Chris à l'aide de très belles séquences d'animation, s'intégrant fort bien au film. Le film évoque par ailleurs un point particulier de ce conflit (à la base une guerre d'indépendance) : sa récupération par des mouvements plus ou moins liés à l'extrême-droite européenne, et la présence sur place de milices relevant de ces mouvements. C'est l'une de ces milices qu'avait rejointe (brièvement) Chris (une idéologie qu'il ne partageait pas). L'enquête permettra à la jeune femme de comprendre les motivations de Chris, et d'éclaircir les circonstances de son décès.. Avec des révélations d'ordre plus général à la clé...
Articulé autour des souvenirs d'enfance de la réalisatrice, cousine du personnage principal, le film rend compte de la violence et de l'absurdité de la guerre sans prendre parti pour un camp et sans pathos. L'interview des mercenaires (peut-être ceux-là même qui ont provoqué la mort de Chris) et le témoignage du détenu Carlos sont des moments forts du film et rendent compte de l'impressionnante recherche menée par la réalisatrice. Ses dessins qui évoquent ses cauchemards d'enfants soutiennent le climat oppressant généré par le sujet du documentaire.