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    Rojo
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    William Dardeau
    William Dardeau

    31 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 juillet 2019
    ROJO entend décrire l'ambiance délétère d'une ville de province argentine juste avant le coup d'état de 1976. Il s'agit de montrer que la petite bourgeoisie argentine était d'une certaine manière complice, de par ses magouilles immobilières par exemple, et son désir exacerbé de ressembler à la bourgeoisie occidentale. Malheureusement la trame policière qui sous tend cet objectif n'est pas très convaincante. Il faut bien avouer que l'ensemble manque de nerf, avec quelques longueurs qui peuvent faire décrocher le spectateur le mieux disposé. Toutefois le climat d'inquiétude lié à de mystérieuses disparitions est certainement bien rendu. Il semblerait que le réalisateur se réfère aux polars des années 70 tel French connection. C'est loin d'être évident. Vu le marasme cinématographique actuel (hormis les films asiatiques) on peut le voir.
    dejihem
    dejihem

    137 abonnés 672 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juillet 2019
    Un film qui parle de dictature sans la montrer, bien sûr, car pas encore installée, alors qu'au Chili voisin elle tue.
    Rien aux nouvelles, ni à la télévision ni a la radio. La télévision locale ne parle que de la visite de cow-boy américains.
    Et c'est complètement surréaliste. Les longs plans, zooms, silences ou musiques, sonnent comme en décalé.
    La compromission du notaire apparait comme celle de toute personne ne voulant pas être dérangée. Tout comme l'enquêteur.
    Personne n'est innocent. Ce film est digne d'un film d'horreur à mèche lente.
    Jean-Pierre Jumez
    Jean-Pierre Jumez

    95 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 juillet 2019
    Je n’ai pas effectué un seul mouvement durant le film. Mon fauteuil m’est sûrement reconnaissant.
    En revanche, là-haut, je voyais la tête qui s’agitait s’interrogeant manifestement sur un scénario apparemment décousu. Paula a ses règles, Susanna doit faire ses besoins d’urgence, un ado est enlevé…
    En fait, ce film n’est pas une histoire, c’est un climat.
    Le détective privé est d’ailleurs l’incarnation véritable de l’angoisse.
    Mais l’éclipse solaire évoquée dans le film tombe à pic : c’est la veille de la sortie du film (le 2 juillet 2019) qui a eu lieu la seule éclipse solaire de la décennie en Argentine !
    desiles ben
    desiles ben

    30 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 juillet 2019
    Un film qui montre que l'on ne bascule pas du jour au lendemain dans la barbarie, mais par glissements progressifs, non-assistance à personne en danger, malversations aux dépens de personnes disparues, perte progressive de la valeur de la vie humaine, sentiment croissant d'impunité. Ce film montre l'horreur qui s'infiltre dans les interstices, derrière une façade d'apparente normalité. L'atmosphère est particulièrement bien rendue.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 30 septembre 2023
    Un film cense se passer dans les annees 70, à l'aube du coup d'etat argentin: atmosphere bien rendue, on s'y croierait ! Apres, on se perd un peu entre scenes inutiles, mise en scene statique et lenteur assumée. Dommage car l'intepretation est plutôt reussie, mais le scenario s'egare entre polar assumé et denonciation politique un brin lourdingue.
    islander29
    islander29

    859 abonnés 2 353 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 juillet 2019
    un film d'un intérêt mesuré. L'histoire de cet avocat tourne autour d'un "meurtre" et de ses conséquences dans les mois qui suivent….L'histoire de l'argentine est assez obscure et au second plane dans le scénario….Le propos de toute évidence n'est pas politique mais plutôt social...c'est presque une étude sociologique sur les différences entre classes aisées et les classes modestes (le hippie qu'on "assassine")….il y a de beaux plans séquences, spoiler: ( le premier du film, où des gens sortent un par un d'une maison en emportant des objets est assez surréaliste), la scène du restaurant très sociologique
    ...le début il faut le dire est meilleur que la fin….Au fil du film l'intérêt se dilue….Beaucoup de réunions assez obscures…Au fond le film a quelques scènes formellement réussies, pou le reste on peut discuter….A vous de voir spoiler:
    selenie
    selenie

