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In Ciné Veritas
89 abonnés
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3,5
Publiée le 28 janvier 2019
Shelley (2016), premier long métrage d’Ali Abbasi, reste à ce jour inédit en France. Pour sa part, Border son deuxième opus ne passe pas inaperçu. Dans la quête identitaire menée par Tina (Eva Melander) flanquée de Vore (Eero Milonoff) son double masculin, le cinéaste se joue des limites du cinéma de genre. A l’image de Get out (2017, Mixité des genres) de Jordan Peele mais dans un autre registre, Border déplace les bornes pour rendre visite sans rendre visible la frontière entre animalité et humanité. De ce parti pris fort nait un film étrange, troublant et par instant prodigieux. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
film étrange ô combien….qui peut dérouter plus d’un « cartésien » ! Mais aussi un film qui nous relie avec la culture nordique ou germanique; cette ode à la nature…...
Une plaidoirie efficace pour le droit à la différence…des scènes troublantes de personnes venues d'ailleurs... et tout au long du film, une atmosphère oppressante….qui nous tient en éveil ! Un beau film qui dérange ?
Chercher le garçon. Tina est douanière et elle a du flair. Au sens propre. Tina est étrange aussi et ça tombe bien parce qu’elle va rencontrer un gars étrange comme elle, vraiment comme elle. Tout est question de frontière, de limite, de caractérisation, de définition. Tina est entourée de gens comme il faut mais qui peut dire ce qu’est le comme il faut ? Et surtout qui peut dire ce que cachent les gens comme il faut ? Tina le peut. Des hommes profiteurs, cupides, pédophiles, génocidaires se cachent derrière une apparence de papy inoffensif ou de commercial propre sur lui. On sait l’homme capable du pire et le film pose la question de savoir si cela tient à son espèce. Il se demande également s’il doit être châtié à la hauteur de ses crimes. Et surtout il interroge la frontière entre les espèces. Y-a-t-il une autre humanité ? Est-elle meilleure que celle qu’on connaît ? La conclusion n’apporte pas de réponse définitive mais semble nous dire que ce qui importe est de vivre selon notre essence et non selon une appartenance construite collectivement selon des codes sociaux. A l’écran, ces réflexions prennent la forme d’un thriller fantastique et initiatique au cœur d’un paysage suédois enveloppant et sauvage comme l’être intérieur. On se laisse happer par le mystère de cette rencontre et on se prend en pleine poire des révélations qu’on dira … marquantes. La seule ombre au tableau est probablement cette caméra trop près des corps et des visages, toujours en mouvement et enfermant les personnages dans un cadre trop serré. Le diable est dans les détails ? Oui, on a saisi l’idée mais à la longue ça fatigue un peu. Reste que Border est une grande réussite et une vraie surprise qui ne laisse pas indifférent.
Avec Border, Ali Abbasi nous transporte à la frontière des genres. Il délivre une fable sur l’acceptation de soi et la différence, tout en l’ancrant dans un réalisme répugnant. Une dualité qui lui permet également de pleinement questionner l’opposition entre bête et humain.
Un film forcément déroutant et dérangeant , une fable à rebondissements et ce dans un but précis , celui de nous détacher de tout manichéisme.Ici il ne suffit pas d'être mal né pour être honnête.Le réalisateur montre d'une telle manière qu'il est impossible d'avoir de l'empathie pour quiconque etc'est certainement délibéré de sa part . A savoir qu'il faut sans cesse se garder d'entrer dans le jugement.Ce qui compte ce n'est pas tant ce qu'on voit mais ce que l'on perçoit.
Stupéfiant! Enfin des films qui tiennent en haleine du début à la fin. Sobre, très bien joué et très bien réalisé, voici un film d'un genre nouveau entre fable, conte et fantastique. Quelle audace de traiter ce sujet! Je le conseille vivement.
Border est un film pour le moins étonnant qui a la volonté de ne jamais laisser indifférent. Il se sert d’un postulat fantastique pour développer une thématique sur la tolérance, même si finalement le message compte moins que l’atmosphère d’étrangeté dégagé par le métrage lui-même. Assez glauque dans son déroulement, parfois très noir dans sa description d’une humanité perverse, le film se veut en même temps une œuvre ouverte sur la connaissance de soi-même. Chaque individu ne doit pas se déterminer en fonction de son appartenance ou de son milieu, mais bien en fonction de son propre code moral. Le tout se déploie au long d’un film décidément très bizarre, mais totalement en accord avec l’atmosphère déjà déployée dans certaines séries télévisées nordiques comme Jordskott. Ceux qui sont familiers de cet univers décalé, à cheval entre description clinique de la société et fantastique, ne seront guère étonnés de retrouver cette ambiance ici.
Après le sublime "Morse" de Tomas Alfredson en 2008, cette magistrale nouvelle adaptation d'un roman de John Ajvide Lindqvist donne furieusement envie de lire l'intégralité des oeuvres de cet auteur. Fable organique sur la normalité et l'anormalité, conte panthéiste sur l'humanité et la bestialité, "Border" dérange, secoue, interroge sur la frontière ténue entre la vision du bien et du mal, entre cette normalité qui s'affiche mais qui cache les pires horreurs ou cette laideur apparente mais qui s'ouvre sur un océan de sensibilité. Pendant la quasi totalité du film, le spectateur est submergé, bouleversé, angoissé, ému par l'ambiance sans cesse borderline et éminemment viscérale qu'Ali Abbasi insuffle à sa mise en scène aidé en cela par un travail d'une extrême sensibilité de l'ingénieur du son, Christian Holm et l'interprétation bouversante, magistrale et animale de Eva Melander et Eero Milonoff. La fin du film trop explicative et surtout beaucoup trop cartésienne casse malheureusement un peu la magie du conte sans toutefois gâcher la fascination exercée par ce long métrage. A trop vouloir ouvrir la porte fermée à clé de Barbe Bleue......
