Le film s’ouvre sur un plan panoramique de la ville de Marseille, avec lequel Guédiguian affiche clairement son projet : faire un panorama (social) de la ville de Marseille. Pour ce faire, le cinéaste va nous faire suivre, en parallèle, mais avec quelques croisements, plusieurs personnages d’inégale importance dans le scénario, représentatifs de différentes classes sociales, opinions ou points de vue sur la vie. A travers eux seront montrés les problèmes qui gangrènent la ville : la drogue, le chômage, les problèmes financiers, la prostitution, les réseaux maffieux, le racisme, etc…
Au-delà de sa ville, le cinéaste dresse, avec ce film comme avec l’ensemble de son œuvre, un tableau social de la France des années 2000.
Le film est aussi profondément humain, et, même si de belles touches de solidarité, d’amour filial et d’amitié sont présentes, il montre, avec un regard plein d’empathie, les comportements et les sentiments, à la fois inhérents à la nature humaine et produits par le système que sont la tromperie, le mensonge, la duplicité, les problèmes existentiels, la désillusion et le désespoir, ce qui en fait un film bien noir.
Qui se termine toutefois par une belle séquence d’espoir sur le rôle et la place de l’art.