Au tournant du XXIe siècle, Amos Gitaï était le réalisateur israélien majeur avec, entre autres, ses films en K : Kadosh, Kippour et Kedma. Aujourd'hui, le cinéma israélien s'est enrichi de nombreuses personnalités (Maoz, Riklis, Cedar, Lapid, etc) et est devenu l'un des plus passionnants de la planète, au côté de son homologue palestinien, pas moins électrisant. Et Gitaï tourne toujours mais il semble bien que son inspiration se soit quelque peu tarie, en tous cas dans ses films de fiction. Un tramway à Jérusalem ressemble à un documentaire avec sa galerie de personnages et sa suite de saynètes qui entendent nous montrer la vie dans la ville sainte, et il aurait du le rester. Chansons, conversations intimes, discussions politiques, monologues, les moments s'enchaînent dans ce tramway qui n'est pas nommé désir et aucun ne fait véritablement preuve d'inventivité, d'intensité ou de profondeur. Gitaï ne fait qu'effleurer les tourments et les inquiétudes d'une ville que tout oppose à l'hédoniste Tel Aviv. A force de voyager avec un seul ticket, à toute heure de la journée, le risque pour le voyageur assis que nous sommes est de souffrir du mal des transports. Sans nausée mais avec un ennui persistant, jusqu'au bout de la ligne. Et heureux de parvenir enfin au terminus.