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Truman.
227 abonnés
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3,5
Publiée le 12 février 2014
Un film muet qui aurait surement été a mes yeux un chef d'oeuvre en cinéma parlant . Avec le muet j'ai l'impression de louper trop de trucs et au final ça ne joue qu'avec une chose, l'actrice . Tout se joue dans son visage, ses yeux, elle fait ressortir beaucoup d'émotion et elle est parfaite . Le film est assez court (80 minutes) mais je suis venu a m'ennuyer a plus d'une reprise . Clairement un film qui aurait été incroyable en parlant avec des acteurs poignants là j'ai comme le sentiments qu'il manque un truc mais ça reste un très bon film a voir rien que pour le jeu de Maria Falconetti
J'ai vu un extrait de Vampyr du même Dreyer, la scène où on a le point de vue du mort et j'étais assez fasciné. Du coup, aller voir ce film en salle était la bonne idée du jour. Je tiens à préciser que j'ai vu le film dans une version un peu particulière puisque ne contenant pas une note de musique, il paraît que c'est se que Dreyer voulait, ce qui se rapprochait le plus de la version originale. Je ne sais pas, mais du coup a vision du film s'en trouve quasiment transformée. Je ne sais pas si un jour je pourrais revoir le film ainsi. Cependant, je n'ai rien contre une musique ajoutée pour le dvd, mais bon tout cela n'a rien à voir avec le film. Et quel film, c'est vraiment splendide. Ce qui marque c'est le jeu des acteurs, souvent dans les muets, par absence de son, les acteurs se voient quasiment contraints de surjouée face à la caméra, comme si leur expression devait être appuyée pour bien que le spectateur comprenne, ça ne m'a jamais dérangé plus que ça mais là on sent vraiment la différence. C'est peut-être dû au procédé du gros plan mais c'est sublime, voir quasiment sans interruption le visage de Jeanne apeuré, pleurant, mais aussi fort, déterminée qu'elle est à défendre sa cause, persuadée d'être envoyée par dieu, il faut le voir. Finalement on est pas si loin de Kechiche dans l'idée, les gros plans sur le visage font qu'on voit l'âme de cette fille. Le film est assez similaire dans le fond à celui de Bresson, sauf qu'on a pas le son, mais la force implacable des mots est ici remplacée des émotions autres, mais pas moins fortes. Les deux films sont vraiment grands, je pense que c'est bien de voir les deux, tous deux dans un noir et blanc magnifique, et toujours ce silence insupportable. C'est quelque chose que j'adore au cinéma le silence, mais pour la première fois, grâce à l'absence totale de musique je l'ai ressenti tous le long. C'est une expérience vraiment unique en salle, et je suis content de l'avoir vécu ainsi, je pense qu'il est rare de voir ce film dans ces conditions. Je ne peux conclure sans parler de la fin, du bûché qui est absolument formidable, cette passion... C'est à la fois très pur, très beau et horrible. Et tous les acteurs sont fabuleux. Grand film. Je ne sais pas si je préfère le Bresson ou pas.
Magnifique noir et blanc d'époque, le plus beau film de ce fin de siècle avec le Sunrise de Murnau. L'ampleur historique en plus, Jeanne d'Arc prend aux tripes malgrés l'interprétation limité de son actrice pricipale (au regard mémorable). Pas besoin de faire un résumé, tout bon français fan de cinéma se doit de voir ce film. Tristement culte.
Le sujet me semblait tout désigné pour Dreyer : Jeanne d'Arc. Parce que la figure de Jeanne d'Arc est on ne peut plus passionnante dans l'Histoire de France, et pour saisir son personnage, on ne peut pas passer à côté du mysticisme qui l'entoure, même en la traitant de façon historique, la légende qui entoure Jeanne d'Arc est un élément à prendre en compte. Et puis Dreyer, c'est quand même un mec qui a fait pas mal de film sur le fait religieux, et le voir sur ce personnage me semblait assez intéressant. Alors ce que j'aime le moins dans ce film, c'est son actrice principale, pour moi j'ai l'impression qu'elle grimace (habitudes du muet, certes) tout du long et ça me gène complètement dans l'émotion. Heureusement, la mise en scène et la musique permettent de remporter le tout. Intéressant.
