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In Ciné Veritas
89 abonnés
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3,5
Publiée le 8 décembre 2018
Yoon Jong-bin place son film The spy gone north hors des idéologies respectives des deux Corées. Alors qu’un dégel des relations est actuellement constaté entre les deux parties d’un pays scindé en deux, le cinéaste s’empare d’un fait réel des années 1990 pour illustrer les rapports complexes entretenus par les belligérants. Complexe, The spy gone north l’est aussi notamment par sa narration dense. Ce remarquable thriller politique et cérébral se décline plus volontiers en film de personnages qu’en film d’action. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
un très bon film d'espionnage dans lequel je suis entré sans effort, c'est joué par des acteurs convaincants, de plus l'événement historique sur lequel est basé l'histoire démontre très bien l'articulation entre des forces politiques et économique antagonistes et les rouages pour manipuler le peuple. Encore une toile coréenne qui vaut le detour.
Très grand film, le début de scénario laisse dubitatif par son déroulement périodique comme mise en bouche. L’histoire avance à pas lent puis bien rythmé jusqu’à captivé, le multilinguisme est intriguant dans cette géopolitique du voisinage coréen laissant libre court à la pensée de cette semi-fiction, un aperçu de la situation. Une diplomatie souterraine et une économie sous perfusion entre les deux entités, le Sud capitaliste libéral et surtout son ennemi héréditaire, le Nord communiste autarcique. La dictature de celle-ci n’est qu’une partie infime de l’iceberg, ce ne sera pas l’agitation faite des idées reçues, la tension dramatique est à son comble jusqu’au suspense final, une grande émotion intense pour la mise en scène d’un chef-d’œuvre.
Film très impressionnant par son équilibre. D’un côté, un régime d’aspect complètement délirant qui entasse des monceaux de cadavres causés par la famine. De l’autre, au Sud, un gouvernement de droite prêt à tous les compromis pour éviter une alternance politique qui ferait basculer, croient-ils, leur pays dans le giron communiste, et qui a pris l’habitude, avant chaque élection, de demander au Nord provoquer des incidents à la frontière pour inciter au statu quo. Au milieu, broyé par la rencontre de cette folie et de ce cynisme, un agent secret du Sud.
En 1993, les services secrets sud-coréens réussissent à introduire un espion dans le cercle ultra-fermé des dirigeants de Pyongyang. Son nom de code : Black Venus. Se faisant passer pour un homme d'affaires désireux de tourner des spots publicitaires en Corée du nord, il est même présenté au "Dear Leader" Kim Jong Il. Mais bien vite, Black Venus réalise qu'il n'est qu'un pion dans le jeu politique sud-coréen où l'opposition démocratique est sur le point de remporter les élections.
Le cinéma sud-coréen ne se réduit pas aux badinages rohmériens d'un Hong Sang-soo. Mal connu en Occident, car plutôt destiné au marché domestique, il produit un cinéma viril et populaire, inspiré de l'histoire tragique du pays ou de sa division depuis soixante-dix ans entre deux entités ennemies. "Battleship Island", sorti dans un réseau confidentiel de salles parisiennes l'hiver dernier, ou "Frères de sang" - que je peux me vanter d'avoir vu en VO dans un multiplex de Séoul en février 2004 - en constituent deux échantillons significatifs qui ont attiré un public immense en Corée du sud mais sont restés quasi-inconnus du reste du monde.
"The Spy Gone North" s'inscrit dans cette généalogie. Énorme succès au box office sud-coréen (il a attiré près de cinq millions de spectateurs) il est inspiré d'une histoire vraie. Black Venus a existé qui, en pleine crise nucléaire coréenne (des inspections de l'AIEA en 1994 révèlent l'existence d'un programme nucléaire nord-coréen à Yongbyon), a pénétré les cercles de pouvoirs nord-coréens. S'il s'agit d'une histoire d'espionnage, on est loin de 007, de ses gadgets électroniques et de ses James Bond Girls. Ni poursuites automobiles, ni combats à poings nus. Mais l'espionnage tel qu'il se pratique entre des hommes normaux vivant dans la constante angoisse de se faire démasquer et tel que, par exemple, John Le Carré l'a décrit avec tant de talent.