    6 218 abonnés 6 178 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 juillet 2019
    Le film démarre avec un prologue prenant, mais, malheureusement, ce prologue est aussi trop peu plausible et trop peu cohérent pour convaincre ce qui hypothèque toute implication sur le récit futur. Seconde désillusion, corruption ou répression, ébullition politique et crise sociale, tout n'est qu'effleuré voir survolé à tel point qu'on ne ressent trop peu l'ambiance brûlante et/ou sous tension qui devait être omniprésente, même si sous-jacente. L'atmosphère est digne des meilleurs thrillers politiques, et si on se détache d'un récit auquel on a bien du mal à adhérer, on se prend toutefois au minimum au jeu surtout à partir de l'entrée du détective dont on ne sait rien, ni de lui ni de son enquête, mais qui instaure une véritable tension.
    Site : Selenie
    velocio
    velocio

    1 299 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 juillet 2019
    Benjamin Naishtat, né en 1986, est un jeune réalisateur argentin dont l'avenir apparait très prometteur. "Rojo" est son 3ème long métrage. Bien que né après la période durant laquelle l'Argentine a connu une dictature atroce, il est particulièrement intéressé par cette période et ce qui l'a précédée. Il a très précisément situé son film à un moment charnière : 1975 : antérieurement au coup d'état du 24 mars 1976, mais postérieurement à celui du 11 septembre 1973, au Chili, ce qui revêt une certaine importance dans la mesure où un détective chilien joue un rôle important dans le film. "Rojo" peut donner l'impression d'être un peu "foutraque", de partir dans tous les sens, mais en fait le réalisateur fait preuve d'une grande maîtrise dans la conduite de son récit. En fait, le réalisateur raconte, avec beaucoup de force et d'humour, l'histoire d'un homme qui, pour lui, est représentatif de la tranche de la population argentine sur laquelle la dictature va pouvoir s'appuyer. Au point de vue formel, Benjamin Naishtat a choisi de rattacher son film au cinéma des années 70, prenant particulièrement modèle chez Lumet, Boorman, Peckinpah et Coppola. Dario Grandinetti, l'interprète de Claudio, est en tous points excellent (C'est lui qui était l'interprète de Jorge Mario Bergoglio, le futur pape François, dans "Le pape François" de Beda Docampo Feijóo et Eduardo Giana) tout comme le grand comédien chilien Alfredo Castro, acteur fétiche de Pablo Larrain.
    war m
    war m

    29 abonnés 447 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 juillet 2019
    Rojo est un film globalement moyen qui est sauvé par son rythme et quelques scènes sympa Sans surprise, d'accord, mais assez bien troussé
    Yves G.
    Yves G.

    1 455 abonnés 3 482 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 4 juillet 2019
    En Argentine, dans les années 70. Marié, père de famille, Claudio (Dario Grandinetti, aperçu chez Almodovar) est un notable local. Il exerce sans scrupules la profession d'avocat.
    Un soir, une altercation l'oppose dans un restaurant à un inconnu. Les deux hommes se retrouvent à l'extérieur de l'établissement. Le face à face tourne au drame.

    Le cinéma latino-américain, d'Argentine ("Kóblic"), du Chili ("Mariana") et même de l'Uruguay ("Compañeros"), est obnubilé par les années de la dictature, comme le fut longtemps le cinéma français par l'Occupation. Il y a un article à écrire sur la façon dont il revisite ce "passé qui ne passe pas" - voire un article de "cinéma comparé" sur la manière différente dont les cinémas latino-américain et français le font.

    Avec "Rojo", le jeune réalisateur argentin Benjamin Naishtat puise aux sources de cette veine cinématographique là. "Rojo" rappelle en effet "L'Histoire officielle" de Luis Puenzo, un film qui connut un succès international (prix d'interprétation féminine à Cannes, Oscar du meilleur film étranger), moins à cause de ses qualités intrinsèques que parce qu'il était le premier à lever le voile sur la dictature argentine au lendemain de son renversement. L'Histoire officielle avait pour héroïne une enseignante qui avait traversé sans tracas la dictature et qui lentement prenait conscience des mensonges de "l'histoire officielle" qui lui avait été servie et qu'elle servait à ses élèves.