Considéré généralement comme un des plus grands films de l'Histoire du cinéma, je dois dire que je ne comprends absolument pas la réputation surfaite pour moi de cette oeuvre. Techniquement il y a rien à dire, c'est prodigieux même dans la première partie qui se concentre sur le procédurier (si on peut appeler cela comme ça !!!), et qui donc aurait pu tomber très facilement dans le statique, avec ses mouvements de caméra énergique et souple, et la dernière demi-heure est un beau moment de puissance sur le plan du montage avec une superbe coordination des mouvements de foule notamment. Par contre je suis plus nettement réservé sur la direction d'acteurs ; les comédiens qui interprètent les juges jouent avec outrance et Renée Falconetti se contente de rouler les yeux et d'avoir toujours une larme sur la joue, pas de quoi crier à une des plus grandes performances d'actrice de tous les temps comme le font de nombreux critiques. Un film indispensable pourquoi pas mais un chef d'oeuvre non quand même pas.
Mystique, époustouflant, l'un des chefs d'oeuvre de Dreyer. Rene Falconetti atteint la grâce, celle du martyr, de la Vierge qui expurge les souffrances. Indispensable.
J'ai vu la version de 1h22 avec de la musique médiévale, ce fut grandiose. Ce film est un vrai chef d'oeuvre. Tout passe par les expressions des visages et on aurait même pu se dispenser des intertitres pour ceux qui connaissent bien l'histoire. L'actrice Rene Falconetti est juste incroyable (pour cause resta démaquillée alors qu'elle est filmée tout le temps en gros plan). L'histoire est la plus fidèle et elle est d'autant plus appréciable grâce à la force des images imposées par Dreyer. Le travail sur la mise en scène est remarquable (les plans sont beaucoup plus court vers la fin pour montrer le désordre).
Film célébré par les cinéphiles mais dont le culte est un peu surfait. Scénaristiquement, Dreyer procède à un resserrement dramatique en faisant se dérouler le procès puis l’exécution de Jeanne durant la même journée. Si ce choix offre certains avantages, il a l’inconvénient d’offrir du personnage de Jeanne qu’une seule facette, celle de martyre. Il suffit de voir le titre. La grande originalité du film est d’ordre plastique, bien que cette originalité soit essentiellement involontaire. Dreyer envisageait de réaliser un film parlant, ce qui, en France était encore techniquement irréalisable. On obtient du coup un film muet dont bon nombre de codes et de règles de mise en scène tiennent du cinéma parlant, d’où entre autres une grande utilisation du gros plan qui, associé à des choix de décors très basiques, donne au film un style très dépouillé. Le gros point faible du film est en revanche dans l’interprétation des acteurs, impression que renforce cette accumulation de gros plans, Robert Bresson allant même jusqu’à comparer le film à un concours de grimaces. Renée Falconetti, l’actrice principale, dont c’est le seul grand rôle de cinéma, surjoue en effet beaucoup mais les acteurs qui l’entourent ne sont pas beaucoup plus légers. La première partie du film traine aussi pas mal en longueur, toujours en raison du décalage entre cinéma parlant et muet, cette introduction étant surement le passage le plus clairement conçu pour être parlant. Sonorisée, elle aurait certainement été moins ennuyeuse (imaginez un film de procès muet). Heureusement, au bout d’environ 40 minutes, le film sort de ce style et, l’aspect visuel prenant le dessus, La Passion de Jeanne d’arc s’avère ensuite tout à fait passionnante.
Incroyable la manière dont Dreyer exerce une fascination magnétique à travers la façon dont il dépeint Jeanne d'Arc. Mystifié à outrance, sacralisé voire canonisé par le cinéaste, elle transcende totalement le film, qui est par ailleurs d'un bon goût remarquable. On a l'impression que "la Passion de Jeanne d'Arc" est un film définitif dans son discours : barbarie et cruauté humaine, religiosité, rapport des hommes au divin, tout y était traité avec une très grande finesse. La musique qui accompagne le film est magnifique.