Pékin est le nid d'espions où le jeu nord-coréen se trame. C'est par là que l'argent transite, qui permet au régime exsangue de Pyongyang de survivre grâce à des trafics illicites en tous genres. C'est par là que les cercles les plus secrets du régime peuvent être approchés et compromis. La rencontre avec Kim Jong Il est le plat de résistance du film. Le dirigeant nord-coréen, entouré d'un protocole intimidant, se révèle comme on s'y attendait : un nabot grotesque et imbécile.
Mais "The Spy Gone North" a une autre dimension. Il ne s'agit pas seulement d'espionner la Corée du Nord mais aussi d'influencer le jeu politique sud-coréen. À la fin des années quatre vingt dix, la Corée du Sud, qui n'a pas encore perdu les mauvaises habitudes des années de plomb, se convertit lentement à la démocratie. L'opposition dirigée par Kim Dae Jung et favorable à un rapprochement avec Pyongyang (ce sera la "Sunshine policy") est aux marches du palais. Mais le pouvoir conservateur utilise ses services secrets et la menace nord-coréenne pour effrayer l'électorat.
"Qui vit de la menace d'un ennemi a tout intérêt à ce qu'il reste en vie". Si l'adage de Nietzsche vaut en tous temps et en tous lieux, il est particulièrement pertinent dans la péninsule coréenne.
Il est préférable d’avoir vu quelques films coréens avant de se risquer à The spy gone north, car on peut être un peu dérouté. Les relations entre les deux Corées ne sont pas si simples à appréhender ! Ou alors se documenter un minimum. A ceci près, ce film d’espionnage est assez remarquable, tout en tensions et subtilités. Les écoles de cinéma de Séoul sont décidément une référence. La photographie du film est une fois de plus superbe, et les mouvements de caméra impressionnants. Parfois les histoires d’infiltrés sont difficiles à suivre, mais ce n’est absolument pas le cas ici ; au contraire le scénario est fluide, et le spectateur n’est jamais perdu. Le film peut toutefois paraître un peu long, pour les non avertis. Recommandé néanmoins.
http://www.matchingpoints.fr/2018/11/26/cinema-the-spy-gone-north-et-la-saveur-des-ramen/ Il n'est pas évident de suivre les démêlés de l'histoire ; il y a les deux Corée et la Chine, le début est très long et bavard et nécessite une grande attention. Mais petit à petit, le suspense s'installe, l'intrigue complexe se dessine, cependant l'ambiguïté reste jusqu'à la fin ! Manipulation, cynisme et sincérité brouillent les pistes. Le film de Yoon-Jong-Bin est plus qu'un film d'espionnage, il a bien plus à dire et à montrer parce que cet espion a réussi à pénétrer la Corée du Nord lors d'une période extrêmement dangereuse de l'histoire récente. Nous rentrons dans un pays totalement inconnu sur lequel circulent peu d’informations. Sans vouloir trop raconter l'intrigue pleine de surprises, nous voyons une dictature qui pourrait faire sourire si la réalité n'était pas si dure et cruelle. Entre les rues colorées de Pékin et la grisaille de la Corée du Nord il y a tout le symbole d'une guerre froide ! La construction du film reste très classique, tout comme l'action, rien n'est superflu, pas de scènes spectaculaires. Les acteurs, et surtout le héros, sont formidables. On pourrait reprocher une forme de naïveté lorsque les vrais sentiments humanistes sont montrés trop explicitement. Mais c'est aussi un moment d'espoir, surtout dans le contexte actuel et le rapprochement des deux Corée qui est vrai ... ou encore un jeu de piste.
Le réalisateur Yoon Jong-bin montre dans ce film à quel point le cinéma coréen peut être puissant et efficace quand il s'empare d'un thème et d'un genre.
The spy gone north est en effet au film d'espionnage ce que The strangers fut au film d'épouvante il y a deux ans : il commence comme un classique du genre avant de s'envoler vers tout autre chose.
On est ici saisi devant la complexité apparente du scénario, que le montage resserré et efficace éclaircit au fur et à mesure. Les jeux de pouvoir, l'influence de la politique, la longueur et la dangerosité de la mission menée par l'agent Park : tous ces éléments contribuent à faire de ce long film dense un sommet de l'année 2018 en matière de thriller.