    "Rojo" choisit lui aussi de filmer la dictature - ou, plus précisément, les mois qui la précèdent - du point de vue d'une famille bourgeoise provinciale et ordinaire. Il n'y est ni question des événements politiques qui se déroulent à Buenos Aires, ni, comme souvent dans les films sur cette période, des tortures infligées aux adversaires du régime. Si l'on ignore tout du sujet en entrant dans la salle, on pourrait tout à fait le voir sans comprendre son contexte. Sans doute un spectateur argentin, qui a baigné dans cet environnement, ne s'en laisserait-il pas compter.

    "Rojo" n'est pas sans qualités qui réussit à diffuser un climat anxiogène sans montrer aucune scène de violence, sans que soit proférée aucune menace. "Rojo" relève la gageure de filmer la disparition, c'est-à-dire le creux, l'absence, par exemple en montrant - c'est le tout premier plan, muet, du film - une maison vidée de ses meubles (fuite précipitée de ses habitants ? ou main basse de la police sur les biens laissés par une famille qu'on vient d'arrêter ?).

    Mais, à force d'abstraction, d'ellipses, de non-dits, "Rojo" étouffe tout sentiment, nous égare et nous plonge dans une profonde catalepsie. J'ai vu le film hier soir et je suis incapable de me souvenir de ses dernières images. Signe de l'Alzheimer qui me gagne ou défaut structurel d'un film auquel je suis resté désespérément étranger ?
    traversay1
    traversay1

    3 560 abonnés 4 859 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 juin 2019
    Rojo, le troisième long-métrage du jeune cinéaste argentin Benjamin Naishtat, se situe au milieu des années 70, quelques mois seulement avant le coup d'état qui mènera à la dictature militaire. La première scène, dans un restaurant, est sidérante de violence contenue, principalement verbale, et donne le ton d'un film aussi fascinant que parfois déroutant dans son déroulement. Si le principal thème narratif tourne autour de la personnalité d'un avocat provincial, imbu de lui-même et capable de médiocres vilenies pour conserver son statut social, Rojo surprend par son climat étrange, voire absurde, où beaucoup de moments s'éloignent de la trame principale, tissant une sorte de toile destinée à nous faire comprendre quelle était l'ambiance, délétère, de cette période de l'histoire argentine. L'avocat, comme beaucoup de ses congénères de la bourgeoisie aisée est le socle sur lequel le futur gouvernement va pouvoir instaurer l'état d'urgence et se livrer aux pires exactions. Muette et les yeux fermés, trop heureuse que l'on ne se préoccupe pas de sa propre corruption, cette classe sociale est la complice idéale des militaires au pouvoir. En reprenant la grammaire du cinéma politique américain des années 70, celle des Lumet, Coppola ou Borrman, Rojo stylise au maximum ce thriller à combustion lente qui a des allures de psychanalyse sociale. Certains trouveront sans doute l'exercice un peu vain mais le soin apporté par Naishtat à son image et à ses musiques, notamment, fait de Rojo un objet étonnant et original, qui tranche avec un cinéma contemporain qui prend bien peu de risques sur les plans visuels ou narratifs. Sans doute parle t-il davantage au public argentin et à ceux qui ont vécu cette époque mais il n'en est pas moins fort excitant pour la rétine et pour l'esprit.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 355 abonnés 4 167 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juin 2019
    Dans le thriller argentin, Dario Grandinetti incarne un avocat imbu de sa personne qui n’hésite pas à répondre à l’insulte d’un homme dans un restaurant. Cette sentence publique aura des répercussions plus tard dans la soirée et même plusieurs mois après. A 33 ans, Benjamín Naishtat présente une œuvre déroutante et brillamment maîtrisée. Le cinéaste prend son temps à installer un certain malaise où chaque moment d’absurdité tout peut exploser à tout moment. Les comédiens insufflent une psychanalyse inquiétante à leurs personnages pour mieux faire transparaître leur noirceur intérieure. « Rojo » dresse un portrait original de l’Argentine paranoïaque des années soixante-dix.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
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