Les mots me manquent pour rendre compte de la beauté, de la force, de la perfection de ce long métrage! «La Passion de Jeanne d'Arc» est tout simplement l'un des 4 ou 5 plus grands films muets, si ce n'est le plus grand. Tout, absolument tout y est bouleversant : la virtuosité absolue de Carl Thedor Dreyer, l'interprétation déchirante de Renée Falconetti, le texte du procès de Jeanne d'Arc... Robert Bresson tirera d'ailleurs de ce dernier un film tout autant réussi (un peu plus subtil mais moins fort esthétiquement parlant), s'appuyant exclusivement dessus et épurant son art à l'extrême. Dreyer quant à lui prolonge sa puissance et sa portée phénoménales par une mise en scène qui ridiculise quasiment tous ses successeurs : comment faire du cinéma après lui? Comment créer quelque chose d'aussi inouï? La réponse paraît bien faible au regard de l'intensité de l'oeuvre de Dreyer : les artistes qui ont su l'égaler se comptent sur les doigts de la main. Vraiment, je reste encore sous le choc... Dès 1927 tout était dit (ou presque). Chaque plan est d'une beauté à couper le souffle, chaque mouvement de caméra étonne par son audace, chaque geste s'avère d'une harmonie confondante, chaque regard nous transperce... Et dire que Dreyer réalisera encore 3 ou 4 films de cet acabit par la suite! Je ne peux que vous inviter à vous plonger corps et âme dans ce film, l'un des seuls à être véritablement indispensable! Un chef-d'oeuvre terriblement émouvant, l'un des plus grands du XXe siècle tous arts confondus. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
La passion de Jeanne d'Arc n'est pas un chef d'oeuvre, ni le sommet de l'oeuvre de Carl Théodore Dreyer. Le cinéaste danois a choisi de filmer en gros plans toute la scène du procès de Jeanne d'Arc, ce qui n'est pas le plus courant pour tourner ce type de scène. Ceci peut donner l'impression d'un certain statisme (quand même les deux tiers du film). Mais ceci est pallié par les grandes qualités du rendu expressionniste, avec ces visages caricaturaux aux traits tourmentés et grotesques tel extraits des peintures de Jérôme Boesch ou de Brughel père et fils. Des visages caricaturaux certes mais Dreyer chercher à nous montrer les différents aspects psychologiques des différentes personnes présentes au procès. Le film est dominé par l'interprétation hallucinée, au comble du mysticisme, de Falconnetti dont on ne peut que difficilement oublier le visage qui porte le tragique et quels yeux magnifiques dont perlent des larmes tragiques, visage d'où un crachat est déversé par un prêtre intolérant. Si la première heure peut être vue comme un peu longue, le dernier tiers est sublime, lors de la préparation au bûcher et le revirement de Jeanne (voir l'expression de l'évêque Cochon). Toute la mise en scène virtuose de Dreyer est présente ici et très moderne : des mouvements de foule très bien rendus, d'une violence inouie, des plans osés (personnes vues à l'envers). La scène du bûcher est filmée quasiment en temps réel, l'agonie de Jeanne y est montrée sans détachement ni voyeurisme malsains. Le personnage est sans concession aucune, sa peur, sa résignation, sa délivrance, ses forces et faiblesses fendues avec justesse et précision. Saluons aussi le joli rôle d'Antonin Artaud. Un très bon film parfois difficile mais difficilement oubliable, peut être le meilleur sur Jeanne d'Arc.
Carl Dreyer signe avec ce récit des dernières heures de la célèbre pucelle d’Orléans une œuvre magistrale au style dépouillé qui restera à jamais parmi les références du cinéma muet. L’enchainement des plans serrés tour à tour sur les visages des juges ecclésiastiques et sur celui de Jeanne d’Arc parvient à mettre en valeur tout à la fois une ambiance oppressante et un sentiment de peur sans précédent dans le 7ème art. En plus d’être l’une des premières reconstitutions historiques et une image très dure de la religion chrétienne, il s’agit surtout du tout premier suspense juridique dont les codes narratifs seront le modèle à suivre en la matière. Si ce film est si poignant c’est grâce au jeu littéralement sensationnel de Maria Falconnetti qui nous fait partager, à travers le moindre de ses regards, l’horreur que traverse son héroïne en route vers la mort.