Selma (Golshifteh Farahani) revient en Tunisie pour y installer son cabinet de psychanalyse. Cette pratique est méconnue dans ce pays, Selma va donc devoir expliquer son métier et trouver sa clientèle, elle devra aussi obtenir une autorisation officielle pour exercer. Le film n’est pas ennuyeux à mourir mais je l’ai trouvé assez inintéressant. En effet, les sujets sont à peine effleurés, rien n’est creusé : ni l’histoire de ses patients (comme l’imam par exemple ou le boulanger qui s’habille en femme), ni l’histoire personnelle de Selma (pourquoi est-elle revenue en Tunisie, quel lien a-t-elle avec le reste de sa famille...). Ce qui m’a également dérangé, c’est que, sous couvert d’humour, on passe par tous les clichés : les tunisiens passent pour des imbéciles, et elle, qui vient de Paris, se sent obligée d’avoir toutes les attitudes de la femme libérée / moderne / occidentale. Plusieurs scènes censées être humoristiques ne le sont pas car on sent venir les chutes des blagues ou bien on est totalement dans les clichés et la caricature. C’est un film que j’oublierai vite.
Depuis "A propos d'Elly", je suis subjugué par Golshifteh Farahani. Et pour tout dire, elle sauve un peu ce film. Parce que la caricature montre ici ses limites. Mais la satire permet d'aborder nombre de sujets graves avec un peu de légèreté. Et quand je dis "nombre de sujet" ... là, nous sommes servis ! Idées préconçues sur la France, cliché sur le retour au pays, mariages forcés, homosexualité refoulée, impéritie de la police, laxisme des administrations, imam déroutés ... Le récit aurait sans doute gagné à s'attarder sur quelques-uns seulement. Il reste un film léger, souvent drôle où Golshifteh Farahani est rayonnante !!
Le regard porté sur la société tunisienne post dictature Ben Ali se veut "drôle", distancié .. à la façon des comédies sociales et populaires italiennes des années 60-70 (c'est ce qui a inspiré la realisatrice). Soit. Mais la sauce ne prend pas. On ne s'amuse pas du tout des petits travers d'une société qui retrouve son souffle et qui sont grossis parfois sans finesse (l'homme retranché au hammam par exemple). Ce "petit" film est porté par une actrice resplendissante, G. Farahani, bien seule dans ce projet pas du tout abouti.
Un film sympathique qui propose une série de personnages ou de scènes parfois très réussis, parfois invraisemblables ou de l'ordre du cliché gentillet . Néanmoins l'absence d'une véritable intrigue , et la volonté de montrer sans choquer, au fond ,personne , avec de surcroît une actrice parisianno-iranienne que l'on aime beaucoup mais qui n'est pas tunisienne ou franco-tunisienne, en font un premier film inégal tantôt malin tantôt un peu égaré et où la psychanalyse n'est qu'un vague prétexte . Il faudra d'ailleurs revenir un jour sur ce terrain scénaristique .
Magnifique Golshifteh Farahani pour interpréter une psychanalyste ! Ce film traite avec subtilité d'une pratique souvent décriée. Comment une pratique fondée sur l'usage de la parole vraie entendue par une oreille attentive peut-elle avoir un effet libérateur ? Voilà ce que nous montre avec légèreté, humour et dans un pays improbable ce joli film.
Cette immersion dans la Tunisie post-printemps arabe de 2011, qui a vu la chute de Ben Ali, montrée sous un œil d’une « blédarde » qui rentre au pays après un séjour en France est amusante. Ce regard sans complaisance et par petites touches sur les questionnements de la population du Maghreb est d’autant plus rare qu’il est à saluer pour ce premier film de Manele Labidi. Néanmoins, le film aurait mérité de pousser plus loin encore certaines directions. Rome ne s’est pas faite en un jour et ce « Divan à Tunis » est la première pierre d’une introspection plus globale qui aura sans doute lieu dans les prochaines années. Enfin, comme toujours, j’adore l’interprétation de Golshifteh Farahani qui tire vers le haut les films auxquels elle participe (« Santa & Cie » (2017), « Les Deux Amis » (2015), « Syngué Sabour – Pierre de patience » (2013), « A propos d’Elly » (2009)….).