Comme souvent chez les cinéastes coréens, la mise en scène est racée et rudement efficace, alors que la direction artistique est extraordinaire. Les rencontres avec le dictateur nord-coréen donnent l'occasion à l'équipe du film d'élaborer des plans mémorables : les lumières, décors, figurants, et accessoires sont impressionnants.
The spy gone north commence comme un film d'espionnage et finit comme un drame sentimental doublé d'un brûlot politique. C'est passionnant.
Film d’espionnage très intéressant entre les deux Corées même si quelques passages sont complexes, le film reste très plaisant . Avec une Corée du Nord puissante et une Corée du Sud où règne la pauvreté et la famine. Le réalisateur a trouvé le juste milieu en respectant le conflit et les relations difficiles entre les deux Corées. Ce film montre également un paradoxe en effet c’est la Puissante Corée du Nord qui cherche à engendrer du bénéfice ( la scène ou le dictateur accepte qu’un journaliste sud coréen tourne des scènes dans son pays afin de mettre en valeur la Corée du Nord â travers des publicités). Au contraire de la Corée du Sud qui cherche à désarmé la Corée du Nord de l’arme nucléaire avec un journaliste infiltré ( Black Venus). Et c’est la qu’il va y’avoir le tournant du film. Black Vénus va se lier petit à petit d’amitié avec un haut dirigeant du parti nord coréen afin d’essayer de faire tomber la Grande Corée du Nord et d’en finir avec le communisme.
La mise en route est un peu poussive mais ensuite c’est fabuleux : cette leçon de géopolitique et d’espionnage est plus vraie que nature (les reconstitutions des sites nord-coréens sont ahurissantes). Basé sur une histoire vraie, « The Spy Gone North » vous immerge dans un contexte et un environnement des plus surprenants. spoiler: Imaginez-vous les sentiments de solitude et de nervosité qui accompagnent un espion convoqué à un entretien « individuel » avec Kim Jong-Il dans son palais. Ces moments de tension et les risques permanents encourus sont très bien rendus. Cela m’a rappelé le merveilleux JSA sorti en 2000 en Corée et cette année seulement en France. Surtout, comme JSA, on a un film qui n’est pas manichéen et qui, dans le contexte politique que l’on connaît, ne fait pas de propagande, bien au contraire et c’est d’ailleurs toute la force de la démocratie sud-coréenne qui, comme on peut le découvrir dans le film, n’est pas exempte de reproches mais sait aborder cette histoire récente avec transparence et brio.
Je l’avoue, dès que c’est coréen, j’ai tendance à m’y rendre sans trop réfléchir tant j’aime ce cinéma si mal distribué. Seulement, ce n’est pas toujours la garantie d’un spectacle à la hauteur, et ce « The Spy Gone North » rentre malheureusement dans cette catégorie là. A dire vrai, j’ai même du mal à comprendre la distribution en France d’un film comme celui-là, en fin de compte plus que médiocre. Premier hic : la narration. Incroyablement didactique, elle nous explique tout du début jusqu’à la fin, avec un simplisme digne d’un cours pour collégiens. La subtilité et la complexité n’existent pas dans ce film, et cela impacte forcément l’immersion dans cette affaire d’espionnage. A aucun moment je n’ai cru aux situations proposées. Le film est tellement préoccupé par le fait de dérouler son intrigue qu’à aucun moment il ne prend la peine de développer ses personnages ou son atmosphère. La tension entre les deux frères ennemis que sont la Corée du Nord et la Corée du Sud est totalement absente. Aucun dialogue ni aucune situation ne paraissent crédibles, tant les scènes sont expédiées et explicitées. Et, dernier problème, il règne sur ce « The Spy Gone North » une atmosphère de film d’espionnage américain insipide, tant Yoon Jong-bin semble s’être efforcé d’en reprendre les codes et les scènes clefs. Les premières victimes en sont les acteurs qui doivent se coltiner des dialogues abominables d'invraisemblance et de vacuité. Alors forcément, tout ceci mis bout à bout donne un film creux, illustratif et qui sonne terriblement faux. Et si d’un côté il est difficile de lui renier une certaine propreté dans sa manière d’être filmé, de l’autre l’absence totale de personnalité et de fond contribuent à maintenir ce « Spy Gone North » au rang des spectacles oubliables parce qu'insignifiants....Bon après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)