Avant la sortie de "Senses", film de 5 heures sorti en France en 3 fois, en mai dernier, peu nombreux étaient ceux qui, dans notre pays, connaissaient l’existence du réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi, aucun de ses 4 long métrages de fiction précédents n’ayant fréquenté les salles françaises. Et le voilà qui, dans la foulée, se retrouve en compétition au dernier Festival de Cannes avec "Asako I&II" !
Il y a des films qu’il est impossible de raconter en quelques mots, tellement l’intrigue est compliquée, voire, parfois, confuse. Et puis il y a ceux à qui une phrase suffit pour les résumer. Par exemple : une jeune femme tombe amoureuse d’un jeune homme qui disparait brutalement et, deux ans plus tard, elle tombe de nouveau amoureuse d’un sosie de cet homme. Cela signifie-t-il qu’il ne passe rien d’intéressant dans ce genre de films ? On est d’accord, cela peut arriver, mais ce n’est pas le cas de "Asako I&I"I.
Un film qui débute à Osaka, où Asako, une étudiante, se retrouve quasiment submergée par un coup de foudre pour Baku, beau jeune homme qui, très vite, va se révéler extravagant et fantasque. Tellement imprévisible qu’un beau jour, il va disparaître sans crier gare. Fuyant ce passé qui l’a laissée désemparée, Asako part à Tokyo où, dans le cadre de son travail, elle se retrouve nez à nez avec Ryohei, extraordinaire sosie de Baku. Exactement le même homme, mais … totalement différent : posé, fiable, équilibré. Après la crainte et la suspicion générées par cette apparition, c’est de nouveau l’amour qui emporte Asako.
C’est avec un certain talent que Ryusuke Hamaguchi dynamite un canevas de romance fleur bleue et invite en fait les spectateurs à réfléchir sur différentes facettes de la relation amoureuse. Il le fait dans le contexte du Japon contemporain mais ce que dit "Asako I&II" s’avère très universel.