« Un divan à Tunis » est le premier long-métrage de Manele Labidi, et le film que je devais voir le 17 mars (premier jour du confinement) … mais que j’ai enfin pu voir grâce aux « Immanquables de l’été ». Comme dit dans la bande annonce, on suit les péripéties de Selma, jeune franco-tunisienne, qui – portrait de Sigmund Freud coiffé d’un fez en mains - revient à Tunis pour faire bénéficier ses compatriotes de la psychanalyse. Les patients sont un peu trop caricaturaux mais avec un touchant imam déboussolé depuis que sa mosquée a été envahie par les salafistes et que sa femme – fervente des feuilletons turques – est partie en Turquie. Selma s’est installée sur la terrasse de son oncle et participe ainsi à la vie mouvementée de cette famille avec une cousine assez singulière. Elle est surtout confrontée aux difficultés habituelles dans le Maghreb, avec un policier flanqué de 2 subalternes absurdes et « sans alcootest du fait de restrictions budgétaires », mais qui « veut faire son travail » … et d’une cheffe de service au Ministère de la Santé où il faut obtenir un certificat de pratique, cheffe de service plus intéressée à vendre de la lingerie et des foulards qu’à faire avancer les dossiers. Bref un film fort bien interprété mais se laissant parfois débordé par sa bande musicale et qui in fine est plaisant à regarder mais dont on ressort en restant un peu sur sa faim ! J’attends donc le second film de cette jeune réalisatrice franco-tunisienne.
J'ai bien aimé ce premier film gentiment moqueur de la réalisatrice tunisienne Manèle Labidi Labbé.
Selma, psychanalyste célibataire, arrive de Paris chez sa tante et son oncle dans une banlieue tunisienne. Elle ouvre un cabinet au dernier étage de la maison familiale. Elle peine à trouver une clientèle et lorsque la chance lui sourit, elle réalise qu’elle n’a pas l’autorisation d’exercer. Entre deux séances avec ses patients, elle doit cohabiter avec sa famille et convaincre un policier de la laisser pratiquer son métier malgré les lenteurs administratives.
En filigrane et par touches, Manèle Labidi Labbé propose son regard sur la Tunisie d’aujourd’hui.
Ce portrait de femme, très bien joué, ponctué d’ellipses ou plutôt de non dits est attachant et léger, parfois burlesque. Si l’humour peut ne pas convaincre tout le monde, je dois dire que j’ai souvent souri.
A voir surtout pour l’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani.
Certains sujets mériteraient d'être plus approfondis, l'humour très présent pourrait s'éclipser pour laisser le fond de certains échanges s'exprimer . on passe un très bon moment .
Chronique douce amère d'un retour au bled, le film se révèle être un constat accablant malgré la bienveillance du réalisateur. Au mieux, parlons du portrait d'un pays en phase de transition, au pire, de l'échec du printemps arabe. Entre les mentalités affreusement arriérées, l'administration sinistrée et improductive, la police fasciste, etc... le tout traité avec la légèreté d'une comédie de moeurs, sans qu'aucun rire de vienne apaiser l'agacement suscité par une pareille collection de vignettes révoltantes ou pathétiques, mais jamais drôles ni émouvantes! Curieux ratage!
Ce film sur la Tunisie post-Ben Ali montre la difficulté de Selma (Golshifteh Farahni) a installer son bureau de psychanalyse dans la banlieue de Tunis. La réalisatrice, Manele Labidi mélange humour (notamment sur les traditions et codes de l'Orient) et sujets plus graves. Il y a vraiment des situations cocasses et des répliques bien senties, mais j'ai trouvé l'ensemble beaucoup trop caricatural. J'aurais préféré une analyse plus poussée de la mutation de la société tunisienne avec cette même idée de base comme on peut l'entrevoir avec la confession de l'Imam. Dommage.