Film émouvant sur le sentiment d'appartenance ou de rejet d'un groupe, de solitude, d'exclusion, de mesquinerie, d'exploitation des autres, de vengeance. Film également très original :spoiler: qui aurait pensé que notre espèce évoluerait en des femelles avec un pénis rétractables ? Celui qui a eu cette idée est un génie et ce film est une pure réussite pour tous nos sens !
Une très belle surprise. Je ne savais rien du film et j'ai été immédiatement happé par l'étrangeté de l'univers et surtout par ce personnage hors norme de Tina. Plus le film avance, dévoilant le secret de cette dernière, et plus j'ai été séduit par le mélange de poésie, de noirceur et de féérie.
Que vaut "Border", le nouveau film de monstres dont une partie de la critique vante la grande originalité à travers un mélange de poésie et de provocation ? L'intérêt suscité par le film réside dans l'insertion de motifs et de plans renvoyant à un univers de conte au sein d'une mise en scène réaliste : on s'attarde de manière très concrète sur le personnage de Tina (son métier, la caravane dans laquelle elle vit, les visites à son père) tout en dévoilant progressivement l'étrangeté du personnage (sa relation intime avec la nature et les animaux puis la rencontre avec Vore et la découverte de sa sexualité). Abbasi réussit ces scènes mêlées de sauvagerie et d'épanouissement et montre comment cette espèce – il s'agit de trolls – peut vivre dans notre monde tout en se distinguant naturellement des hommes. Il est toutefois regrettable que le cinéaste surligne son propos en créant une dichotomie trop évidente puisque Tina représente le monstre qui ignore sa véritable nature et qui sait que les hommes peuvent être bons (quel scoop !) tandis que Vore est animé par la vengeance de son peuple, maltraité par notre espèce. De plus, le film tisse au premier abord une sous-intrigue policière intéressante qui va loin dans le sordide avant de nous faire comprendre que le but n'était pas tant de montrer comment Tina pouvait être utilisée par la police (il faut dire que son odorat sur-développé est un atout considérable) que d'insister sur les motivations extrémistes de Vore et d'accentuer un peu plus l'opposition. Les monstres qui se marginalisent sont punis par la société et ceux qui veulent continuer à croire en l'homme peuvent s'intégrer, faible constat dont l'illustration est parachevée dans un final convenu qui se replie sur une idée en aucun cas monstrueuse, un contre-sens problématique au vu des promesses initiales.
le film est dérangeant dans son histoire et dans son traitement , c'est une fable fantastique et horrible qu'on film de manière très réaliste.j'en suis sorti un peu déconcerté et sur ma fin
BORDER est en fin de compte un film qui parle de trolls, mais dans une réalité suédoise aujourd'hui. Les trolls, c'est méchant, on le sait... Mais si ça pouvait aussi être gentil? Eva Melander (et ses heures de maquillages, qu'on oublie...) campe donc cette femme-troll qui s'ignore et qui doit faire face à des questions d'ordre éthique. BORDER (Gräns) est aussi un film initiatique sur le tard, où la protagoniste adulte découvre son passé, ce qui entraîne un bouleversement sensible, et où son éthique se retrouve mise à mal par l'irruption d'un être de séduction aux idées sauvages. Il est aussi sujet de rapport à l'enfant, avec une sombre historie de réseau pédophile. Nous n'en dirons pas plus. Ça n'est pas un film d'horreur, non. Je dirais qu'il s'agit plutôt d'un conte réaliste aux allures fantastiques. Certes, il faut reconnaître que c'est parfois monstrueux. Les scènes filmées en décors naturels restent les plus impressionnantes, comme ces virées à travers la forêt ou ces bains qu'on imagine frigorifiant. Les tonalités de couleur sont extrêmement bien travaillées. On ne va pas dire non plus que ça n'est pas glauque. L'ensemble parvient à hanter le spectateur après la séance pendant un moment et, par là, c'est réussi.
Un film qui ne laisse pas indifférent. Il questionne, dérange, surprend, étonne. Bref, un vrai film au cours duquel et à la suite duquel on ne peut rester insensible. Basé sur un conte historique nordique, ce film nous pose des questions intemporelles. Comment faisons-nous et comment réagissons-nous par rapport aux différences, lorsque celles-ci sont physiques, sociales, culturelles ? Notre relation à la nature ? Lorsque l'hyper sensibilité dans ce qu'elle peut être un handicap ou un atout ? Bref, un beau film tout en nuances, intelligentes. domi...
Vraiment un ovni ce film. Le cinéma suédois a encore frappé. C'est pas évident de parler de ce film tellement il est atypique. En fait sa force c'est que son auteur arrive à susciter en nous des émotions pas très plaisantes, telle que le dégoût notamment. Ce film est dérangeant, répugnant aussi et c'est ça qui est appréciable ça fait des années que je n'avais pas vu un film qui me donne une telle intensité dans ce que je peux ressentir. Et au final n'est ce pas ça le cinéma ? Provoquer des émotions quel qu’elles soient ? Et marquer le spectateur. Il a un côté bizarre, très troublant.
A ce titre Border est une totale réussite, il va vous marquer voire traumatiser, en tout cas j'en suis encore tout remué aujourd'hui en y repensant. A coté Millénium (version suédoise aussi) est presque'un conte pour enfant.