Gabriele Mainetti a abordé Freaks Out comme un défi : « raconter une aventure, une histoire de passage à l’âge adulte, tout en menant une réflexion sur la diversité, avec pour fond l’une des périodes les plus sombres du XXe siècle. Nous avons abordé la Rome occupée de 1943 avec émotion et respect, mais aussi en recourant à une fantaisie sans limites. »
Après les super-héros dans On l’appelle Jeeg Robot, le réalisateur Gabriele Mainetti et le scénariste Nicola Guaglianone ont décidé de se frotter aux monstres. C’est ce dernier qui a eu l’idée de ce sujet, passionné par ce thème qu’il avait déjà pu explorer dans un autre film, Indivisibili, sur des sœurs siamoises. Mainetti, pour sa part, était plus réservé : « J’étais plutôt dubitatif. Je n’avais pas encore imaginé à ce moment-là une vision plus accessible du monde des phénomènes de foire, une approche qui permettrait d’éprouver de l’empathie pour des personnages tellement "différents" et d’amener le spectateur à prendre leur parti. » Le réalisateur était plus intéressé par le sujet de la Première Guerre mondiale. Les deux hommes ont fini par fusionner les différentes histoires qu’ils avaient pour donner naissance à Freaks Out.
Le réalisateur tient à donner une véritable épaisseur aux méchants dans ses films : « Les méchants que je trouve les plus effrayants dans l’histoire du cinéma sont ceux qui cachent une faille, une souffrance [...]. C’est pourquoi, en abordant le personnage de Franz, nous avons cherché les raisons pour lesquelles il a laissé le mal entrer dans sa vie. Je pense que mettre l’accent sur toutes les facettes des personnages, même les plus inattendues et les plus imprévisibles, est en quelque sorte lié à la tradition du cinéma italien, un cinéma qui n’a jamais prospéré sur le culte du chevalier en armure étincelante. »
Le personnage de Matilde est central selon le réalisateur. Tandis qu’il qualifie ses personnages masculins de « pleurnichards », il estime que Matilde recèle une force « que je ne trouve ni chez les hommes qui m’entourent ni en moi-même, mais que j’ai toujours vue, depuis que je suis enfant, chez les femmes de ma famille, et maintenant chez ma compagne. »