Ce film est plein de douceur. Il est beau, il est simple, il est juste. Les dialogues sont superbes. Asako est confondante de beaute. Je recommande ce film.
Si les acteurs sont doués, que la réalisation est somptueuse et le thème intéressant, j'ai trouvé que le film manquait cruellement de profondeur et que le réalisateur ouvrait des fenêtre sans jamais regarder ce sur quoi elle débouchait. A la fin du film, je me suis demandé "oui? et?". Ce n'est pas qu'il laisse un goût d'inachevé, c'est qu'il semble ne jamais commencer.
Derrière l’intrigue en apparence naïve et éculée dans laquelle une jeune fille d’une vingtaine d’années hésite entre un premier amour romanesque et un amour moins intense mais plus adulte et ancré dans le réel, Hamaguchi propose une réflexion plus complexe sur le couple et la vie. C’est avec beaucoup de finesse et de douceur qu’est traitée la question du choix, de ce qui fait l’amour et le désir, de la vacuité des absolus, et qu’est progressivement révélée la valeur de l’authentique imperfection. La qualité formelle et la justesse du ton et du jeu donnent corps à ce propos qui pourrait être banal et le rend particulièrement touchant.
Certains pourront reprocher un jeu d’acteur parfois stéréotypé, trop de fixité et un manque de naturel dans certaines scènes. D’autres – c’est mon cas – y retrouveront au contraire avec plaisir le charme délicat du cinéma japonais, où la pudeur et la retenue révèlent la pleine force des sentiments, et où les plans fixes cadrés au millimètre mettent en valeur les jeux sur les formes et les couleurs. Il y a même quelque chose d’autre dans Asako, que je n’avais personnellement jamais vu dans le cinéma japonais. Peut-être parce qu’il s’agit d’un réalisateur relativement jeune, ou parce que l’action se déroule dans la jeunesse des grandes villes et pas, comme souvent, dans un cadre familial moins urbain, il y a plus de spontanéité dans certains gestes et plus de présence dans les corps.
Enfin, le film manie un humour léger et varié qui ponctue les scènes et évite de trop prendre au sérieux le propos et le projet du réalisateur. Le résultat d’ensemble est que le film réussit le tour de force d’être léger et émouvant, profond et délicat, drôle et poétique. Sans que l’on ait l’impression d’avoir assisté à une œuvre intellectuelle ou uniquement esthétique, certaines scènes restent, par l’inventivité de certains choix de réalisation (comme la première rencontre d’Asako filmée par les pieds ou certains plans filmés de dessus) ou par la profondeur inattendue du propos à certains moments en apparence anecdotiques.
Excellent film tout en finesse et en délicatesse. Réalisateur et acteurs réussissent l'exploit de rendre intéressantes deux heures d'histoires d'amour sans scène de sexe ni dispute à couteaux tirés. Une belle réussite.
Un film d’amour étrange et beau, un peu lent. spoiler: Une jeune femme tombe amoureuse d’un jeune homme qui disparaît du jour au lendemain. Deux ans après, elle rencontre un autre homme qui lui ressemble trait pour trait.
Belle surprise de ce début d'année. Un film assez dynamique, où les rebondissements multiples et le talent des acteurs (surtout le(s) héro masculin) nous tiennent en haleine jusqu'au bout. Le Japon urbain et périurbain, en toile de fond, n'est pas pour nous déplaire ! Seul bémol : le classicisme de l'intrigue de base, qui peut éventuellement en décourager certains
Un film magnifique. Asako n'est pas l'héroïne d'une histoire d'amour classique. Cette histoire m'est apparue plutôt comme un prétexte pour aller toucher d'autres réalités. Dans ce film apparaît en filigrane la société japonaise, ce qui s'y vit en secret, ses souffrances... des évaporés, des disparus qui réapparaissent, la présence de la digue dressée contre les tsunamis, des êtres qui sont comme des fantômes, vécus par leurs rêves qui les emportent... Jusqu'à ce qu'ils se réveillent ! Et le réveil est dur dans cette vie ... Mais nécessaire ! D'ailleurs Asako est un être peu incarné, ou pleinement incarné par la lumière alors, elle baigne dans une sorte d'illumination perpétuelle sans toucher terre jusqu'à ce qu'elle se réveille. On ne voit que ses beaux grands yeux noirs. Pourquoi avoir pris comme titre " Asako" en Français ? Netemo Sametemo ( malgré que je rêve, malgré que je me réveille...), le titre japonais, me semble bien plus parlant... Un film à voir pour bien ouvrir les yeux !
Non ! Sérieux ? Ils ont vu le film les critiques qui l’encensent ? Franchement, il y a un tel battage organisé dans les couloirs du métro que nous avons fait près de 50 km pour aller le voir dans une salle bretonne qui le diffusait hier soir. Il faut dire que nous aimons beaucoup le cinéma japonais et que Senses nous avait laissé un très joli souvenir. Certes, nous avons trouvé dans Asako une peinture très précise de ces rituels élégants qui nous rendent la société japonaise si mystérieuse. Cependant, dès les premières minutes, on ne manquera de relever quelques invraisemblances manifestement empruntés à nos comédies sentimentales occidentales les plus grossières. Imaginez vous l'accueil qui serait fait à Asako s'il s'agissait d'un film français. Il y a bien cette délicatesse qui nous séduit tant mais qui devient pénible tant le jeu lisse d'Erika Karata se résume à l'expression figée de son visage de poupée, à ses lèvres mutiques, à ses yeux humides et à ses "mmmm" accompagnés d'inclinaisons traditionnelles qui se traduisent semble-t'il par "oui". Il n'en demeure pas moins quelques scènes fortes et originales, comme celle ci qui défie les lois de la politesse nippone et oppose l'actrice Maya et celui qui deviendra son compagnon Kushikashi... Au delà, un final gnian-gnian purement catastrophique et bâclé en quelques minutes alors qu'il existait de nombreuses possibilités pour éviter le piège. Nous ne regrettons pas pour autant de l'avoir vu mais, aujourd'hui, nous sommes totalement perplexes. Tout ça pour ça ? Comment est il possible d'en arriver là ?
D'une sensibilité pure, le sujet du premier amour est très bien abordé par le réalisateur. Cette décision que l'on doit faire entre "continuer d'aimer celui qui est parti" et "aimer un autre car le premier ne reviendra pas" est très bien gérée par l'actrice principale. Même si elle semble avoir prise une décision à la fin, son premier amour lui restera en tête à jamais. Il lui restera comme mission de continuer d'aimer celui qui l'a chéri pendant cinq ans malgré le fait que son cœur aimera quand même son premier amour.